L’influence de la nutrition, de l’IA et de l’art sur le cerveau : une exploration interdisciplinaire

Le 27 février 2025, le Monaco Women in Finance Institute a accueilli une conférence sur l’impact de la nutrition, de l’intelligence artificielle (IA) et de l’art sur le cerveau humain. Animée par Pascale Caron, fondatrice de Yunova Pharma, et Laurence Jenkell, artiste renommée, cette rencontre a offert une plongée approfondie dans les liens qui unissent la biologie, la technologie et la créativité au service du bien-être mental et cognitif.
Nutrition et santé mentale : une approche scientifique et une prise en charge globale
La santé mentale est un enjeu majeur de notre époque, influencée par de nombreux facteurs dont la nutrition et les avancées technologiques comme l’intelligence artificielle (IA). Cet article explore comment ces deux domaines peuvent transformer notre approche de la santé mentale et la prise en charge des douleurs chroniques.

Le lien entre nutrition et santé mentale

La psychiatrie nutritionnelle est un domaine émergent qui étudie l’impact de notre alimentation sur notre humeur et notre bien-être mental. Bien que les « comfort foods » puissent procurer un sentiment de bien-être immédiat en libérant de la dopamine, elles peuvent avoir un effet négatif à long terme sur notre humeur. La recherche montre que la nutrition joue un rôle crucial non seulement dans la régulation de notre humeur, mais aussi dans la gestion des douleurs chroniques.
L’axe intestin-cerveau
L’axe intestin-cerveau est une connexion bidirectionnelle entre notre système digestif et notre cerveau. Des déséquilibres dans notre flore intestinale, appelés dysbioses, sont souvent associés à des troubles de l’humeur. En rétablissant l’équilibre de notre microbiote, nous pouvons soutenir notre santé mentale de manière naturelle.
Les psychobiotiques sont des souches spécifiques de probiotiques capables d’influencer positivement notre santé mentale. En produisant des neurotransmetteurs comme le GABA ou la sérotonine, ils aident à réguler l’humeur et à réduire le stress, agissant comme des anxiolytiques naturels. Leur utilisation offre une approche novatrice pour la prise en charge des troubles mentaux, sans nécessairement recourir aux médicaments traditionnels.
Le cortisol, souvent appelé « hormone du stress », peut avoir des effets néfastes sur le corps et le cerveau lorsque son taux reste élevé sur de longues périodes. Les plantes adaptogènes comme la Rhodiola, le safran ou le ginseng peuvent aider à réguler ce taux en aidant notre corps à s’adapter au stress et en normalisant la production de cortisol.

Alimentation et prévention des troubles de l’humeur

Une alimentation équilibrée peut jouer un rôle préventif contre les troubles de l’humeur. Voici quelques aliments bénéfiques pour la santé mentale :
• Légumes-feuilles : riches en nutriments essentiels pour notre microbiote
• Fruits et légumes colorés : bons pour la mémoire et l’humeur
• Huiles végétales : facilitent l’absorption des nutriments
• Produits de la mer : riches en oméga-3 et vitamine D, bénéfiques pour le cerveau
• Noix, haricots et graines : sources de protéines végétales, fibres, vitamines et minéraux essentiels
• Épices et herbes : aident à réduire l’inflammation et soutiennent la mémoire
• Aliments fermentés : améliorent la diversité du microbiote et réduisent l’inflammation
• Chocolat noir (minimum 70 % de cacao) : associé à un risque réduit de dépression

Gestion des douleurs chroniques
La gestion des douleurs chroniques nécessite une approche multidisciplinaire. La neuro-nutrition offre des solutions prometteuses, notamment :
• Le PEA (Palmitoyléthanolamide) : une molécule naturellement présente dans notre corps
• La Myrrhe : un anti-inflammatoire naturel
Ces substances agissent sur les récepteurs de la douleur qui transmettent l’information au cerveau. En combinant ces approches avec d’autres stratégies comme l’acupuncture, la méditation ou la sophrologie, il est possible de moduler la perception de la douleur, de détendre le corps et l’esprit, et d’améliorer la qualité de vie. Il est important de se fixer des objectifs réalistes, en visant une amélioration de la qualité de vie tout en acceptant de vivre avec une sensation résiduelle.

Prévention du déclin cognitif
Le déclin cognitif peut être accéléré par divers facteurs comme le stress, une mauvaise alimentation ou un manque d’activité physique. Cependant, il est possible de ralentir ce processus en adoptant une alimentation riche en oméga-3 et en antioxydants, et en pratiquant une activité physique régulière. Des substances comme l’homotaurine et l’Huperzine peuvent agir sur les agrégats de protéines qui altèrent la neurotransmission. La phosphatidylsérine, un élément essentiel des membranes cellulaires des neurones, peut améliorer la communication entre ces cellules, favorisant ainsi la mémoire et la concentration.

 

L’influence de l’IA dans la santé mentale

L’intelligence artificielle (IA) révolutionne notre approche de la santé mentale. Elle permet d’analyser de grandes quantités de données et d’identifier des tendances, ce qui la rend de plus en plus utile pour détecter les troubles mentaux, personnaliser les traitements et surveiller les patients en continu.

Diagnostic précoce des troubles mentaux
L’IA peut analyser des données complexes pour détecter précocement les troubles mentaux :
• Interactions vocales : L’IA peut analyser le ton, la vitesse et le rythme de la voix pour détecter des signes de dépression ou d’anxiété.
• Expressions faciales : En observant des micro-expressions, l’IA peut identifier des émotions non exprimées verbalement.
• Comportement numérique : Les habitudes numériques peuvent révéler des anomalies dans le comportement qui traduisent des troubles mentaux.
Par exemple, Ellipsis Health utilise l’IA et l’analyse vocale pour évaluer et gérer les symptômes de dépression et d’anxiété, facilitant ainsi le diagnostic et le suivi des patients dans les applications de santé et les consultations à distance.

Personnalisation des traitements
L’IA permet d’adapter précisément les soins aux besoins individuels en prenant en compte l’historique médical, les préférences et la réponse aux traitements précédents. Elle peut ajuster les thérapies en temps réel, offrant ainsi une approche plus dynamique et personnalisée du traitement.

L’IA et l’autogestion de la santé mentale
De nombreuses applications utilisent l’IA pour offrir un soutien en santé mentale accessible et autonome :
• Woebot : un chatbot utilisant des techniques de thérapie cognitive comportementale pour aider à gérer le stress et l’anxiété.
• Wysa : un chatbot thérapeutique mettant l’accent sur la psychologie positive.
• Headspace: analyse en temps réel les données comportementales pour fournir un soutien mental personnalisé.
• Kaia Health : utilise l’IA et la thérapie physique pour proposer des programmes de réhabilitation personnalisés contre les douleurs chroniques.

Risques et limites de l’IA en santé mentale
Malgré ses nombreux avantages, l’utilisation de l’IA en santé mentale soulève également des préoccupations :
• Problèmes de confidentialité : les outils d’IA collectent des données sensibles qui peuvent être vulnérables aux violations de confidentialité.
• Biais algorithmiques : peuvent affecter la qualité des diagnostics et des traitements, particulièrement pour les minorités et les groupes sous-représentés.
• Dépendance technologique : l’automatisation des services de santé mentale peut réduire les interactions humaines, essentielles pour une prise en charge globale des patients.
Il est donc crucial de maintenir une supervision humaine dans l’utilisation de ces technologies.

 

L’influence de l’Art sur le cerveau : une exploration émotionnelle et cognitive

L’artiste Laurence Jenkell a pris le relais en expliquant comment l’art agit directement sur notre cerveau. Elle a rappelé que l’art active plusieurs zones cérébrales, notamment :
• L’amygdale, qui traite les émotions.
• Le cortex préfrontal, impliqué dans l’analyse et la prise de décision.
• Le système de récompense, qui libère de la dopamine, générant du plaisir et réduisant le stress.

Laurence Jenkell a ensuite retracé l’évolution de l’art en lien avec l’histoire de la pensée humaine. Depuis les peintures rupestres, où l’art était un outil de narration et de transmission, jusqu’à l’art contemporain, qui joue sur les perceptions et les émotions, chaque mouvement artistique reflète une part de notre psyché collective.
Elle a particulièrement insisté sur les artistes ayant marqué la psychologie de l’art :
• Van Gogh, dont les œuvres traduisent une forte intensité émotionnelle.
• Yves Klein, qui a exploré l’impact des couleurs sur le ressenti humain.
• Picasso, qui considérait l’art comme un moyen de purification psychique.

Les sculptures bonbon : un art chargé d’émotions
Enfin, elle a présenté son propre travail artistique autour des sculptures bonbon. Selon elle, ces œuvres éveillent un sentiment de nostalgie rassurante, en activant la mémoire autobiographique des spectateurs.
Elle a expliqué comment la torsion, élément clé de ses sculptures, représente la résilience et la transformation, deux notions fondamentales dans le parcours émotionnel de chacun.
Elle a conclu en affirmant que l’art ne se limite pas à l’esthétique : il joue un rôle thérapeutique avéré. Il est utilisé dans l’art-thérapie pour aider les patients atteints de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression. En stimulant la créativité, l’art permet de libérer des émotions, favorisant ainsi le bien-être mental.

Une convergence entre science, technologie et créativité

Cette conférence a mis en lumière les interactions profondes entre la nutrition, l’intelligence artificielle et l’art sur le cerveau humain. Si la neuro-nutrition et l’IA offrent des outils concrets pour améliorer la santé mentale, l’art demeure un vecteur fondamental d’émotions et d’équilibre psychologique. À travers ces trois disciplines, il devient clair que prendre soin de son cerveau nécessite une approche globale, mêlant science, technologie et expression artistique. Un véritable appel à repenser notre rapport à la santé mentale dans une société en perpétuelle évolution.

 


Assemblée Générale 2024 du Monaco Women in Finance Institute : retour sur une année de transformation

Le 16 décembre 2024, le Monaco Women in Finance Institute (MWFI) a tenu son assemblée générale annuelle, marquant une étape clé dans son développement. Ce rendez-vous a mis en lumière les réalisations de l’année écoulée et les ambitions renouvelées de l’institut pour l’année à venir. Avec un nouveau comité exécutif et des ambassadeurs engagés, MWFI poursuit sa mission de promouvoir une économie inclusive et durable.

Une année exceptionnelle pour MWF Institute et Sowl Initiative !

En 2023-2024, MWF Institute a organisé une série d’événements et d’interviews inspirants, abordant des thématiques majeures comme l’économie, la durabilité, la santé mentale et les innovations technologiques. Nos conférences ont réuni experts et visionnaires autour de sujets clés : protection des actifs digitaux, rôle des femmes dans l’économie, IA générative, durabilité et impact social.

Cette année a également été l’opportunité de développer des partenariats stratégiques : avec la Jeune Chambre Économique lors du Monaco Inspire, la Sohn Monaco Investment Conference, la projection de la pièce « Vivantes » et le Monaco Wealth Summit, renforçant encore notre présence et notre impact. Nous avons renforcé également nos actions avec notre partenaire historique Monacotech.

Parallèlement, 22 interviews réalisées dans notre Webzine Sowl Initiative, ont mis en lumière des personnalités inspirantes : Élisabeth Moreno, ancienne ministre engagée pour l’égalité des chances, Catherine Barba, entrepreneure et pionnière du numérique, Laurence Jenkell, artiste de renommée internationale, ou encore Nelly Chatou Diop, spécialiste en blockchain et finance digitale.

Ces entretiens ont exploré des sujets variés allant de la politique et la technologie, à l’art, au leadership féminin et à la blockchain.

Ces événements et ces rencontres ont témoigné de l’engagement de MWF Institute et de Sowl Initiative à aborder des thématiques ambitieuses et à ouvrir le dialogue sur des problématiques majeures. Nous remercions chaleureusement tous les participants, partenaires et intervenants qui ont contribué à la réussite de cette année.

Ensemble, nous avons renforcé notre vision commune : un monde plus inclusif, durable et orienté vers l’avenir.

 

Un nouveau Comité Exécutif

L’assemblée générale a officialisé la mise en place d’un nouveau comité exécutif, composé de professionnels passionnés et engagés :

  • Patricia Cressot, Présidente : Cofondatrice de MWFI, elle reste le pilier stratégique de l’institut, guidant ses actions avec conviction et vision.
  • Johanna Damar-Flores, Vice-Présidente : Leader reconnue, elle continue d’insuffler une dynamique d’innovation et d’inclusion.
  • Giorgeth Le Guillouzic, Trésorière : Nouvelle arrivée, elle apporte une expertise précieuse dans la gestion et le développement des projets financiers.
  • Sophie Schaad, Nouvelle responsable Administrative : Avec son approche rigoureuse, elle assure une organisation fluide et efficace des initiatives.
  • Pascale Caron, Secrétaire Générale : La directrice de rédaction de Sowl Initiative, veille à la mise en œuvre des projets et à leur cohérence avec les valeurs de MWFI. Elle continuera à enrichir les partenariats.
  • Jean-Claude Mourad, Relations Extérieures : Responsable du rayonnement de l’institut, il joue un rôle essentiel dans l’établissement de nouveaux partenariats.

Cette nouvelle équipe marque une étape de renouveau, combinant expérience et perspectives modernes.

Nelly Montanera, Aude Lefrevre Krumenacker et Julie Faure compléterons nos actions dans un comité Consultatif.

 

Les Ambassadeurs : figures de l’engagement

Les ambassadeurs de MWFI incarnent les valeurs de l’institut et participent activement à son rayonnement. Parmi eux : Michel Santi, Économiste, offre des analyses précieuses sur les défis macroéconomiques mondiaux, Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’Économie, enrichit les débats avec son expérience dans les marchés financiers, Dr. Nathalie Hilmi, Chercheuse en économie durable, contribue à l’exploration des solutions aux enjeux climatiques et sociaux, Joana Foglia et Laurence Vanin, figures influentes dans leurs domaines respectifs, participent activement à l’élaboration de solutions innovantes. Maitre Stéphane Brabant et Andréa Calabro nous accompagnent également.

Ces ambassadeurs, par leur diversité et leurs expertises, renforcent l’impact des actions de MWFI à l’échelle locale et internationale.

 

Des partenariats stratégiques et une vision inclusive

MWFI a poursuivi son engagement auprès de nos partenaires stratégiques :

  • Le Comité des Droits des Femmes, pour promouvoir des initiatives en faveur de l’égalité de genre.
  • Monacotech, acteur clé de l’innovation.
  • AMFID et MEB (Monaco Economic Board), élargissant les opportunités d’échanges économiques et institutionnels.
  • Le Lions club de Monaco avec qui nous nous engageons dans des action caritatives.

 

Ces partenariats ont permis à MWFI de renforcer sa visibilité et son influence dans des secteurs variés.

Avec un nouveau comité exécutif, des ambassadeurs influents et des projets ambitieux, MWFI a franchi une étape importante en 2024. L’institut s’impose comme un acteur incontournable des réflexions économiques et sociétales, en rassemblant des leaders autour d’une vision commune : construire un avenir plus équitable et durable. Rendez-vous en 2025 pour poursuivre cette dynamique !

 


[Mediation] Qualité de Vie au Travail

Interview de Caroline Jolly-Bellocci, Présidente de SAS MEDIATIS-MCF.

By Pascale Caron

Experte en « Qualité de Vie et Conditions de Travail », Médiateur près la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, Formatrice en communication interpersonnelle et en Premiers Secours en Santé mentale, Caroline est la bienveillance incarnée. Ancien Avocat-Conseil en entreprise, c’est son expérience de vie qui l’a amenée à s’investir sur la question de la santé mentale en entreprise.

J’ai rencontré Caroline lors de la parution de mon livre, « Le burnout de Wonder Woman », dont j’ai donné les droits à des associations en lien avec le thème. Nous avions participé ensemble à des événements sur le sujet « du bien-être au travail ».

C’est tout naturellement que j’ai voulu vous la faire connaitre : une personne à rajouter définitivement dans son carnet d’adresses. La prévention des risques psycho sociaux est un point crucial en entreprise !

 

Caroline, peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à travailler sur ces sujets et créer ton entreprise ?

Je suis originaire de Nancy. Après mon baccalauréat, j’ai ressenti un besoin viscéral de rejoindre la faculté de droit. Ayant également réussi le concours d’entrée du « Centre Universitaire d’Etudes Politiques » de Nancy, j’ai suivi un double cursus pendant ma première année universitaire. Je poursuis alors mes études jusqu’à l’obtention en 1998 d’un 3e cycle en droit des affaires (DESS-DJCE). Ma vocation pour le monde de l’entreprise était ancrée !

Lors d’un de mes stages chez Usinor Sacilor à Paris La Défense, le Directeur Juridique du groupe me recommande de passer le diplôme d’avocat. Je suis finalement la seule de ma promotion DJCE à réussir le concours d’entrée au CRFPA de Metz-Nancy Lorraine. J’accède ainsi au statut d’Avocat-Conseil en entreprise.

Mon arrivée dans la vie professionnelle, je l’imagine dans l’un des « big five » à Paris et c’est tout naturellement que je postule au sein du cabinet d’avocats Ernst & Young. Une offre pour un poste à Nice s’ouvre et je l’accepte. Je n’étais jamais venue dans la région ! Je fais le choix de prêter serment avec ma promotion à Nancy en janvier 2000 avant de rejoindre Nice. Me voici avocate en droit du travail dans un gros cabinet d’affaires. Cette expérience a été très enrichissante, mais me limitait à une matière du droit des affaires.

Je souhaite alors élargir mon champ d’action et possiblement introduire une dimension internationale à mes fonctions.

C’est Maître Didier Escaut, Bâtonnier de l’époque en Principauté de Monaco, qui me répond. Il oriente ma candidature vers l’un de ses clients, qui recherchait une responsable juridique depuis plusieurs mois.

À 24 ans, je me présente aux entretiens avec une relative décontraction, sans en mesurer totalement les enjeux. Je suis rapidement recrutée et me retrouve immergée au sein de la gestion du groupe immobilier PASTOR-PALLANCA.

C’est au cours de cette expérience professionnelle de près de treize ans que je me suis forgé une solide compétence de médiateur. « Mediare » veut dire « au milieu de » et c’est ce que j’ai vécu, car j’étais très régulièrement associée aux prises de décision de ma direction. J’ai eu des moments magnifiques et je me suis dévouée corps et âme à mes fonctions avec l’implication qui me caractérise. Et puis j’ai pensé à moi : je me suis mariée et j’ai eu mon premier enfant. Ma première grossesse m’a fait repositionner mes priorités. Je décide de débuter un nouveau cycle professionnel.

Je rejoins le secteur bancaire à Nice et gère pendant 5 ans un service contentieux.

Ma seconde grossesse et les circonstances très pesantes de mon contexte de travail à cette échéance me forcent alors à me remettre totalement en question. Je suis en quête de sens et en recherche profonde d’indépendance.

Bien sûr, en tant que chef d’entreprise, nous nous retrouvons dans une forme d’isolement, mais la liberté n’a pas de prix. C’est ainsi que forte de toutes ces expériences je crée ma structure en 2019. Le choix de suivre une formation à la médiation me paraît alors évident. Mon envie est d’aborder le conflit sous un angle préventif.

Je suis donc devenue Médiateur judiciaire et conventionnel pour les entreprises. Je suis inscrite auprès de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence depuis janvier 2022. Je délivre une approche personnalisée et de proximité aux entreprises privées et publiques à chacune des étapes de leur développement grâce aux outils de la médiation préventive, de la médiation de projet et de la négociation raisonnée.

Mes valeurs sont la coopération et la bienveillance. Je recherche un apaisement des tensions au sein des équipes et la conservation d’un climat sain et performant, toujours dans l’objectif de prévenir les risques psychosociaux et de préserver la santé mentale au travail.

Je suis également formatrice en communication interpersonnelle et en Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM France). Ce programme est soutenu par le ministère de la Santé et des Solidarités et l’ARS. Mes process sont certifiés qualité QUALIOPI pour les actions de formation et les bilans de compétences.

J’interviens régulièrement en école de commerce et je publie des articles de presse dans des journaux spécialisés sur la médiation, tels que la revue nationale « Intermédiés ».

 

Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta carrière ?

Je citerai mon professeur à la Faculté de Nancy, qui a aussi été mon maître de stage pendant mon année d’études d’Avocat, Maître Jean-Louis Beaufort. Spécialisé en droit des affaires, il m’a apporté une ouverture d’esprit sur la profession. Sur ma dimension entrepreneuriale, c’est Monsieur Klajman, Directeur juridique du groupe Usinor-Sacilor, qui m’a inspirée.

Chacun d’entre eux m’a orientée dans la carrière que je poursuis actuellement. C’est ma longue expérience dans l’entreprise qui m’a poussée vers le sujet de la qualité de vie au travail, de la santé mentale et de la médiation comme outil de prévention et de management.

 

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

Parmi les nombreux ouvrages en lien avec la médiation, j’en ai choisi trois :

Marshall B. ROSENBERG, « Les mots sont des fenêtres… ou bien ce sont des murs », Éditions La Découverte, 2005. Une communication de qualité entre soi et les autres est aujourd’hui et pour le futur une des compétences les plus indispensables et les plus précieuses. Grâce à des exemples et des concertations simples, nous apprendrons à transformer des différends potentiels en dialogues paisibles et à nous rendre la vie plus belle, également par un travail d’introspection.

Jacqueline MORINEAU, « La médiation humaniste », Éditions Erès 2016. Dans cet ouvrage, elle revient aux sources historiques, culturelles et spirituelles de la médiation humaniste qu’elle a développée, pratiquée et enseignée depuis trente-trois ans. Le concept est que tout conflit matériel cache une dimension profonde, que l’on doit s’attacher à débusquer. « On doit oser descendre dans le labyrinthe de la vie pour répondre à la vraie demande ».

Robert A. BARUCH BUSH, Joseph P. FOLGER, « La médiation transformative », Coll. TRAJETS, Éditions Erès, 2018. Cette méthode met en avant la non-directivité du médiateur et son respect intégral de l’autodétermination des participants, de l’expression de leurs ressentis et de leurs points de vue.

 

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

J’aime beaucoup la citation de Nelson Mandela « C’est toujours impossible jusqu’à que ce soit fait ».

 

À méditer…

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.