Sport : durabilité et l’économie circulaire

Interview de Manon Renaudo, fondatrice de Second Relais, une plateforme d’articles de sport de seconde main qui guide les sportifs amateurs et les clubs sportifs dans leur parcours écologique.
By Pascale Caron.

Entre le stylisme, le marketing digital et l’athlétisme, notamment le triathlon, Manon Renaudo incarne la passion pour l’entrepreneuriat. Voici son histoire inspirante et les coulisses de la création de Second Relais.

 

Peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a poussée à lancer Second Relais ?

Depuis mon enfance, la danse classique a été une partie intégrante de ma vie, m’immergeant ainsi dans le monde du sport. Cependant, mon expérience professionnelle a débuté dans un tout autre domaine : le stylisme et le modélisme. Après cinq ans dans l’industrie de la mode, où j’ai travaillé de la conception à la réalisation de prototypes pour des marques de différentes envergures, j’ai ressenti le besoin de changement. Le désir de travailler dans des structures plus petites, où je pouvais avoir un impact plus direct et être impliquée dans divers aspects de l’entreprise, m’a beaucoup attirée.

L’industrie de la mode m’a laissée perplexe quant à mon évolution de carrière. La perspective de lancer ma propre marque, bien que séduisante, me semblait financièrement intimidante. C’est pourquoi j’ai opéré un virage professionnel vers le marketing digital, un secteur qui m’intéressait profondément. J’ai eu la chance de travailler chez Citygo, une entreprise novatrice proposant des solutions de covoiturage pour améliorer la mobilité urbaine.
L’équipe était top et c’est à cette époque que mon manager m’a lancé le défi de me mettre à la course à pied. C’est une belle personne, très portée sur les valeurs du sport. Moi qui ne courais même pas à part derrière un taxi, je me suis lancée à faire un dix kilomètres !

J’avais 30 ans, j’avais arrêté la danse classique et donc je me suis dit « Fais gaffe à ton corps, reprends une vie un peu plus saine, arrête le dancefloor. ». Pour me motiver, j’ai écouté un youtubeur Running Addict. Il m’a donné un truc que j’ai appliqué : pour faire rentrer une habitude dans ton quotidien, fais-la trois fois par semaine pendant trois semaines. Même si c’est juste t’habiller, claquer la porte de chez toi et courir dix minutes. J’ai écouté ses conseils à la lettre. La 1ere fois, j’ai couru trois kilomètres en 35 minutes et j’ai cru que j’allais crever !

Après le dix kilomètres je me suis lancé le défi de faire un semi, mais malheureusement la date est tombée la veille de l’annonce du confinement. Quand j’ai repris la course à pied, je me suis blessée, et je me suis mise à nager, moi qui détestais ça ! je me faisais faire des mots de médecin à l’école pour éviter la natation. C’est comme cela que j’ai rencontré des gens qui faisaient partie du club de triathlon de Levallois et m’ont motivée à m’inscrire. Pour moi, le triathlon c’était Ironman ! Mais au final, tu as des triathlons S, M, XS, L, XL et tout le monde pouvait y trouver son compte. Je suis donc entrée dans le club.

C’est à cette époque que j’ai dû m’équiper. J’ai tenté de trouver des solutions en seconde main. Et à cette époque-là, il n’y avait pas de communauté de sportifs qui pouvait vraiment nous conseiller pour nous équiper. Un ami très gentiment m’a fait des mails énormes avec les liens Leboncoin. Il avait copié toutes les descriptions en prenant en compte ma taille, mon poids, mon expérience sportive, mes buts sportifs, etc.
Ça a été le déclic pour Second Relais. La difficulté à trouver des équipements sportifs de seconde main fiables et la volonté de proposer une alternative écologique ont été mes principales motivations. Après un an et demi de recherche et un projet pilote sur Instagram, j’ai pu constater un véritable intérêt. Grâce au soutien de la CCI et d’un accompagnement dédié, j’ai franchi le pas pour transformer cette idée en réalité. Le site est en ligne depuis un an.

 

Quelle est la mission de Second Relais aujourd’hui ?

Second Relais aspire à révolutionner la façon dont les athlètes et les clubs sportifs abordent l’équipement sportif, en promouvant la durabilité et l’économie circulaire. Notre plateforme ne se limite pas à la vente d’équipement de seconde main ; elle vise à éduquer et à encourager une communauté vers des pratiques sportives respectueuses de l’environnement. Nous offrons des outils et des ressources personnalisés pour les clubs désireux d’intégrer ces valeurs dans leur quotidien , avec leur propre plateforme de seconde main privée entre licenciés et un kit de sensibilisation autour du sport durable.

 

Quels sont tes futurs défis ?

Notre principal défi est d’élargir notre portée et notre impact en consolidant des partenariats avec les institutions sportives et en augmentant le nombre de clubs engagés dans notre démarche. Pour cela, nous recherchons activement des financements pour étoffer notre équipe et intensifier nos campagnes de marketing et de communication.

 

Quels podcasts t’inspirent et te motivent dans ton aventure ?

Je puise mon inspiration dans une variété de podcasts qui explorent les réussites sportives et entrepreneuriales, comme « Les Baladeurs », « The Other », et « Génération Do It Yourself ». Ces récits me motivent à poursuivre mes objectifs et à continuer d’innover au sein de Second Relais.

 

Pour finir, quel est ta devise ou ton mantra ?

« Seule, on va plus vite ; mais ensemble, on va plus loin. » Cette maxime résume parfaitement l’esprit d’entrepreneuriat et d’effort collectif qui caractérise Second Relais. Elle souligne l’importance de la collaboration et du partage d’expériences pour atteindre des buts communs.

Voici la page Linkedin de Second Relais https://www.secondrelais.com/

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.