Women In Tech
Interview d’Angela Naser Directrice de Women In Tech France.
Propos recueillis par Pascale Caron.
Angela est une figure influente dans le domaine de la technologie et de la finance, avec une carrière marquée par des rôles de leadership dans diverses organisations internationales. Depuis décembre 2023, elle est Directrice de Women In Tech France, une organisation mondiale, qui promeut l’inclusion, la diversité et l’équité dans les secteurs de la Science, Technologie, Ingénierie, Arts et Mathématiques. Women In Tech, est active dans 48 pays et compte plus de 200 000 membres, visant à combler l’écart entre les sexes et célébrer les réalisations des femmes et des hommes dans la technologie.
Angela Naser occupe également un poste important aux Nations Unies. Depuis 4 ans, elle y a été CFO, et consultante internationale senior en finance, banque digitale et gestion du changement. Elle a supervisé la coordination des opérations de financement, la gestion de crises, la refonte des écosystèmes numériques et l’amélioration des processus internes et externes.
Elle a auparavant dirigé des équipes chez General Electric Money Bank en tant que COO, et a géré des projets de développement commercial, de transformation digitale et des projets Green Belt Lean Six Sigma.
Angela a également été CMO et COO pour le déploiement européen de la banque digitale et néobanque du Groupe BPCE.
Elle a été impliquée dans des initiatives de transformation digitale et stratégique, pour la Présidence de la République française.
En plus de ses rôles dans le secteur financier, Angela a été nommée pour le Prix de La Femme digitale de l’année en 2019. Elle a aussi contribué au documentaire « Global Thought Leaders » sur CBS, mettant en lumière son expertise et son influence dans le domaine de l’innovation et du changement.
J’ai eu l’occasion de la rencontrer à Vivatech et j’ai immédiatement voulu en savoir plus.
Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Je suis arrivée en France de Syrie quand j’avais 8 ans. Mes 2 parents sont dentistes et ils sont venus en France pour terminer leurs études et pour me soigner, car j’ai eu la polio qui m’a handicapé des jambes. On s’est donc retrouvés en France pour achever mon traitement qui a duré 2 ans. J’ai étudié à l’école irakienne à Paris, un lycée diplomatique qui n’existe plus, pas loin du Trocadéro. J’ai fait toutes mes études en arabe et j’ai appris le français en lisant des livres.
Et puis mes 3 frères sont nés et nous sommes restés. Ils étaient à l’école française et j’ai découvert à travers eux, l’histoire de France. J’ai une citation de Romain Gary que j’aime beaucoup, je la répète souvent, car elle me résume bien : « Je n’ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines ». Mes parents m’ont eue, très jeunes, ils avaient 21 ans et 20 ans et demi, on a donc grandi ensemble. Quand on est arrivés, on habitait juste en face de la Sorbonne, on a découvert les musées parisiens. Nous étions émerveillés par ce lieu de liberté, car nous venions d’un pays où ce mot n’existait pas.
Mon père est Syrien et ma mère Libanaise. Quand on est venu en France, c’était le début de la guerre au Liban. J’ai vécu mon premier attentat à 5 ans. C’est des souvenirs que je ne souhaite à personne en tant qu’enfant parce que ça nous fait grandir d’un coup. Dieu merci, mes frères n’ont jamais vécu ça.
J’ai eu mon bac à 16 ans, je suis rentrée en médecine à Paris 5, mais j’ai échoué au concours. J’avais une furieuse envie de travailler de retourner en Syrie. Pour financer mes projets, j’avais commencé à faire des petits boulots en usine, en tant que caissière, et pour Pizza Hut. Chez eux, j’ai bossé dans un point de vente, et le manager de l’époque m’a beaucoup inspirée. Il était tellement bienveillant. Il m’a montré qu’on ne travaille pas pour une boite, mais pour une personne. Lorsque j’ai loupé mon concours, mon père l’a su parce qu’il connaît tout le monde à l’université. Dans sa tête, il s’est dit que j’allais recommencer. Au Moyen-Orient, quand on ne fait pas médecine, ingénieur ou droit, c’est qu’on a raté sa vie. Surtout le commerce ! Mais j’ai pris un crédit étudiant et c’est mon manager à Pizza Hut qui a été ma caution. J’ai fait un BTS de commerce international. Mes parents l’ont découvert 6 mois après, j’avais donc une pression très grande pour réussir suite à mes choix personnels. J’ai terminé mes études par un DEESMI (Diplôme Européen d’Études Supérieures en Marketing International).
Mon premier job en tant que manager était à Norwich Union, une entreprise anglaise qui n’existe plus. Mon rôle était d’appeler les clients le jour de leurs 50 ᵉ anniversaire pour leur vendre une assurance obsèques. Après cette expérience, tu peux tout vendre !
Et puis je suis arrivée chez General Electric, Capital Finance, vraiment par hasard. Je ne savais pas ce qu’étaient un décompte et un tableau d’amortissement. Et j’ai eu de la chance de tomber sur une femme extraordinaire qui m’a recrutée. J’avais 23 ans et demi et 6 mois après, j’étais manager de la section la moins cool de la finance : le recouvrement automobile. Dans cette entreprise américaine, on m’a donné ma chance et j’ai gravi les échelons jusqu’à terminer COO.
J’ai toujours refusé d’avoir un bureau afin d’être immergée au sein de mon équipe. Je n’affichais jamais mes Awards, parce que je suis tout à fait consciente qu’on peut être au top un jour et qu’un rien suffit pour que la situation bascule. Et c’est ce qui m’est arrivé. J’ai changé de manager et j’ai vécu sous sa coupe 4 années horribles.
Cette personne m’avait sorti à plusieurs reprises lors de nos réunions : « Tu veux prendre ma place ? » Et un jour, au bout de la septième fois, je lui dis : « Non, j’ai plus de prétentions que cela. » Je ne pouvais pas partir, car je me devais de montrer l’exemple à mon équipe. Je pensais à l’époque que l’on peut avoir des obstacles et des personnes malveillantes dans notre parcours professionnel, mais que l’on doit tenir bon.
C’était une grave erreur et j’en ai payé le prix cher, car j’ai fait un AVC. Quand je me suis réveillée à l’hôpital, mon premier réflexe a été de demander le code wifi à l’infirmière pour pouvoir travailler. C’était mon premier arrêt maladie. J’ai eu tellement honte que je me suis arrêtée 2 mois sans en parler à personne. Ma famille l’a su des années plus tard. J’ai même menti à ma meilleure amie à qui je dis tout. Je suis quand même retournée au bureau et ce n’est que quelques années plus tard que j’ai quitté General Electric. Avec du recul, je me demande encore pourquoi je me suis infligé ça. J’ai géré, sur les 5 dernières années, 4 plans sociaux. Quand je suis partie, j’ai voulu reprendre mes études et me suis inscrite à HEC Paris et à Yale University.
Et c’est à ce moment que tu es devenue entrepreneure ?
Oui, j’ai créé 2 entreprises. La première, je me suis associée à l’ambassade de France et les CCI des émirats et de l’Arabie Saoudite, pour aider les sociétés françaises à s’installer là-bas. J’ai ensuite créé une affaire pour encourager les expatriés français à investir dans les startups et l’immobilier en France. Elles existent toujours, mais je ne m’en occupe plus.
En 2016, un des derniers dossiers que j’avais gérés à General Electric, c’était le rachat d’Alstom par GE. C’est là que j’ai la connaissance du ministre du Budget de l’époque : monsieur Emmanuel Macron. Quand il a lancé le « Mouvement En Marche », ses équipes m’ont contactée. Le QG était juste à côté de chez moi. Ils m’ont demandé au début de vérifier leur stratégie digitale. Et je me suis prise au jeu : j’ai fait la campagne digitale de monsieur Macron, et après, j’ai travaillé pour Gabriel Attal. Je le connais depuis très longtemps, car c’est mon voisin. Je me suis occupée de la campagne législative de monsieur Attal en 2016 et 2022.
Ensuite, Revolut m’a contactée pour leur lancement en France, pour leur stratégie digitale en 2016-2017. Et à la suite de tout ça, je suis rentrée à la BPCE. Je les ai rejoints en tant qu’externe et 3 mois après, ils m’ont proposé de devenir COO et CMO de la nouvelle entité qui s’appelle Ixion. J’ai quitté BPCE quelques semaines avant la COVID : je voulais travailler pour le secours catholique et les Restos du Cœur. Malheureusement, la COVID est arrivée et ils ont dû arrêter les contrats. Je suis toujours bénévole pour eux.
J’ai souvent osé dans la vie : un soir d’insomnie, je postule à une offre de très haut niveau aux Nations Unies. Ils m’ont contactée 8 mois après, mais pas du tout pour être numéro 3 des Nations Unies ! Je travaille depuis pour eux en tant que freelance.
En 2023, j’étais au Sommet global de Women in Tech et j’ai fait la connaissance d’Ayumi Moore Aoki, la CEO et Fondatrice de Women In Tech. On a eu un coup de foudre amical et professionnel. Des mois plus tard Ayumi a eu le désir de lancer Women in Tech en France. J’ai accepté d’en prendre la direction avec un immense honneur. Chez Women in Tech, je souhaite vraiment axer notre travail sur la jeunesse. Après plusieurs essais infructueux avec les lycées, nous avons noué des contacts très prometteurs pendant VivaTech.
Quels sont tes prochains challenges ?
Le premier objectif est de réussir à organiser notre Hackathon, Women in Tech à la rentrée. Nous désirons également orchestrer un programme de mentorat en France. Nous avons mis en place un partenariat avec l’académie de Créteil pour aider les élèves de seconde à trouver des stages. Et, bien sûr, je continue mon contrat avec les Nations Unies.
Est-ce que tu aurais un livre à nous conseiller ?
J’ai deux bouquins que j’adore : « L’Alchimiste » de Paulo Coelho et, dans un tout autre genre, « Le Parfum » de Patrick Süskind. Ils m’ont profondément marquée, chacun à sa manière.
L’Alchimiste, écrit par Paulo Coelho, est un véritable chef-d’œuvre de la littérature contemporaine. Coelho s’est inspiré de deux livres emblématiques : Le Petit Prince de Saint-Exupéry et Le Prophète de Khalil Gibran. À travers l’histoire d’un jeune berger andalou en quête de sa légende personnelle, Coelho nous invite à explorer les profondeurs de notre âme et à suivre nos rêves, malgré les obstacles. « Nous cherchons tous le bonheur, mais sans savoir où, comme les ivrognes qui cherchent leur maison, sachant confusément qu’ils en ont une. ».
« Le Parfum », de Patrick Süskind, est un autre livre qui m’a fascinée. Ce roman sombre et envoûtant nous plonge dans la France du XVIIIe siècle, suivant la vie d’un personnage singulier doté d’un sens olfactif exceptionnel.
Quelles sont les personnes qui-t-on inspirée dans ta carrière ?
J’aurais tellement voulu rencontrer trois personnes dans ma vie. Tout d’abord, Simone Veil, qui incarne à mes yeux la quintessence du phœnix. Sa résilience, son courage et son engagement sont des sources d’inspiration profondes pour moi. Ensuite, Gisèle Halimi, une femme extraordinaire dont le combat pour les droits des femmes résonne encore aujourd’hui. Et enfin, dans un tout autre registre, Jean d’Ormesson. Je suis littéralement amoureuse de ce monsieur. Son esprit, son charme et sa manière de voir le monde me fascinent.
Et puis, plus proche de moi, je pense à ma grand-mère, une femme extraordinaire. C’est elle qui m’a élevée, elle m’a appris la résilience et la persévérance et à toujours voir le bon dans le monde. C’est une sainte à mes yeux, elle me disait toujours : « fonce pour que tu n’aies jamais ni remords ni regrets. »
Mes deux directrices à General Electric (Isabelle Meghnagi et Joséphine Albanese), deux femmes qui ont beaucoup marqué mon parcours professionnel. Elles m’ont donné ma chance, m’ont challengé et surtout fait confiance. Elles ne le savent peut-être pas, mais je parle souvent d’elles. Leur soutien et leur mentorat ont été cruciaux dans mon développement et ma réussite.
Aurais-tu une devise ou un mantra ?
C’est la citation de Nelson Mandela : « Je n’échoue jamais, soit je réussis, soit j’apprends ».
L'équipe Women In Tech à Vivatech
A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.
Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.
Du conseil stratégique à l'entrepreneuriat
Interview de Marion Boyadjis, fondatrice et gérante du restaurant Casa Leya et du club sport et bien-être Flexx.
By Pascale Caron
La carrière de Marion est marquée par une transition réussie du conseil en stratégie et de la finance à l’entrepreneuriat dans le secteur du bien-être et de la restauration. Depuis plus de six ans, elle dirige Casa Leya, un établissement à Nice, illustrant sa capacité à identifier et à répondre aux besoins du marché local en matière de restauration. Son nouveau projet, Flexx Nice, sera un club sport et bien-être haut de gamme qui inclura un écosystème bien être avec piscine, Sauna, hammam, un espace de co-working et un restaurant healthy.
J’ai fait sa connaissance lors d’un comité de financement d’Initiative Côte d’Azur et j’ai tout de suite été séduite par ce beau projet et par sa personnalité. J’ai tout naturellement voulu en savoir plus…
Qu’est-ce qui t’a amenée à devenir entrepreneure ?
J’ai fait l’École Centrale Paris après une prépa. Étant à l’époque très intéressée par les matières scientifiques, j’ai découvert à Centrale qu’au final, j’étais plus attirée par les sujets de type business, économie, etc. En sortant de Centrale, les voies qui s’ouvraient, c’était soit la banque, soit le conseil.
J’ai donc commencé par la banque dans les fusions-acquisitions. J’ai travaillé chez Goldman Sachs à Londres, qui était à l’époque ce qui se faisait de mieux dans le domaine. J’ai ensuite rejoint BNP Parisbas à mon retour en France, et assez vite, je me suis rendu compte que je n’étais pas faite pour ça. Je me suis alors dirigée vers le conseil en stratégie. Je suis entrée au Boston Consulting Group, qui est la référence dans le domaine.
J’y suis restée pendant un peu plus de six ans et j’ai gravi les différents échelons jusqu’à être Principal, le grade avant Partner. Je me suis spécialisée en « Consumers Goods » : les biens de grande consommation. J’étais chef de projet senior sur la fin, et je gérais plusieurs clients en parallèle. Si mon travail était passionnant, d’un point de vue personnel, j’avais envie de changement. Avec mon mari, qui est devenu mon ex-mari et mon associé nous étions à la recherche d’une meilleure qualité de vie dans le sud, loin de Paris. On a donc étudié différentes villes de la Côte d’Azur et on est tombé sous le charme de Nice, mais sans connaître spécialement. Nous sommes restés en très bons termes et on continue à faire tous nos projets professionnels ensemble, et ça se passe très bien.
En concrétisant ce projet de vivre sur Nice, on s’est rendu compte que les jobs qu’on exerçait n’existaient pas en province, ils sont vraiment très parisiens. On s’est dit que le plus intéressant serait de monter nos propres boîtes. En partant de ce constat, j’ai fait des recherches. J’apprécie beaucoup le contact direct avec le client. Je suis attirée par le domaine de la nourriture, du sport et du bien-être. Tout cela me parle tant à titre personnel, que professionnel. J’aime les endroits où l’on vient passer un bon moment, où on est heureux d’être là. En partant de ce constat, on a fait une étude de marché pour voir sur quel positionnement monter un restaurant. Nous avons ouvert Casa Leya 1 an après être arrivés sur Nice en 2017. C’est une affaire qui tourne bien : nous avons entre 30 collaborateurs l’hiver et 60 l’été entre la salle et la cuisine. J’ai un petit peu musclé les fonctions supports qu’historiquement je faisais moi-même, comme la communication sur les réseaux sociaux, la réservation de groupes, la partie comptabilité, le contrôle de gestion et la RH. Cela me permet de libérer du temps pour d’autres taches. Je suis la gérante et j’ai 70 % des parts. Mon associé m’a surtout aidé lors de la construction du projet. On se parle régulièrement toutes les semaines. Mais c’est moi qui gère au quotidien. Il a pas mal d’entreprises à gérer de son côté.
Et tu te lances dans une nouvelle aventure qui est le Flexx à Nice. Mais tu vas pouvoir gérer les 2 de front ?
Oui, tout à fait. D’ailleurs, c’est rigolo parce qu’on m’a remonté qu’il y aurait des rumeurs de vente de Casa Leya, alors que pas du tout. On a bien développé le restaurant et on a acheté le fonds de commerce voisin pendant le COVID. On a eu l’autorisation d’avoir la terrasse sous les arcades du cours J.Chirac et ça, c’est super.
C’est un lieu qui est très apprécié des Niçois, au soleil en hiver, et à l’ombre l’été avec un petit air frais. Maintenant, avec l’équipe qui s’est renforcée, j’ai du temps pour me consacrer au moins partiellement à une autre activité. On avait envie de faire quelque chose dans le domaine du fitness. On s’est rendu compte qu’il y avait un manque sur le créneau haut de gamme à Nice en centre-ville et une vraie demande venant d’une clientèle CSP+. Il existe beaucoup de salles low cost, mais ce type d’offre est quasiment absent. On s’est inspirés de ce qui fonctionne bien à Paris ou à Londres. On a voulu créer un lieu de vie où il y a non seulement le côté sportif, mais également la partie bien-être spa et le coworking et aussi le restaurant. Et du coup, pour faire tout ça au même endroit, il nous fallait une belle superficie !
On souhaitait être en plein centre-ville pour toucher cette clientèle qui habite ou travaille dans le secteur. Il n’y avait pas tant de locaux disponibles que ça, à part celui du George qui avait été fermé en 2015, un emplacement absolument magnifique avec une grande hauteur sous plafond. Il est chargé d’histoire. Ça a été la première cuisine ouverte et précédemment un théâtre, un casino. Beaucoup de niçois connaissent cet endroit. On s’est projeté vraiment dans ce local, même si en termes de travaux, il y avait beaucoup de choses à faire. On l’a repris en avril dernier et on a débuté le gros œuvre dans la foulée. L’idée, c’est de proposer une expérience personnalisée à chacun. Le lieu sera un endroit exceptionnel afin de prendre soin de son corps et de son esprit : à la fois sur le côté physique et bien-être. Au niveau sportif, on aura de très beaux équipements en libre-service, en cardio et en musculation. On aura une centaine d’heures de cours collectifs par semaine et du coaching privé, avec des instructeurs, tous diplômés d’État, et que l’on a recrutés avec attention. Nabil Benhaij sera notre directeur d’exploitation. Côté bien-être, on aura une piscine dans laquelle seront organisés des cours aquatiques, un sauna, un hammam, un espace détente, des cabines de consultation, ostéopathe, diététicien et ensuite un espace soins de la marque Algotherm.
Il y aura une zone coworking : tout d’abord des places au niveau du restaurant où chaque membre pourra travailler à son rythme quand il le désire. Et on aura aussi un coworking fermé sur abonnement spécifique où des personnes qui souhaiteraient installer leur entreprise peuvent avoir un bureau qui leur est consacré à l’année. Pour la partie restauration, nous avons créé une autre marque, Foodie avec une salle qui donnera sur l’extérieur, ouverte à tous. Il y aura également une salle dans le Flexx dédiée uniquement aux membres. La cuisine sera ouverte toute la journée de 8 h à 18 h sur un concept brunch et coffee shop avec des options healthy pour la clientèle sportive. En termes de boissons, on aura une carte assez développée : beaucoup de smoothies, de milkshakes et des shakers protéinés.
C’est très impressionnant. Comment vont se passer les liens avec Casa Leya ?
Une partie de l’équipe de Casa Leya va être transférée : le directeur va chapeauter les 2 établissements. Certains collaborateurs de Casa Leya travailleront à Foodie, ce qui créera des synergies. C’est une restauration qui est fermée le soir, avec un service en continu en journée. C’est le Graal pour les collaborateurs. Le reproche le plus fréquent dans la restauration, c’est qu’on travaille le soir, en coupure. Quand on a mis des annonces sur internet, on a eu pas mal de retours, parce que ces jobs sont rares et convoités. On attire du personnel qui potentiellement a des enfants et qui pourra les chercher à la sortie de l’école.
Mais toi, comment gères-tu ?
Je travaille en journée, car je ne suis pas impliquée de manière opérationnelle dans le restaurant. L’expérience acquise avec Casa Leya m’a permis de mettre en place une équipe solide, capable de piloter le quotidien efficacement, me libérant donc pour me consacrer également au Flexx. Le partage de certaines ressources entre les deux établissements crée une synergie bénéfique pour tous. Chez Flexx, il y aura une dizaine de coachs, le même nombre de commerciaux. Ensuite, on aura les équipes du spa et les équipes de blanchisserie et ménage, qui seront externalisées. Au restaurant, nous aurons également une dizaine de collaborateurs.
Quels sont les secrets de ce succès ?
Respect des réglementations, management humain et attentionné, et un engagement profond envers le bien-être de notre équipe. Nous organisons régulièrement des activités de team building, renforçant ainsi le lien et la fidélité de nos collaborateurs. Tous nos responsables sont les mêmes depuis l’ouverture, ce qui est assez rare dans la restauration : on en est très fiers.
Quelles sont les personnes qui t’ont inspirée dans ta carrière ?
Je ne viens pas d’une famille d’entrepreneurs. Au BCG, j’avais surtout des contacts avec de grosses boîtes du CAC 40, pas vraiment le monde de l’entrepreneuriat. Mais à Nice, j’ai rejoint le CJD, un club où on est tous chefs d’entreprise. Là, ça a été super intéressant parce qu’on peut échanger sur tout : les galères, les succès, comment on avance. Ça aide beaucoup. En plus de ça, il y a le « Réseau Entreprendre » qui me suit et Initiative Côte d’Azur qui m’ont soutenue pour le financement.
Est-ce que tu aurais un livre à nous conseiller ?
À une époque, je lisais beaucoup sur l’entrepreneuriat pour m’inspirer. Un livre en particulier m’a vraiment marquée : « One to Zero » de Peter Thiel. Il nous explique comment lancer et gérer des startups d’une façon qui sort de l’ordinaire, en mettant l’accent sur l’innovation. Ce livre m’a ouvert les yeux sur l’importance de créer quelque chose de nouveau, de passer de rien à quelque chose. Ça m’a beaucoup aidée à penser différemment à propos de mes propres projets. C’était le genre d’inspiration dont j’avais besoin à ce moment-là.
Est-ce que tu aurais une devise ou un mantra ?
L’entrepreneuriat est un parcours semé d’embûches, mais chaque obstacle surmonté intensifie notre capacité à affronter les suivants. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » est une devise qui résonne profondément avec mon expérience.
Retrouvez le club Fexx sur le site https://www.flexx-club.fr/
A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.
Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.