[Management] Soft-skills
Interview de Christine Coutant, co-fondatrice d’Ask'n Get by ARANSI.
By Pascale Caron
Tout au long de son parcours professionnel, son fil conducteur s’est exprimé à travers l’accompagnement humain. Chimiste, elle a travaillé plusieurs années pour la sécurité des consommateurs dans des entreprises pharmaceutiques et cosmétiques. Trouver le sens de son existence est une quête difficile, mais fascinante. Elle l’a découvert en 2014 après une formation en Coaching. L’humaniste a pris le pas sur la chimiste et elle a intégré l’équipe ARANSI en tant que coach (certifiée PCC [ICF] et PCM®) et formatrice en management d’équipe.
Son expérience personnelle ajoutée au fait de travailler pour renforcer le leadership de ses clients l’a conduite à s’engager également dans l’accompagnement de dirigeants et des entrepreneurs.
Ses multiples expériences lui ont permis de participer à la co-fondation d’Ask'n Get, en 2019. C’est une plateforme digitale écoresponsable pour aider les chefs d’équipe et de projet dans leur processus de décision grâce à des séances de conseils pratiques au moment où ils en ont besoin.
Comment es-tu passée de chimiste des entreprises pharmaceutiques et cosmétiques à la carrière de coach ?
J’ai démarré par un master en alternance en Formulation Analyse et Qualité à l’Université de Nice. J’ai réalisé une année d’alternance dans le secteur des Affaires Réglementaires au sein du laboratoire Virbac et je suis montée ensuite sur Paris. J’ai passé 5 ans aux Laboratoires Gilbert en Normandie, sur les parties cosmétiques, biocides, compléments alimentaires et alimentation pour bébé.
J’ai eu la chance lors de mes grossesses successives de prendre du recul et de réaliser que le côté humain comptait plus pour moi que le scientifique. J’ai tout d’abord mené un projet entrepreneurial et une étude détaillée pour monter mon propre cabinet d’Affaires Réglementaires. Mais le timing, en pleine crise de 2008, m’a découragée.
Mon mari m’a alors proposé de rentrer chez ARANSI, une société qu’il avait créée, en m’occupant de la partie Formation. J’ai pris conscience rapidement qu’il manquait une corde à mon arc que j’ai acquise avec une formation de Coaching. Chez ARANSI, j’anime encore des formations destinées aux Managers, car j’estime que c’est un métier qui s’apprend même si au départ on n’est pas forcément fait pour ça. Le coaching est une magnifique posture qui me permet d’amener les choses d’une façon totalement différente. J’entretiens également cette posture comme coach professionnelle et je me suis rendue compte que j’attire essentiellement des femmes.
Je t’ai rencontrée lors du programme Start des « Premières Sud », tu animais la session. Comment vois-tu l’entrepreneuriat au féminin ?
L’idée derrière ces programmes c’est de faire de la femme un acteur économique au même titre que l’homme en est un. Nous devons éviter les clivages. Un des récents secrétaires généraux de l’OCDE, Angel Gurría, disait que les femmes étaient l’actif le plus sous-utilisé dans l’économie mondiale. Une étude de l’OCDE montre que si on était à égalité homme-femme en participation au marché de l’emploi et en taux d’entrepreneuriat en France on gagnerait 9,4 % de croissance sur 20 ans. Je parle plus de mixité entrepreneuriale, c’est ça la vraie richesse. J’interviens au sein de l’école des Mines sur le thème « Entrepreneuse demain ». Elles sont peu nombreuses dans un domaine à forte valeur ajoutée, mais peu se voient chef d’entreprise.
Tu crées Ask'n Get en 2019. Peux-tu nous expliquer le concept ?
Ask'n Get accompagne le développement des compétences managériales par l’expérience. C’est une plateforme de mise en relation de managers et d’experts internationaux en management. Nous fournissons de l’E-conseil en management d’équipe et de projet contextualisé et à la demande.
La partie Tech et l’idéation viennent de mon mari, Romain. J’apporte le complément humain, d’où mon rôle de Chief eXperience Officer qui recrute les personnes et les experts derrière la machine. Je suis responsable du développement des compétences des managers en me fondant sur l’expérience d’autres managers. Chacun de nos clients se pose des questions au quotidien, on leur propose un espace d’échange. Nous avons des rendez-vous sur des formats courts et à distance. On s’adresse à la personne et c’est l’entreprise qui adhère à ce programme. Chacun de nos experts a beaucoup de recul sur la posture managériale. Je les ai recrutés avec soin et nous partageons les mêmes valeurs. Nous avons créé un écosystème sain et gagnant pour tous. Nous étions basés en Irlande pendant 3 ans et après la période COVID, nous sommes rentrés à Paris. Notre ambition est internationale, nous voulons devenir l’acteur incontournable du monde managérial. Nous nous adressons à une tranche d’âge entre 30 et 50 ans. Notre proximité avec l’entreprise nous permet également de conseiller les RH sur les besoins en accompagnement des managers (formation, coaching, conseil). Nous organisons également des rendez-vous post-formation, afin d’entretenir les acquis et voir ce qui a été mis en œuvre. Notre communauté a vocation à s’étendre, mais pour l’instant nous gardons un noyau dur qui a toute notre confiance.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Je ne vois personne en particulier, mais plus des personnalités. Les femmes entrepreneures qui font face à un véritable défi de société et d’éducation m’inspirent. Ce que j’admire chez elles, ce sont l’empathie et l’ouverture d’esprit. J’apprécie celles qui savent rester dans l’humilité sans domination.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
J’en proposerais 3. Tout d’abord « Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent » de Stephen Covey. C’est un ouvrage très structurant sur une démarche entrepreneuriale saine et réfléchie.
J’ai également, « L’autoroute du millionnaire » de M.J. DeMarco. Il remet en question le rapport à l’argent de manière radicale.
Et enfin un collectif de femmes, Les Sororistas, a rassemblé un recueil de récits dans « Les femmes écrivent le monde de demain ». J’y ai participé parmi 600 autres femmes à travers tout le monde francophone.
Pour terminer quelle est ta devise ou ton mantra ?
Mon mantra : « La joie est en tout, il faut savoir l’extraire », de Confucius. Il me permet de surmonter les écueils du quotidien et l’extraction me rappelle aussi mon premier métier.
Ma devise, « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. », de Nelson Mandela parce qu’elle enlève la notion d’échec de l’équation.
A méditer.