« Parlons d’IA » : à Monaco, l’intelligence artificielle se conjugue au féminin et au futur

Propos recueillis pas Pascale Caron

Le 17 avril 2025, le MWF Institute a donné rendez-vous aux acteurs de la tech à Monacotech pour une matinée exceptionnelle consacrée à l’intelligence artificielle. Intitulée « Journée de la femme digitale — Parlons d’IA », la rencontre a réuni, entrepreneures, ingénieures et leaders visionnaires autour d’une ambition commune : penser une IA éthique, inclusive, et porteuse de sens.

Pascale Caron, Secrétaire Générale du MWF Institute, a ouvert la conférence « Nous remercions chaleureusement Monacotech pour son accueil et CMB Monaco pour son précieux soutien à cette initiative. ». Patricia Cressot, Présidente de MWF Institute dans son introduction à rappelé les engagements de l’association et think tank, en faveur de la place des femmes dans les métiers de demain.

 

Un premier panel mettant à l’honneur les métiers de la tech

Pascale Caron, également co-auteure du livre L’EntrepreneurIA, a ensuite pris la parole en tant que modératrice. L’ouvrage qu’elle a co-écrit avec le Dr Yves-Marie Le Bay rassemble 100 témoignages d’entrepreneurs qui transforment leur secteur par l’intelligence artificielle. Cinq d’entre eux étaient présents ce jour-là à Monaco pour illustrer la diversité des usages, des parcours et des visions de l’IA : trois femmes et deux hommes engagés dans des initiatives résolument innovantes.

Laura Degioanni, responsable IA et Innovation chez Saas Office, a ouvert la discussion. Venue de la finance, elle s’est formée à la data science avant de rejoindre Accenture Labs, où elle a travaillé sur la confidentialité des données et la durabilité de l’IA. Aujourd’hui, elle pilote l’intégration de solutions d’intelligence artificielle adaptées aux besoins concrets des entreprises, tout en mettant l’accent sur la responsabilité environnementale.

Hala Najmeddine, Directrice de la Recherche chez Active Asset Allocation, incarne la transversalité entre les mondes de l’énergie, de la finance et de l’IA. Après un parcours scientifique dans des institutions telles que le CEA et EDF, elle s’est tournée vers la gestion d’actifs, apportant avec elle une expertise pointue en modélisation des signaux. Sa voix est également forte, dans la défense d’une plus grande représentativité des femmes dans les disciplines scientifiques.

Aïda Meghraoui, fondatrice d’AMKbiotech, incarne quant à elle une vision humaniste et scientifique de l’innovation. Pharmacien et Immunologiste, elle a lancé son entreprise pour accélérer la recherche sur des pathologies lourdes comme le cancer du foie. En combinant imagerie hyperparamétrique et analyse IA, elle ouvre la voie à une médecine personnalisée, plus rapide et plus précise.

Du côté des entrepreneurs de Monacotech, Louis, cofondateur d’Altores, développe des chatbots souverains pour les entreprises, misant sur la protection des données et l’automatisation intelligente. Andréa, cofondateur de Maliz.ai, s’appuie sur des modèles open source pour concevoir des IA personnalisables et souveraines. Leur credo : une IA locale, éthique, décentralisée, au service des utilisateurs.

 

Une conversation croisée structurée autour de deux grands thèmes

Les intervenants ont été invités à une discussion structurée autour de trois grandes thématiques.

L’IA au service de l’humain et de l’éthique

Tous ont insisté sur la nécessité de concevoir des solutions technologiques en adéquation avec les besoins sociétaux. « l’IA n’a de valeur que si elle répond à un usage utile et respectueux ». Ils ont souligné les enjeux de transparence dans la conception des algorithmes médicaux.

La place des femmes dans l’IA et la tech

L’ensemble du panel a appelé à une politique volontariste pour diversifier les talents dans la tech, dès le plus jeune âge.

 

Marco Landi : une vision européenne et humaniste de l’IA

Le second temps fort de la matinée a été l’intervention de Marco Landi, ancien COO d’Apple Monde et fondateur de l’Institut EuropIA. Dans un entretien captivant, il a partagé son parcours hors norme, depuis ses débuts chez Texas Instruments jusqu’à son rôle clé au retour de Steve Jobs chez Apple dans les années 1990.

Mais c’est surtout son engagement actuel qui a marqué l’auditoire : « L’Europe a une responsabilité historique : proposer une IA centrée sur l’humain, respectueuse de nos valeurs démocratiques. » À travers le WAICF (World AI Cannes Festival) et le WAiFF (World AI Film Festival), il entend créer des ponts entre technologie, culture et société. Pour lui, « l’IA doit rester un outil au service de la créativité humaine, jamais une fin en soi ».

 

Une matinée riche en contenus, porteuse d’avenir

Les questions du public, ont confirmé l’intérêt croissant de la communauté MWF Institute pour l’intelligence artificielle.

En conclusion, Pascale Caron a annoncé la prochaine parution du livre l’EntrepreneurIA, Conseils d’entrepreneurs aux éditions Ovadia, une synthèse passionnante des témoignages recueillis sur le terrain.

Cette « Journée de la femme digitale » a démontré qu’il existe une autre manière de penser l’IA : inclusive, éthique, locale, et portée par des talents divers. Dans un contexte de mutation rapide, où l’IA façonne déjà les usages et les imaginaires, ces voix incarnent une vision résolument européenne, lucide et tournée vers l’humain.

 


L’influence et son impact sur l’économie

L’influence et son impact sur l’économie : Une Conférence Organisée par MWFI en collaboration avec MonacoTech

Modéré par Pascale Caron directrice de rédaction de Sowl Initiative by MWF Institute

Le 12 septembre 2024, le Monaco Women in Finance Institute (MWFI) en collaboration avec Monacotech a organisé une conférence fascinante sur « L’influence et son impact sur l’économie ». Cet événement a réuni plusieurs experts pour discuter de la façon dont l’influence, qu’elle soit médiatique, sociale, numérique ou économique, façonne notre société moderne. L’idée était de permettre aux participants de réfléchir sur les nouveaux moteurs de l’économie dans un monde de plus en plus digitalisé, où les influenceurs jouent un rôle central dans la formation des comportements et des décisions économiques.

MWFI. Ce think tank, créé en 2021 par Patricia Cressot et Joanna Damar Flores, se concentre sur le renforcement de la place des femmes dans la finance et les prises de décisions économiques​. Le MWFI composé d’une équipe mixte et dynamique de 8 personnes, est un acteur clé du networking à Monaco. Il organise des événements réguliers, abordant des sujets cruciaux, notamment le rôle des femmes dans les marchés financiers, l’économie, et les enjeux de société.

 

La conférence a été enrichie par des interventions d’experts qui ont apporté des perspectives variées sur l’influence et son impact économique.

  • Véronique Jeannot, auteur du roman Les Hivernants, a captivé le public en traçant une ligne historique entre les figures influentes de la Belle Époque et l’ère actuelle. Elle a exploré l’évolution de l’influence, depuis les pionniers du tourisme jusqu’aux stars de cinéma, aux sportifs et aux influenceurs digitaux d’aujourd’hui​. Elle a notamment expliqué comment les personnalités publiques ont, au fil du temps, modelé des comportements sociaux et économiques à travers les arts, la mode et le tourisme, créant des mouvements globaux qui ont perduré pendant des décennies.
  • Dr Marie-Nathalie Jauffret, chercheuse associée à l’Université Côte d’Azur, a abordé le sujet fascinant de la biodigitalisation. Cette nouvelle frontière de l’influence, où les entités numériques et l’intelligence artificielle jouent un rôle croissant dans la publicité et la communication, interroge sur l’avenir de l’influence invisible. Elle a mis en lumière l’impact des biodigitaux, ces entités numériques qui, bien que non humaines, ont la capacité de simuler des comportements humains, créant ainsi des liens émotionnels avec les consommateurs. L’intervention du Dr Jauffret a ouvert un débat éthique sur la place de l’humain dans un monde où l’intelligence artificielle et les algorithmes déterminent de plus en plus les comportements de consommation.
  • Romain Fourel, créateur de The Secret Society, a partagé son expérience dans le marketing d’influence. Ayant créé la plus grande plateforme d’influenceurs au Moyen-Orient, il a offert un regard concret sur l’impact économique direct des influenceurs sur des secteurs tels que la restauration et le luxe. Il a souligné l’importance des influenceurs dans l’économie moderne: ces figures peuvent non seulement orienter les comportements des consommateurs, mais aussi générer une croissance exponentielle pour les entreprises qui adoptent des stratégies d’influence bien pensées.

L’histoire de l’influence

Véronique Jeannot a tracé un parcours captivant des figures d’influence à travers les époques, illustrant comment des personnalités comme Henri Negresco et Auguste Escoffier ont redéfini l’industrie touristique et gastronomique en Europe. Ces figures historiques ont été les premiers à utiliser leur notoriété pour influencer des comportements économiques, un phénomène qui a pris une ampleur mondiale avec l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux​.

Les Pionniers de l’Influence : La Belle Époque et les Années Folles

Véronique Jeannot a ouvert son intervention en revenant sur une période charnière, la Belle Époque (fin du XIXe siècle — début du XXe siècle). Cette période est souvent considérée comme l’une des plus influentes en matière de changements sociaux, culturels et économiques. Durant cette époque, des figures emblématiques ont émergé dans différents secteurs comme le tourisme, la gastronomie, et les arts, et ont su modeler les comportements économiques et sociaux de l’époque.

Elle a mis en lumière le rôle d’entrepreneurs visionnaires comme Cézar Ritz,  Henri Negresco et Auguste Escoffier, qui ont influencé l’industrie du tourisme et de la restauration de luxe. Ces personnalités ont contribué à la création de nouveaux standards de confort et d’élégance, en mettant en place des services exceptionnels, que ce soit dans les hôtels ou dans les cuisines. Henri Negresco, par exemple, a fondé l’emblématique hôtel Negresco à Nice, qui est devenu un symbole du luxe et de la haute société, attirant une clientèle prestigieuse. De son côté, Auguste Escoffier, chef renommé, a révolutionné la cuisine en créant des plats devenus des classiques, et en réorganisant les brigades de cuisine.

Les Années 50-70 : L’âge d’or du Cinéma et des Acteurs

La présentation a ensuite exploré l’influence croissante du cinéma dans les années 50 à 70, où les acteurs sont devenus de véritables icônes culturelles et économiques. Véronique Jeannot a évoqué des figures marquantes comme Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, ou encore James Dean, qui ont influencé non seulement la mode, mais aussi les tendances de consommation.

Elle a expliqué comment ces stars, grâce à leur notoriété et leur charisme, ont commencé à collaborer avec de grandes marques, devenant les premières égéries modernes. Ces partenariats ont marqué le début d’une relation entre célébrité et consommation, où le cinéma ne se limitait plus à un simple divertissement, mais devenait un puissant moteur de l’économie. Les stars étaient désormais des modèles à suivre, et leur style de vie était largement imité par le grand public.

Les Années 80-90 : L’émergence des Super-modèles et de la Musique

Véronique Jeannot a poursuivi en évoquant les années 80 et 90, marquées par l’émergence des super-modèles et de l’influence croissante de la musique. C’est à cette époque que les mannequins, comme Cindy Crawford, Naomi Campbell, ou Claudia Schiffer, ont atteint un statut de célébrité équivalent à celui des stars du cinéma. Elles ont influencé non seulement les tendances de la mode, mais ont aussi contribué à définir les normes de beauté de toute une génération.

Parallèlement, la musique, et plus particulièrement le mouvement hip-hop et le rock, ont commencé à jouer un rôle crucial dans l’évolution des comportements de consommation. Des figures comme Michael Jackson et Madonna ont non seulement dominé la scène musicale, mais ont aussi influencé les tendances vestimentaires et culturelles à travers leurs clips et leurs apparitions médiatiques.

Les Années 2000 : L’avènement d’Internet et des Réseaux Sociaux

L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000, a profondément transformé le paysage de l’influence. Elle a expliqué comment ces nouveaux outils ont démocratisé l’influence, permettant à n’importe qui de devenir une figure publique, à condition de savoir utiliser les plateformes comme Facebook, Instagram, ou YouTube.

Les stars de cinéma et de la mode ont dû partager l’espace médiatique avec une nouvelle génération d’influenceurs digitaux. Ces personnes issues de divers horizons qui, grâce à leur créativité et leur authenticité, ont réussi à capter l’attention d’un public toujours plus large. Des influenceurs comme Kim Kardashian sont devenus des phénomènes mondiaux, capables de générer des millions de dollars grâce à leur présence en ligne et leurs partenariats avec des marques.

Véronique Jeannot a montré que l’influence a toujours existé sous diverses formes, évoluant au fil du temps avec les technologies et les changements culturels.

Cette exploration historique a posé les bases pour comprendre l’influence dans son contexte contemporain. Elle a introduit des réflexions profondes sur la manière dont ces acteurs, qu’ils soient entrepreneurs, artistes ou mannequins, ont participé à la transformation de l’économie mondiale.

 

L’impact de l’IA et des biodigitaux sur l’influence économique

Dr Jauffret a ensuite plongé l’audience dans un futur qui est aussi actuel, où les biodigitaux redéfinissent la publicité et la communication. Ces entités numériques, combinées à l’intelligence artificielle, simulent des comportements humains complexes pour influencer subtilement les décisions d’achat. L’un des points marquants de son intervention a été l’analyse des risques éthiques associés à cette nouvelle forme d’influence, notamment en termes de collecte de données et de manipulation émotionnelle. L’impact de l’intelligence artificielle (IA) et des biodigitaux sur l’influence économique, est un sujet fascinant qui explore l’évolution de l’influence dans un monde où les technologies numériques jouent un rôle central. L’intervention du Dr Jauffret a abordé la manière dont les entités virtuelles et l’intelligence artificielle redéfinissent les interactions humaines et économiques, en créant de nouvelles dynamiques d’influence.

Qu’est-ce qu’un biodigital et comment fonctionne-t-il ?

Un biodigital est une entité numérique qui simule des comportements humains, souvent si réalistes que les utilisateurs peuvent avoir l’impression d’interagir avec une véritable personne. Grâce à des algorithmes sophistiqués et à l’IA, ces entités peuvent reproduire des émotions, des expressions et des interactions sociales complexes. Ce sont des influenceurs numériques à l'apparence totalement humaine, utilisés de plus en plus dans le marketing et la communication pour influencer les comportements des consommateurs.

Le Dr Jauffret a expliqué que ces entités numériques ne sont pas seulement des outils de communication, mais des vecteurs d’influence puissants. Elles sont capables de capter l’attention des consommateurs de manière plus ciblée et personnalisée, ce qui en fait des acteurs clés dans l’économie moderne. Elles peuvent interagir avec les utilisateurs sur les réseaux sociaux, dans des environnements virtuels, ou même en tant qu’assistants personnalisés dans des interfaces de vente en ligne.

L’intelligence artificielle et la personnalisation de l’influence

L’une des caractéristiques les plus marquantes des biodigitaux est leur capacité à personnaliser leur interaction avec les utilisateurs grâce à l’IA. L’intelligence artificielle permet de collecter et d’analyser des quantités massives de données comportementales sur les consommateurs, ce qui permet de créer des expériences d’interaction sur mesure. Par exemple, un biodigital peut adapter son discours en fonction des préférences de l’utilisateur, ou encore prédire ses besoins futurs en fonction de ses choix passés.

Cette capacité de personnalisation renforce l’efficacité des stratégies marketing. Les entreprises peuvent utiliser les biodigitaux pour influencer subtilement les comportements d’achat, en créant des recommandations qui semblent parfaitement adaptées à chaque individu. Ainsi, l’IA permet aux marques de pousser des contenus et des produits de manière ciblée, ce qui augmente considérablement les chances de conversion.

L’impact sur la publicité et le marketing

L’IA et les biodigitaux modifient profondément le paysage publicitaire. Ces entités numériques peuvent être configurées pour incarner différents personnages, adopter des styles de communication spécifiques, ou même simuler des comportements émotionnels, afin de rendre les interactions plus authentiques et engageantes pour les consommateurs. Cela permet d’exploiter l’attachement émotionnel des utilisateurs, rendant les messages publicitaires plus impactants et plus persuasifs.

Un des exemples donnés par Dr Jauffret concerne l’utilisation de biodigitaux dans la publicité pour des marques de luxe. Ces entités peuvent incarner des ambassadeurs virtuels, qui parlent aux clients de manière personnalisée, avec une esthétique raffinée qui correspond à l’image de la marque. Cela permet non seulement de toucher une audience plus large, mais aussi de créer un lien émotionnel fort, augmentant ainsi la fidélité des consommateurs à la marque.

De plus, l’IA permet aux entreprises de mesurer précisément l’impact de leurs campagnes d’influence en temps réel. Les algorithmes peuvent analyser les réactions des consommateurs, ajuster les stratégies en fonction des retours, et optimiser continuellement les campagnes pour maximiser leur efficacité. Cela crée une boucle de rétroaction continue qui améliore les résultats économiques des campagnes publicitaires.

Les risques éthiques et le libre arbitre des consommateurs

Si l’utilisation de l’IA et des biodigitaux ouvre de nouvelles opportunités pour les entreprises, elle soulève également des questions éthiques importantes, notamment en ce qui concerne le libre arbitre des consommateurs. Dr Jauffret a évoqué la manière dont les biodigitaux peuvent manipuler subtilement les émotions et les perceptions des utilisateurs, créant l’illusion du libre arbitre alors que leurs choix sont en réalité influencés par des algorithmes invisibles.

L’un des risques majeurs est que les consommateurs peuvent perdre de vue leur capacité à prendre des décisions autonomes face à des recommandations si finement personnalisées qu’elles semblent répondre à des besoins intimes. Les entreprises peuvent exploiter ces informations pour diriger les comportements des consommateurs vers des produits ou des services qui ne correspondent pas nécessairement à leurs besoins réels, mais qui servent avant tout les intérêts commerciaux.

En outre, la collecte massive de données personnelles nécessaire pour le bon fonctionnement des biodigitaux et de l’IA soulève des préoccupations en matière de vie privée. Les biodigitaux apprennent de chaque interaction, accumulant des informations sur les préférences, les habitudes et les émotions des utilisateurs, ce qui pourrait être utilisé de manière abusive par certaines entreprises. Il est donc essentiel de réguler cette technologie pour garantir la transparence et protéger les droits des consommateurs.

Le futur de l’influence : vers une économie biodigitale ?

L’impact de l’IA et des biodigitaux ne se limite pas à la publicité et au marketing. Comme l’a souligné Dr Jauffret, ces technologies ont le potentiel de transformer de nombreux secteurs économiques. Dans l’éducation, par exemple, les assistants biodigitaux peuvent personnaliser l’apprentissage pour chaque étudiant. Dans la santé, ils peuvent guider les patients à travers des programmes de soins, en répondant de manière empathique à leurs besoins.

Le développement de cette technologie crée également de nouvelles opportunités économiques. Des start-ups spécialisées dans la création de biodigitaux et des solutions d’IA apparaissent, générant des emplois dans des secteurs émergents comme la bio-ingénierie numérique. Cependant, il y a aussi des risques de concentration des richesses, car les grandes entreprises technologiques (GAFAM) sont en première ligne pour dominer ce marché en plein essor.

L’avenir de l’économie biodigitale semble donc prometteur, mais il dépendra de notre capacité à équilibrer l’innovation technologique avec une régulation éthique rigoureuse.

Le rôle des plateformes d’influence dans l’économie moderne

Romain Fourel a mis en évidence l’évolution du marketing d’influence, passant d’un phénomène marginal à un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques. Sa plateforme The Secret Society est un exemple frappant de la manière dont les influenceurs peuvent impacter directement les industries, notamment en augmentant la visibilité et les ventes de produits ou services.

Le rôle des plateformes d’influence dans l’économie moderne, est crucial et continue de croître à mesure que les influenceurs digitaux deviennent des acteurs clés dans le marketing et les stratégies économiques des entreprises. Ces plateformes, comme The Secret Society fondée par Romain Fourel, permettent aux marques d’accéder à un large public à travers des partenariats avec des influenceurs. Ils sont capables de façonner les comportements des consommateurs et d’influencer directement les décisions d’achat.

Une Expansion Internationale et une Stratégie Révolutionnaire avec les Influenceurs

TSS, sous la direction de Romain Foutel, s'est imposée comme une référence dans le domaine du marketing d'influence à travers plusieurs pays. En combinant innovation, technologie et une approche unique du partenariat avec les influenceurs, l'entreprise a su se démarquer en transformant la manière dont les marques collaborent avec les créateurs de contenu.

Un déploiement international

Démarré au Moyen-Orient, TSS établi à Dubai a rapidement étendu son activité à travers différents pays, notamment l’Asie et l’Europe, ce qui a permis à la société de toucher des audiences variées et d'adapter ses stratégies en fonction des cultures locales. Cette expansion mondiale a permis de renforcer l'image de TSS en tant qu'acteur incontournable dans le secteur du marketing d'influence.

TSS adapte ses campagnes en fonction des particularités de chaque marché, ce qui lui permet de se positionner comme un intermédiaire stratégique entre les marques et les influenceurs.

L'effet de masse avec les influenceurs

Une des forces majeures de TSS réside dans sa capacité à exploiter l’effet de masse en travaillant avec une multitude d’influenceurs, souvent de micro-influenceurs ou de nano-influenceurs, dont l'audience, bien que plus modeste, est extrêmement engagée. Contrairement à la tendance qui vise à travailler avec de grandes célébrités du web, TSS mise sur le volume et l'authenticité, en orchestrant des campagnes avec un large éventail d'influenceurs.

Cette stratégie permet de créer une onde de choc, où la répétition du message à travers divers canaux et profils engendre un impact significatif pour les marques. Ces influenceurs, bien qu’ils ne disposent pas de millions de followers, permettent une pénétration plus profonde et plus authentique dans des communautés ciblées.

Une approche unique des contreparties

Ce qui distingue également TSS, c’est sa manière innovante de gérer les partenariats avec les influenceurs. Contrairement aux pratiques classiques où les influenceurs sont rémunérés pour leur promotion, TSS propose une approche différente : les collaborations ne sont pas monétisées de manière directe. Au lieu de recevoir une compensation financière, les influenceurs bénéficient d'avantages exclusifs, tels que des produits gratuits, des invitations à des événements VIP, ou encore des accès privilégiés aux coulisses des marques.

Cela crée un sentiment d'exclusivité et de privilège pour les influenceurs, qui voient dans ces partenariats une opportunité de s'associer à des marques prestigieuses et de se distinguer auprès de leur audience. Pour les marques, cette approche permet d’obtenir des collaborations authentiques, basées sur un échange de valeur qui ne se réduit pas à une simple transaction financière.

La sélection des influenceurs : un processus simplifié et technologique

L’un des aspectss novateurs de TSS réside dans sa manière de sélectionner les influenceurs. En s'inspirant du modèle des applications de rencontre, la société utilise un système de swiping pour évaluer et sélectionner les influenceurs potentiels. Ce processus simplifié permet aux équipes de TSS d’identifier rapidement les créateurs de contenu qui correspondent aux besoins des marques, en se basant sur des critères spécifiques tels que l’audience, les centres d'intérêt, et le taux d’engagement.

Cette approche technologique et intuitive permet à TSS de travailler de manière efficace avec un grand nombre d’influenceurs, tout en garantissant que chaque collaboration est pertinente et bien alignée avec les objectifs des marques.

Conclusion

Cette conférence a marqué un moment important dans l’exploration de l’influence et de son impact sur l’économie. En réunissant des experts de divers horizons, l’événement a permis de mieux comprendre les enjeux complexes liés à l’influence dans une ère numérique en constante évolution. Que ce soit à travers les figures historiques ou les technologies émergentes, il est clair que l’influence continuera de jouer un rôle prépondérant dans l’économie mondiale.

 

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.

 


[Conférence MWF Institute] #MEDTECH Monacotech

Le 6 octobre dernier se déroulait la 2eme conférence MWF Institute de la saison à Monaco dans les locaux de Monacotech. A cette occasion, Pascale Caron, CEO de Yunova Pharma, avait modéré la session. Retrouvez cette interview sur sowl-initiative.

Monacotech est un lieu d’échanges, de rencontres, d’apprentissage et d’innovation, imprégné par l’ADN de Monaco. Le but est d’aider les startups à s’implanter sur le territoire et à se développer avec succès, ici et à l’international.

Le portfolio actuel opère dans un large éventail de secteurs : de l’IA à la Medtech, de la GreenTech à la Fintech en passant par le Yachting. Soucieuses de l’impact social et environnemental de leur activité, les jeunes pousses de MonacoTech utilisent l’innovation et les technologies pour répondre à des problématiques de société, de santé et d’environnement. Elles représentent une opportunité pour des investissements à impact social. 15 startups bénéficient aujourd’hui du programme Monacotech parmi lesquelles Vizua, Trimed, Coraliotech, Carlo, Laneva, Novetech surgery, Innodeep, Spheno Id….

 

Nous avons la chance d’être ici dans leurs locaux, accueillis par le maitre des lieux, Lionel Galfré.

Lionel, quelles sont vos missions au sein de MonacoTech ?

Notre objectif est de faire en sorte que les projets innovants puissent être accompagnés à Monaco, et qu’ils deviennent viables économiquement. Les innovations portées doivent pouvoir être diffusées au plus grand nombre et bénéficier à l’économie monégasque, notamment via la création d’emplois.

On considère qu’une innovation si elle n’est pas partagée et valorisée ne sert à rien. Notre rôle est de sélectionner parmi l’ensemble des candidatures, celles ayant du sens et un fort potentiel, tout en restant fidèles aux valeurs de la Principauté.

Une fois ces projets identifiés, notre objectif est alors de proposer aux startups un programme d’accompagnement sur-mesure, en mettant à leur disposition des outils. Nous devons faire en sorte qu’une idée remarquable soit aussi un produit lisible afin qu’il puisse trouver son public. Le but est de les voir s’épanouir, se lancer et pérenniser leur société. Monacotech les suit à chaque étape clé de leur développement, en leur faisant bénéficier d’un accès aux meilleurs ressources, experts et acteurs de l’écosystème local, international et économique. Nous les mettons en relation avec des fondateurs, des prestataires de services, des investisseurs ainsi qu’avec une communauté d’entrepreneurs. La période d’incubation varie en fonction des besoins de la startup. Elles bénéficient d’un accompagnement administratif et il n’y a aucune prise de participation dans les startups.

Pouvez-vous dresser un bilan des réalisations de Monaco Tech ?

L’incubateur est né fin 2017, on commence donc à avoir une visibilité sur ce qui peut marcher ici. Nous ciblons les candidatures qui sont en accord avec les valeurs de Monaco comme celles évoluant dans la CleanTech, Biotech, MedTech, Yachting et numérique. Notre volonté est de faire en sorte que ces structures grandissent et se perfectionnent au sein de notre incubateur et qu’ensuite elles perdurent sur le sol monégasque. En 3 ans d’existence, MonacoTech a hébergé une quarantaine de startups qui ont généré une centaine d’emplois, dont une portion à l’étranger, et qui ont réalisé plusieurs levées de fonds.

Est-ce que les startups échangent entre elles au sein de Monacotech ?

Oui, et cela fait partie de nos missions. Pour cela, nous organisons des évènements permettant de créer des liens et une véritable communauté. Nous souhaitons que les gens débattent et que cela puisse donner naissance à de nouvelles collaborations, ce qui est d’ailleurs le cas, notamment entre des projets médicaux et digitaux.

Nous avons donc aujourd’hui 3 startups spécialisées dans la MedTech : Maud Bouresche cofondatrice de Novetech Surgery, Omar Bouhelal Schirmer fondateur de Spheno Id, et Mustapha Hamdi, CEO d’Innodeep.

Novetech Surgery est représentée par sa co-fondatrice Maud Bouresche. Maud est juriste de formation. Elle est très investie à Monaco en tant que vice-présidente de la jeune Chambre économique. « Novetech Surgery » fournit aux vétérinaires une gamme innovante d’implants chirurgicaux orthopédiques pour la réparation ligamentaire et tendineuse, ainsi que des implants de chirurgie osseuse et viscérale, s’inspirant de la chirurgie humaine.
Leurs produits sont associés à des techniques chirurgicales développées en partenariat avec des chirurgiens vétérinaires. Leur technologie de pointe est pensée pour être mini-invasive et offre l’avantage considérable d’un processus post-opératoire simple, ainsi qu’une récupération rapide de l’activité normale de l’animal.

 

 

Maud, pouvez-vous nous expliquer la genèse de votre société ?

Avec mon associé Victor Robelo, nous avions une connaissance de l’orthopédie humaine. Une de nos amies chirurgien avait fait opérer son chien et nous avait fait part du fossé qu’il existait entre les techniques orthopédiques humaines et vétérinaires. Venant d’une famille d’entrepreneurs dans la chirurgie orthopédique humaine, on a décidé d’adapter ces techniques aux chiens et chats.

Notre projet a démarré en 2016 et en 2017 après une phase de R&D, nous avons commencé par réaliser un catalogue avec des vétérinaires KOLs en partenariat. Nous avons réalisé des tests biomécaniques et des études cliniques. Nous avons innové notamment sur la taille des implants. Nous formons les chirurgiens aux techniques opératoires et publions ces méthodes. De 2020 à 2021, nous avons fait une grosse croissance ce qui nous a permis de structurer la société et de passer à 6 personnes. Nous avons 200 chirurgiens poseurs et 2000 chiens ont été opérés dans le monde entier, en particulier au Canada et en Australie.

Nous sommes alumni de Monacotech que nous avons intégré en 2017 et sommes hostés à Monaco Boost.

Quels sont vos futurs projets ?

Nous avons entamé une levée de fonds pour accélérer notre pénétration sur le marché et réaliser plus de R&D et d’études cliniques dans la réparation du ligament croisé antérieur. Nous avons une notoriété en France et en Europe et le marché commence à être mature. Notre ambition est à présent de développer le marché américain, et nous participons pour cela à notre premier congrés aux USAs.

 

Présentons maintenant Spheno Id : Omar Bouhelal Schirmer est expert en modélisation 3D dont il est spécialiste de premier plan, dans les domaines médicaux et pédagogiques. Il un véritable pionnier des techniques et applications d’impression 3 D.

Après une licence d’arts plastiques à l’Université Paris Sorbonne, un master en technologies multimédias, il se spécialise depuis 2003 dans les matières anatomiques. Il réalise des modèles 3D et des vidéos pour des cours et des conférences avec le Pr Jean François Gaudi à l’Université Paris V René Descartes. Il collabore avec les Drs Bernard Cannas et Luc Gillot supervisant le programme de formation Sapo Implant, et d’autres spécialistes de la communauté médicale. Sa rencontre avec Sylvain Ordureau en 2008, lui a permis de participer à l’aventure VIZUA, pendant 3 ans en tant que conseiller technique auprès de l’équipe de développement.

Il est depuis 4 ans Directeur général de Spheno id à Hong Kong. Il propose des solutions pour l’enseignement de la chirurgie et de l’anatomie, de nouvelles façons de former les médecins, des chirurgiens-dentistes et les étudiants sur mesure en utilisant l’impression 3D, vidéo, AR/VR. Il a rejoint la Monacotech en septembre.

Omar, pouvez-vous nous expliquer la genèse de votre société ?

Depuis le début de ce siècle, la chirurgie buccale et maxillo-faciale est en constante évolution. Apprendre la procédure chirurgicale en disséquant des cadavres est une excellente méthode d’enseignement pour les étudiants et les chirurgiens expérimentés. Mais les cadavres humains utilisés à des fins scientifiques sont rares et il est presque impossible d’avoir un sujet identique. L’impression et la modélisation 3D permettent à Spheno Id de créer des modèles 3D et du contenu vidéo (AR/VR), basés sur des fichiers DICOM de patients réels. Ils auront la même morphologie et qualité osseuse que les mâchoires du patient. Les modèles 3D peuvent être dupliqués à l’infini, à un coût modéré. Les outils virtuels ou physiques développés et fabriqués par Spheno id sont commercialisés auprès de médecins, d’universités ou d’industriels. Il est possible par exemple de faire du « Live training surgery », les étudiants assistent à l’opération réelle le matin et pourront pratiquer sur ce cas en 3 D.

Quels sont vos projets ?

Tout d’abord s’exporter à l’international comme Allemagne, l’Italie et aussi le Moyen-Orient. Nous voudrions également aller plus loin dans la mise en situation en utilisant un mix d’AR et VR et de 3D afin d’expérimenter l’haptonomie, c’est-à-dire la sensation par le toucher.

 

Passons maintenant à Mustapha Hamdi, qui est le CEO d’Innodeep.

Consultant expert en IA pour l’UNESCO, il a obtenu son doctorat à l’INSA France et est certifié en Deep Learning. Ses activités de recherche et de co-innovation se concentrent sur l’IA, la Medtech et l’IOT. Préoccupé par la pénurie de radiologues dans le diagnostic du cancer du sein, il apporte une solution innovante grâce à la téléradiologie et l’IA. Enseignant-chercheur, il a fondé la startup Innodeep, qui propose une plateforme d’interprétation à distance appuyée par l’intelligence artificielle. Cette solution permet d’accélérer la prise en charge des patients et renforce l’offre de soins dans les régions où les radiologues manquent.

Il a reçu cette semaine le prix du numérique du Monaco Business.

 

Mustapha, pouvez-vous nous expliquer le Projet Innodeep ?

Innodeep est une application SAAS de détection et de suivi des cancers par intelligence hybride (IA). L’algorithme développé par Innodeep permet la détection de cancers par le deep learning.

Cette technologie offre la possibilité aux médecins de diagnostiquer rapidement et avec une haute précision des cancers. Les femmes résidentes dans les pays d’Afrique notamment, sont, pour la plupart privées de diagnostics dans la détection du cancer du sein. Innodeep apporte une solution à distance dans le but d’améliorer les services de santé, tout en réduisant les coûts et le temps du diagnostic. Le maitre mot du projet est la démocratisation de l’accès à la santé.

Si nous avions au départ démarré sur IBM, nous avons actuellement migré sur Amazon AWS qui nous offre un partenariat. Notre plateforme génère un rapport numérique qui est validé par la suite par un médecin expert qui fait partie de notre réseau.

Où en êtes-vous dans votre développement ?

Pendant la pandémie nous avons travaillé sur la COVID. Nous avons commencé les cas concrets en Tunisie, où la solution a été adoptée par le ministère de la Santé.

Mon associé est radiologue, basé à Paris. Nous signons des partenariats avec les centres de radiologie existants. Nous avons également le projet de mettre en place 2 établissements pilotes en Afrique. Nous investiguons actuellement le Togo. Nous devrions avoir l’accord pour le bâtiment d’ici la fin de l’année. Nous recherchons pour cela des investisseurs ou des mécènes.

 

J’ai maintenant quelques questions pour vous trois :

 Maud, avec le recul, que vous a apporté l’accompagnement Monacotech ?

Quand on a démarré, nous travaillions en autarcie, on se sentait très seuls. L’intégration à Monacotech a été socialement très positive. Nous avons pu échanger avec des entrepreneurs qui avaient les mêmes problématiques que nous. On a été épaulés par la communauté. Nous avons également bénéficié du FABLAB ou nous avons pu installer notre machine de traction pour les études biomécaniques.

 

 

Omar, que vous procure l’accompagnement Monacotech ?

Ma priorité aujourd’hui est de pouvoir déléguer ce que j’ai pu expérimenter seul. Monacotech m’apporte l’écosystème idéal pour passer à l’échelle business supérieure, ainsi qu’un réseau pour me développer à l’international.

Mustapha, j’ai la même question pour vous :

En premier lieu Monacotech m’apporte le networking et l’accès aux investisseurs. Mais une des richesses de faire partie d’un incubateur, c’est la co-création. Nous travaillons actuellement sur un projet avec Coraliotech,…

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron, membre du comité MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé, a modéré cette session. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.

A propos de MWF Institute : ce think tank a pour vocation d’organiser des conférences autour des thèmes de l’économie responsable, la finance, les enjeux sociétaux divers, le droit, et le management. Ceci dans un esprit INCLUSIF, accueillant parmi nos membres les étudiants, salariés, chefs d’entreprises, retraités, en favorisant les femmes mais sans distinction de genre. Il nous parait aujourd'hui indispensable d'avoir un impact positif sur les nouveaux enjeux de l'environnement social et économique; ce pourquoi nous avons créé ce think tank.

Présidente Patricia Cressot, Vice présidente Joanna Damar-Flores, ainsi que Aude Lefevre Krumenacker,  Nelly Montanera,  Julie Clémentine Faure et Päscale Caron.