MONACO INSPIRE: Catherine Barba

On l’a vue dans « Qui veut être mon associé » sur M6, mon émission favorite. Le 30 novembre dernier, elle prenait la parole lors du Monaco Inspire organisé par la jeune chambre économique de Monaco aux côtés notamment de son compère Éric Larchevêque. Son discours pétillant comme de bulles de champagne m’a électrisée. J’ai souhaité tout naturellement en savoir plus.

Qui est Catherine Barma ?

C’est une entrepreneure française pionnière du commerce électronique et de la transformation numérique. Diplômée de l’ESCP Europe, elle débute sa carrière chez iFrance avant de créer plusieurs sociétés marquantes, dont CashStore (site de cashback) et Malinea (cabinet de conseil en e-business), toutes deux revendues avec succès. En 2012, elle lance le Catherine Barba Group pour accompagner les enseignes dans leur transition digitale.

Elle s’installe ensuite aux États-Unis où elle investit dans 20 start-ups des secteurs retailtechfintech et edtech, tout en soutenant des entrepreneurs de talent comme Céline Lazorthes ou Maud Caillaux. Administratrice indépendante du groupe Renault depuis 2017, elle met son expertise au service de la transformation des grandes entreprises.

En 2022, Catherine Barba cofonde Envi, une école dédiée aux indépendants.

Monaco Inspire

Lors de son intervention à Monaco Inspire, elle a partagé un discourt fort et inspirant. Son nouveau but : coacher les entrepreneurs indépendants, une catégorie souvent oubliée, car on a que le mot start-up à la bouche. Après 25 ans passés à conseiller de jeunes pousses et à côtoyer l’univers de la French Tech, elle s’intéresse désormais à ces « entrepreneurs à leur mesure » : freelances, artisans, consultants, ou encore « slasheurs ».

Contrairement aux start-ups, où beaucoup sont appelés, mais peu réussissent, le monde des indépendants offre une voie accessible et noble. En France 10 millions de personnes travaillent à leur compte. Ce public, en quête d’autonomie, d’équilibre de vie et de sens, est au cœur de son engagement actuel.

Apprendre à « lever des clients » : le nerf de la guerre

Pour Catherine, la clé du succès dans ce cas ne réside pas dans la levée de fonds, mais dans la capacité à « lever des clients ». Elle insiste sur l’importance de maîtriser l’art de la vente : le deuxième métier de tout entrepreneur.

Son conseil phare : consacrer du temps à la prospection et à la relance. Elle estime que la réussite d’un business dépend largement du temps investi à identifier des clients potentiels, rédiger des messages percutants, et les recontacter sans relâche. « L’art de la vente, c’est la relance », affirme-t-elle, en soulignant que la persévérance est un atout crucial pour surmonter les refus et les obstacles.

Les fondements d’un business durable

Pour construire une activité indépendante pérenne, elle conseille plusieurs points. Tout d’abord une motivation profonde : l’entrepreneur doit être capable d’expliquer, en une phrase claire, pourquoi il lance son activité. Cette motivation est essentielle pour surmonter les échecs et maintenir son engagement dans les moments difficiles. Elle encourage d’ailleurs à viser « un échec par jour », une méthode audacieuse pour mesurer l’effort fourni et cultiver la résilience.
Un point fondamental ensuite est un entourage bienveillant : le soutien des proches et la présence de mentors sont primordiaux pour progresser. Elle insiste sur l’importance de s’entourer de personnes qui nous soutiennent : cela permettra à l’entrepreneur en herbe de se dépasser.
L’entreprise doit partir d’une compétence solide : il faut capitaliser sur une expertise forte, tout en restant vigilant face à l’obsolescence rapide des compétences. Elle préconise de consacrer quotidiennement du temps à l’apprentissage et à la veille.
L’important également est de bien définir sa cible : identifier précisément à qui s’adresse le produit ou service est crucial. Il ou elle doit vérifier que sa cible est assez large, solvable, et a un réel besoin que son offre peut combler.
Et bien sûr le modèle économique doit être viable : l’offre doit non seulement répondre à un besoin, mais aussi être financièrement rentable. Catherine Barba met en garde contre les modèles qui ne génèrent pas une marge suffisante.

Une pédagogie centrée sur l’action

Avec son école Envie, Catherine Barba accompagne les entrepreneurs à structurer leur offre, à définir leur singularité et à perfectionner leur discours commercial. Elle leur apprend notamment à utiliser les mots justes pour présenter leur activité. Le meilleur moyen est de s’appuyer sur le langage des clients eux-mêmes, collecté via des enquêtes et des retours d’expérience.
Elle insiste également sur l’importance de tester son idée auprès de la cible visée, avant même de lancer une offre. « Posez les bonnes questions, y compris sur le prix que vos clients seraient prêts à payer », conseille-t-elle, soulignant que les enquêtes bien menées peuvent éviter de nombreuses erreurs stratégiques.

Elle termine son intervention en affirmant que tout cela « s’apprend ». Sa passion pour l’accompagnement et la transmission reflète un désir profond de voir émerger une génération d’entrepreneurs indépendants épanouis et performants !

Crédit photo Philippe Fitte

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.