Journée de la femme digitale, IA générative, Biodigitaux et Metaverse

Journée de la femme digitale, IA générative, Biodigitaux et Metaverse.

By Pascale Caron

Le 18 avril 2024, dans les locaux d’Extended Monaco, le MWF Institute a organisé une conférence très attendue, la « Journée de la Femme digitale ». Cet événement a rassemblé des professionnels du monde académique et privé pour célébrer et discuter du rôle des femmes dans l’univers de la technologie numérique, un secteur où elles sont historiquement sous-représentées.

Parmi les intervenants, Théo Campana, Dr Yves-Marie Le Bay, Dr Marie-Nathalie Jauffret, Manila Di Giovanni, et Pascale Caron ont apporté leurs perspectives enrichissantes. Chacun a partagé ses recherches et expériences, offrant des aperçus sur l’évolution de la technologie et son impact sociétal. Leurs discussions ont couvert des sujets allant de l’intelligence artificielle générative, des biodigitaux, au métavers, soulignant l’importance croissante de ces technologies dans notre quotidien.

Représentation des Femmes dans la Tech

La conférence a souligné un problème persistant : les femmes représentent seulement 25 à 28 % des employés dans le secteur technologique. Une enquête d’Epitech et Ipsos révèle que les stéréotypes sociétaux influencent encore lourdement les choix de carrière, avec seulement 33 % des filles encouragées à poursuivre des études dans le numérique, contre 61 % des garçons. Les défis ne s’arrêtent pas là ; elles rencontrent également des difficultés majeures à lever des fonds pour les startups technologiques.

Historiquement, elles ont été des pionnières dans le domaine de la Tech. Ada Lovelace, Grace Hopper, et Hedy Lamarr sont des rôles modèles qui ont contribué significativement à son développement. Ces figures illustres démontrent que les femmes ont été un moteur de l’innovation technologique.

Focus sur l’Intelligence Artificielle générative

Le Dr Yves-Marie Le Bay a particulièrement mis en lumière l’intelligence artificielle générative. Cette technologie, qui repose sur le deep learning, permet de produire différents contenus, offrant des possibilités infinies pour la création numérique. Les applications de l’IA générative s’étendent du texte à l’image, et même au développement de logiciels.
Le Dr Le Bay nous a expliqué comment utiliser l’IA générative dans nos entreprises, et comment écrire des prompts pertinents. Il a également abordé les implications managériales liées à l’adoption de l’IA dans les équipes. Il est crucial de se concentrer sur la gestion de la résistance au changement et l’anxiété que peut engendrer l’introduction de l’IA dans les processus de travail. Développer une culture d’innovation est primordial. La création d’un think tank, l’organisation de conférences, la récompense des idées innovantes, et l’établissement d’un cursus de formation sont essentiels pour nourrir une culture d’innovation. Si votre entreprise est plus grande, pourquoi ne pas mettre en place une équipe dédiée à l’évangélisation de l’IA pour garantir une intégration transversale et efficace de cette technologie ?

Il a souligné que l’IA, bien que puissante, doit être gérée avec prudence pour maximiser son potentiel tout en minimisant les risques associés. Il est bien sûr impératif de réviser la qualité des données, de s’assurer de la confidentialité, de vérifier les biais des algorithmes et de prévenir les problèmes éthiques rattachés à l’IA.
Informer et former les clients sur les applications d’IA développées par l’entreprise est essentiel pour leur adoption et leur utilisation correctes. Enfin, il est vital de toujours maintenir un esprit critique envers les réponses fournies par l’IA. L’IA est un assistant qui nécessite une supervision et un contrôle constants.

L’évolution de l’IA générative pose d’importantes questions sur les implications éthiques et les impacts sur l’emploi et la société. La conférence a appelé à une plus grande inclusivité et diversité dans le développement de ces technologies pour éviter les biais et maximiser les bénéfices attendus.

 

La Biodigitalisation

Dr Marie-Nathalie Jauffret, de l’International University of Monaco, a exploré le concept fascinant de la biodigitalisation. Son intervention a mis en lumière comment l’intégration de ces influenceurs numériques ouvre de nouvelles avenues dans la communication des entreprises.

Le Dr Jauffret a souligné comment l’innovation, particulièrement dans le domaine du marketing, est renforcée par la biodigitalisation. Cela inclut le développement de nouvelles méthodes pour communiquer avec les consommateurs et les marchés de manière plus personnalisée et engageante.

Elle nous a démontré la façon dont la biodigitalisation peut générer des opportunités uniques pour les entreprises, en servant d’ambassadeur ou d’influenceur biodigital. Ces nouveaux acteurs numériques peuvent non seulement porter les valeurs de la marque, mais aussi agir en tant que modèles ou représentants intellectuels et physiques, offrant une nouvelle dimension à l’identité de marque.

Le Metaverse

La conférence c’est ensuite axé sur le Metaverse avec l’intervention très attendue de Manila Di Giovanni, CEO de Dworld. Comment l’IA peut-elle contribuer à l’amélioration des environnements du Metaverse ? Elle a exploré le rôle potentiel de l’intelligence artificielle dans l’amélioration du Metaverse.

Dworld se spécialise dans la création de jumeaux virtuels de haute qualité, pour le Metaverse. Un des projets phares a été la co-création de celui de Monaco. Ce projet a impliqué toutes les parties prenantes locales et visait à produire une réplique virtuelle de la Principauté à la fois réaliste et haut de gamme. L’objectif étant d’aligner cette création numérique avec l’image et les aspirations de Monaco pour renforcer son leadership global et générer une valeur économique tangible pour le pays.

Plus récemment, Dworld a annoncé un autre projet ambitieux : la conception d’un Metaverse dédié à Gênes, qui inclura une renaissance virtuelle de Niccolò Paganini, le célèbre violoniste et compositeur italien. Ce projet illustre la philosophie innovante de l’entreprise, résumée par Di Giovanni elle-même : « Il n’y a aucun risque à créer ou à participer à l’avenir. Cependant, ne pas évoluer ni s’adapter représente un véritable risque de se retrouver à la traîne, incapable de saisir les nouvelles opportunités. »

La « Journée de la Femme digitale » a donc été un moment crucial pour reconnaître et promouvoir le rôle des femmes dans la technologie. L’événement a non seulement servi à éduquer et informer, mais a aussi agi comme un catalyseur pour de futures initiatives visant à renforcer la présence féminine dans ce secteur. L’engagement à continuer de briser les barrières pour les femmes dans la Tech est plus nécessaire que jamais, pour construire un futur où l’innovation bénéficie de toutes les perspectives.

Merci aux participants pour leur questions pertinentes.

 

Théo Campana, fait partie du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes, Gouvernement Princier.

Yves-marie Le Bay  est Docteur Ingénieur en Intelligence Artificielle et consultant en stratégie IA auprès de grandes entreprises et membre de l’institut EuropeIA. Il enseigne aussi en parallèle à l’Université de Nice  et à l’EDHEC Business School auprès d’etudiants en Master et en Doctorat.
 Yves-Marie Le Bay possède une solide expérience dans le domaine du logiciel, avec plus de 30 ans d'expérience .  Récemment, Yves-Marie avait dirigé le Marketing Mondial de la "Génération de prospects" pour Hewlett Packard (HP).

Dr Marie-Nathalie Jauffret est titulaire d’un Doctorat obtenu  à l’Universite Nice Côté d’Azur. Elle exerce au sein de l’International University of Monaco. Sémioticienne et spécialiste de la communication non verbale et de l’innovation numérique, elle mène des recherches sur les biodigitaux depuis 2018.
Ses résultats sont publiés à l’international dans des revues scientifiques et elle fait aussi de la vulgarisation dans différents journaux comme TheConversation. Elle travaille  à la réalisation de plans de biodigitalisation pour permettre l’innovation sans risque.

Manila Di Giovani, pionnière de la Réalité Virtuelle et du Metaverse, est fondatrice de DWorld. À seulement 23 ans, elle s’est imposée dans un secteur dominé par les hommes dans le monde de la technologie et du metaverse. Elle a établi sa compagnie, DWorld, révolutionnant l’univers du Metaverse. Son travail a été reconnu par de nombreux prix, notamment le « Monte-Carlo Woman of the Year Award » en tant que la plus jeune lauréate. Retrouvez son portrait sur notre site. ICI

Pascale Caron est directrice de rédaction de Sowl Initiative et responsable des partenariat de MWF Institute. Elle est CEO de Yunova Pharma a Monaco. Spécialiste de la Tech, elle était notre maitre de cérémonie.