Fifty and Fabulous!
Karine Arneodo, fondatrice de COMISK Coaching et du podcast « 50 ans et toutes mes dents »
Propos recueillis par Pascale Caron.
Après des études de commerce et de théâtre, elle a d’abord poursuivi une carrière en marketing dans le secteur du luxe avant de se réinventer comme coach de dirigeants, il y a 10 ans. À travers son podcast, elle met en lumière des femmes de plus de 50 ans qui, comme elle, vivent cette étape de manière épanouie et libérée. Passionnée par le leadership et la communication, Karine partage sa vision inspirée de l’accompagnement et du développement personnel.
J’ai eu le plaisir d’être interviewée dans son podcast et c’est donc tout naturellement que j’ai décidé d’en savoir plus…
Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
J’ai grandi dans une famille de médecins, des parents surdiplômés pour qui les études étaient primordiales. J’ai donc suivi une école de commerce à Paris tout en prenant des cours de théâtre au Cours Simon. Une fois mon diplôme en poche, j’ai annoncé à mes parents : « Vous savez quoi ? Je veux être comédienne. » Et je me suis lancée dans cette voie pendant plusieurs années, jusqu’au moment où mon père a été diagnostiqué avec la maladie de Parkinson. J’avais alors 28 ans. À ce moment-là, j’ai décidé de rassurer toute ma famille en reprenant un chemin plus conventionnel. J’ai intégré une agence de communication et ainsi débuté ma carrière dans ce domaine. J’ai notamment fait partie de la première agence spécialisée dans le buzz marketing, à une époque où Facebook n’existait même pas encore. J’ai toujours eu cette capacité à anticiper, à flairer les tendances. Mon rôle était d’évangéliser les marques de luxe sur l’utilisation des réseaux sociaux, ce qui, à l’époque était vraiment rupturiste.
Cependant, je me suis vite rendu compte que je ne voulais pas rester en agence toute ma vie. J’ai donc décidé de faire un Executive MBA à l’ESCP et de passer chez l’annonceur. Par la suite, j’ai travaillé chez LVMH, mais pas uniquement. J’ai occupé plusieurs postes en tant que directrice marketing et communication, dans le secteur du luxe et à l’international, car ce qui me passionne, c’est la diversité culturelle et la complexité humaine.
Arrivée à la quarantaine, j’ai commencé à ressentir une certaine lassitude. J’avais cette conscience que les métiers du marketing et de la communication vieillissaient peut-être plus vite que d’autres. Et surtout, j’avais envie de donner plus de sens à ce que je faisais. Être directrice marketing dans le luxe n’était plus aligné avec mes aspirations profondes, d’autant plus que j’étais issue d’une famille où mon père était chirurgien ophtalmologue et mon grand-père avocat pénaliste. Le contraste était grand.
J’ai dès lors choisi de me former au coaching à HEC, il y a maintenant dix ans et j’ai créé ma société de coaching, COMISK, qui est la contraction de « Communication Is Key ». Pour moi, être un leader influent nécessite de maîtriser sa communication, d’améliorer sa connexion à soi pour mieux se connecter aux autres et de développer son executive presence.
Lorsque j’ai commencé ma formation à HEC, on m’a dit : « Vous ne vivrez jamais du coaching. » J’adore les challenges, cela a réveillé ma détermination et je me suis investie à fond dans cette nouvelle aventure professionnelle et entreprenariale. La suite m’a prouvé que j’avais fait le bon choix et que ce métier me correspond parfaitement. En un an, j’en vivais pleinement et depuis cette confirmation d’être à ma place n’a cesser de se renforcer. Je me sens alignée, puissante et sereine. Mon métier consiste à accompagner les dirigeants dans leur prise de position, leur développement personnel et professionnel, à travailler leur impact et leur influence, ainsi que leur marque personnelle.
Je n’ai jamais eu besoin de chercher des clients, tout est venu naturellement grâce au bouche-à-oreille. Je travaille avec de grandes entreprises comme L’Oréal, Accenture, Carrefour et BNP, mais aussi avec des dirigeants de PME. Je les coache dans des problématiques telles que développer leur présence de leader, établir leur vision stratégique, embarquer leurs équipes, ou encore booster la motivation et l’impact de leur entreprise.
Je fais également du coaching d’équipes, notamment pour les comités de direction des entreprises. J’interviens sur le top management, en alliant mes compétences en marketing et communication avec le coaching, ce qui est assez rare dans ce domaine. Mon rôle est de les aider à booster leur impact.
Parle-nous de ton Poscast : 50 ans et toutes mes dents ?
En parallèle de ma carrière de coach, je voulais également lancer un nouveau projet en résonance avec mon évolution et l’évolution de la société. J’ai donc décidé de créer un podcast pour mettre en lumière des femmes de plus de cinquante ans, parce que je suis convaincue que la cinquantaine n’est pas une fin en soi, bien au contraire. C’est une période où l’on peut véritablement se libérer, tant sur le plan personnel, que professionnel.
J’ai moi-même vécu cette transformation à cinquante ans. À mes 49 ans, j’ai traversé des épreuves difficiles. J’ai perdu mon père, et ma mère, et j’ai divorcé juste avant mes 50 ans. Ça a été une période très douloureuse, mais elle a marqué un tournant décisif dans ma vie. À ce moment-là, je me suis dit qu’il n’était pas question de continuer à porter des poids inutiles, comme ce mariage qui ne fonctionnait plus. J’ai donc entamé ma cinquantaine avec l’envie de vivre plus librement.
Depuis, je n’ai jamais été aussi épanouie. Je suis avec un compagnon plus jeune que moi, je m’éclate dans mon travail. J’ai même choisi de revenir vivre dans le sud après la pandémie de COVID-19. Je fais des choix plus hardis et plus assumés, et je vis ce que j’appelle ma « best life ». À travers mon podcast, je souhaite montrer que la cinquantaine peut être un moment de renouveau, de puissance, et d’amusement. Ce message s’adresse non seulement aux femmes de cinquante ans, mais aussi aux plus jeunes, car tout cela s’anticipe.
Quels sont très prochains challenges ?
Aujourd’hui, mon prochain challenge est de devenir superviseur de coachs. J’ai décidé de suivre une formation spécifique chez Mosaik après 10 ans de pratique. Je crois qu’il est important d’avoir une expérience solide avant d’accompagner d’autres coachs. Cela me permettra aussi d’enrichir ma propre pratique de coach de dirigeants et d’évoluer encore plus dans ma carrière.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
Oui je recommande, Stephen Covey et son ouvrage « Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent ». Ce livre est considéré comme un véritable guide pour le développement personnel et le leadership.
Le livre repose sur une idée centrale : il faut travailler sur soi-même en profondeur pour atteindre une efficacité durable. Il explique que les individus et les organisations qui réussissent partagent certains traits et comportements, qu’il nomme « habitudes ». Ces habitudes sont divisées en deux grandes catégories : les habitudes personnelles (centrées sur le développement individuel) et les habitudes interpersonnelles (centrées sur la collaboration avec les autres). Stephen Covey s’est inspiré des travaux de Viktor Frankl, un psychologue autrichien, survivant des camps de concentration, connu pour avoir développé la logothérapie, une thérapie centrée sur la recherche du sens de la vie. Frankl soutenait que même dans les circonstances les plus difficiles, nous avons toujours la liberté de choisir notre réponse. C’est ce principe qui a beaucoup influencé Covey dans sa conception de la proactivité et de la responsabilité personnelle.
L’approche de Covey m’a aidée à structurer mon propre travail en coaching, en particulier avec la notion de cercle de contrôle, d’influence et de préoccupation. Selon cette théorie, il est important de se concentrer sur les choses que nous pouvons contrôler (notre comportement, nos décisions). Il faut identifier les domaines où nous avons une influence (les relations, les collaborations), et de lâcher-prise sur ce qui échappe à notre contrôle (comme la météo par exemple, ou certains événements passés). Cet outil est particulièrement utile pour aider les leaders à gérer leur stress et à canaliser leur énergie de manière efficace.
Quelles sont les personnes qui t’ont inspirée dans ta carrière ?
Je pense en premier lieu à mon père. Il était un pionnier dans le domaine de la chirurgie ophtalmologique en France. Il a amené les premières techniques de chirurgie de la myopie et de la cataracte et a travaillé en collaboration avec des médecins aux États-Unis. Je me souviens qu’il organisait des colloques, notamment au Forum à Monaco, où il donnait des cours sur la chirurgie de la cataracte. J’étais adolescente à l’époque, et je l’assistais en tant qu’hôtesse. C’était impressionnant de le voir innover et transmettre son savoir.
Je suis une dingue de cinéma, donc une autre source d’inspiration pour moi c’est Sharon Stone. Je l’ai toujours admirée pour sa force et sa résilience. Elle a traversé des épreuves très difficiles, comme une tumeur au cerveau, et est revenue sur le devant de la scène après une traversée du désert de plus de 7ans. C’est une vraie « warrior ». Une résiliente. Elle a su imposer une forme de puissance dans un milieu extrêmement compétitif et sexiste, tout en restant authentique. Sa capacité à renaître de ses cendres, à la manière d’un phœnix, résonne profondément en moi.
Une autre figure qui m’inspire est Simone Veil. C’est une femme d’une solidité remarquable, une survivante qui a traversé des épreuves inimaginables et qui a pourtant marqué l’histoire par son engagement et son humanité. Pour moi, ce genre de personnalité incarne la résilience et la force intérieure. Elles ne sont pas seulement solides, elles sont puissantes, des êtres sensibles qui ont su se densifier face aux difficultés de la vie.
Je mentionnerais également Véronique Morali, que j’ai eu l’occasion d’interviewer récemment. Elle a fondé le Women’s Forum et est une figure influente dans le monde des affaires. C’est une personne exceptionnelle qui a gravi les échelons tout en créant un environnement de soutien et de valorisation pour les femmes dans le milieu professionnel. Elle a monté un fond puissant avec ses enfants et incarne à mes yeux une réussite inspirante.
Pour finir quelle est ta devise ou ton mantra ?
Mon mantra, c’est une citation de Jung que j’adore : « Je ne suis pas ce qui m’arrive, je suis ce que je choisis de devenir. » Cela signifie qu’il y a toujours un espace de liberté, un choix à faire, peu importe les difficultés que l’on rencontre. J’essaie de transmettre cette philosophie à mes clients, notamment à travers des outils comme le « cercle de contrôle » et le « cercle d’influence ». Le but est de les aider à mieux gérer leur stress et à se concentrer sur ce qu’ils peuvent véritablement maîtriser et à développer puissance et sérénité.
A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.
Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.
Marketing et Bien-etre
Interview de Lauriane Fayard fondatrice et CEO Market Web Design — agence digitale spécialisée dans le milieu du bien-être/sport/santé/nutrition et de Pure Média spécialisé dans le bien-être.
Ancienne athlète de haut niveau, sa passion pour le bien-être, son mode de vie végétarien et le sport ont été la source d’inspiration de sa société de communication digitale.
Après un master en « digital strategy » de l’ISEG de Lyon, elle a créé « Market Web Design » il y a 6 ans. Son but est d’aider les marques et les professionnels avec les mêmes valeurs à se lancer sur le web et se développer. Elle a récemment lancé « Pure Media » dédié aux « consomm-acteurs » qui cherchent à améliorer leur qualité de vie : comprendre comment mieux manger, bouger, consommer et mieux vivre de manière globale. Ils offrent une expérience authentique en testant des produits de marques engagées, et proposant des conseils et astuces pour prendre les bonnes décisions pour la santé, l’environnement et le bien-être.
Peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à devenir chef d’entreprise ?
Mes 2 parents sont salariés, je n’avais donc pas de modèle d’entrepreneur à la maison. Mais pour autant, ils ont toujours cru en moi et m’ont soutenue dans mes multiples passions. Sans eux, je n’en serais jamais arrivé là.
De 6 ans à 18 ans, j’ai eu une première vie en tant que gymnaste de haut niveau. Faire du sport de manière intense très jeune apporte beaucoup de rigueur et une condition physique hors norme, mais agit également sur sa croissance : j’ai eu pas mal de retard dans ce domaine.
Mes journées étaient réglées autour de ma passion. Je faisais mes devoirs devant le gymnase ! Je pratiquais 6 h de sport par semaine et participais aux compétitions le Week-end.
Après mon bac j’ai dû choisir des études qui n’étaient plus compatibles avec ma pratique sportive. J’ai tout arrêté d’un coup ; cette phase a été très difficile à vivre. J’ai traversé un trou d’air, une dépression… Je ne trouvais plus mon équilibre.
À côté de la fac il y avait une salle de sport : c’est comme cela que je me suis rapprochée du milieu du bikini fitness : c’est un dérivé du body-building. C’est une catégorie de compétitions de musculation féminine qui s’est imposée ces dernières années. Les athlètes qui y participent doivent démontrer leur forme physique optimale et leur capacité à se sculpter un corps parfait. Les jugements portent également sur la condition physique générale des concurrents.
De 18 à 21 ans, je me suis donc imposé une discipline de fer, avec 40 min de cardio par jour, 6 jours sur 7, une alimentation sans sucre à base de riz, poulet et légumes. Cette discipline exige d’être très égocentrée, mais après mon arrêt de la gymnastique c’était ce dont j’avais besoin.
J’ai également beaucoup appris sur moi, la femme que j’étais et celle que je souhaitais devenir.
En poursuivant mes études à l’ISEG, j’ai fait un stage dans une société qui me propose à la fin de travailler pour eux en consulting. Je me suis donc lancée à mon compte en parallèle de l’école, dans le digital. Ma vie été réglée autour de ma pratique sportive, mes études et mon client.
Pour finaliser mon master, j’ai fait un dernier stage dans une agence de Com. C’est à ce moment-là que tout a basculé. J’ai été harcelée moralement par mon maitre de stage. Toute cette confiance que j’avais accumulée s’est évanouie. Il ne comprenait pas que je puisse avoir une activité sportive tournée autour du physique et à la fois avoir un cerveau ! Il m’humiliait en m’appelant Brenda, m’isolait dans une pièce loin de mes collègues… Je savais que s’il ne validait pas mon stage je n’aurais pas mon diplôme, alors je rongeais mon frein.
J’en suis même arrivée à douter de moi ! Au bout de 4 mois, j’ai demandé de l’aide à mon école, qui m’a conseillé de finir le stage et de ne rien dire. Mais ça a empiré : je pleurais tous les jours dans les toilettes… À cette époque, un nouveau salarié est recruté dans l’équipe qui a tout de suite analysé la situation et m’a dit « Ne doute jamais de ton talent ».
Et puis c’est allé trop loin « mise à part ta plastique, il n’y a rien dans ta tête. J’ai envie de te virer, mais j’hésite encore », m’a asséné mon bourreau. J’ai littéralement explosé. Ma mère a rédigé un mail à l’école et le directeur a mis fin au stage.
Après ces 6 mois d’enfer, j’en ai mis 4 à me reconstruire, mais j’ai continué à faire beaucoup de sport. J’ai revu mon client, je leur ai tout raconté. Ils ont confirmé qu’ils m’accordaient leur confiance. Ça m’a reboostée et mon diplôme en poche j’ai créé la société. Mon désespoir c’est transformé en haine et en énergie. J’ai fédéré autour de moi 2 alternants et 3 prestataires externes.
Nous créons des sites web e-Commerce, définissons la stratégie digitale de nos clients. Ils sont généralement dans le milieu du bien-être et du sport. Cela va de la société de compléments alimentaires, aux centres de bien être, aux indépendants et coachs sportifs.
En parallèle, j’ai également stoppé les compétitions bikini pour me recentrer sur moi-même, me réconcilier avec la nourriture et surtout me concentrer sur le développement de mes sociétés. Pour autant, je continue de pratiquer du sport à travers plusieurs disciplines : fitness, remise en forme, Pilates, yoga, méditation, course à pied etc. C’est comme ça que je trouve mon équilibre et c’est aussi ce que je désire transmettre : le sport c’est la santé et bien plus que ça !
Quels sont tes prochains défis ?
Depuis novembre dernier nous avons lancé « Pure media », dédié aux consommateurs qui souhaitent mieux manger, mieux bouger, mieux vivre et mieux-être. Nous testons des produits de marques engagées, en fournissant des conseils et astuces pour prendre les bonnes décisions pour la santé, l’environnement et le bien-être. D’un autre côté, nous proposons aux marques une plateforme permettant de promouvoir leurs services/produits. Le but ultime est d’influencer les gens pour vivre une vie plus saine, raisonnée et équilibrée. J’ai dans l’idée également de lancer des box bien être.
Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta carrière ?
Tout d’abord ma maman qui m’a toujours soutenue. C’est une personnalité indépendante qui m’a appris que l’on peut se réaliser seule quand on est une femme. Et puis aussi mon mentor à l’ISEG, une entrepreneure qui m’a donné l’exemple en me montrant que l’on peut réussir en tant que femme.
Aurais-tu un podcast à nous conseiller ?
« Marie sans Filtre » est un podcast intime, féministe et politique, publié une fois par mois. Marie Albert (@mariealbertfr) a 28 ans, c’est une aventurière, journaliste et autrice. Dans ce podcast, elle raconte ses expériences intimes et déconstruit le patriarcat. C’est très cru, elle va droit au but.
Je conseille dans un tout autre genre Le Rendez-Vous Marketing, un podcast produit par DHS Digital et présenté par Danilo Duchesnes. Il s’est donné pour mission de nous aider à développer notre acquisition de clients en ligne et faire de nous un meilleur marketeur.
Aurais-tu une devise ou un mantra ?
« Tes seules limites sont celles que tu te fixes. Crois-en toi-même, ton talent et ton propre potentiel. Ne laisse jamais personne te faire douter de toi ».
À méditer.
A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.
Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.
[Communication] réseaux sociaux
Interview de Flora Desbrosses, Consultante et formatrice en stratégie sociale et médias.
By Pascale Caron
J’ai rencontré Flora pour la 1re fois lors d’un événement « En voiture Simone » organisé pour la journée de la femme par Valérie Ammirati, à La Verrière Co-working. J’ai été fascinée par cette personnalité solaire. Elle venait d’accoucher et tout naturellement nous présentait les complexités des réseaux sociaux avec son bébé sous le bras. Il y a un mois, j’ai participé au congrès national des Femmes Chefs d’entreprise à Nice et c’est là que j’ai revu Flora. Elle faisait partie du comité organisateur. Devant le succès de cet événement, j’ai eu envie de vous la faire connaitre.
Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?
J’ai découvert le métier de Community Manager lors de mes études à l’IAE. Mes 2 expériences successives en Master 1 dans une agence de communication de Marseille et en Master 2 où j’ai formé 150 personnes à l’utilisation des réseaux sociaux m’ont donné de solides bases pour ma carrière.
En 2012 j’ai débuté en tant que salariée dans une startup pendant 3 ans. Lors de cette expérience où j’ai exercé le rôle de Community Manager, j’ai pu rajouter un 3e ingrédient, l’art du réseautage. Ma société était très active au sein de la CCI et nous étions membres de Ecobiz (la place business actuellement, NDLR). Nous étions des experts que la CCI sollicitait pour organiser des ateliers pour les compagnies du territoire. Pour moi le réseautage, c’est de belles rencontres et de l’entraide.
En 2015, enceinte de mon premier enfant, j’ai eu envie de progresser, mais vu la taille de la structure ce n’était pas possible. Comme ils n’arrivaient pas à répondre à mes attentes ils m’ont autorisée à donner des cours à Media school.
Je ne me voyais pas travailler pour une autre entreprise, du fait que j’étais émotionnellement attachée à mes précédents patrons. J’ai donc décidé à 26 ans de les quitter et de créer « Flora Debrosse » afin de vivre de ma passion. J’étais assez sereine, car je pouvais continuer mon activité d’enseignement. J’ai rapidement réalisé que devenir Community Manager pour les sociétés ne serait pas rentable. À l’époque les compagnies arrivaient tout juste à comprendre l’intérêt des réseaux sociaux et n’avaient pas beaucoup de budgets à mettre dedans. Il se trouve ce que j’adore faire depuis toujours c’est apprendre aux autres à utiliser les réseaux sociaux. C’est tout naturellement que je me suis orientée vers la formation. Cette activité aujourd’hui correspond à 90 % de mon chiffre d’affaires. J’ai 3 volets dans mon activité : communiquer, vendre et recruter.
Mes clients sont des TPE ou PME, salon de coiffure, société de carrelage, jusqu’au groupe américain Verizon Media, ex-maison mère de Yahoo.fr.
Je forme également une centaine d’indépendant par an notamment à travers l’ARAPL, le CGM06, l’OGA2, l’OGA13, car je vais jusqu’à Marseille. Et pour le recrutement j’interviens aussi auprès grandes compagnies d’intérim.
Tu es très active dans le monde associatif, tu es membre et organisatrice du Congrès FCE et tu as fondé ADMIN ; peux-tu nous en dire plus ?
ADMIN a vu le jour de manière simultanée avec la création de ma société. Avec Caroline Quenault qui était Community Manager du Département 06, nous avons monté ADMIN, qui a pour objectif d’instruire tous ceux qui le souhaitent qu’ils soient professionnels ou juste par passion, à utiliser les réseaux sociaux. Même s’ils n’ont pas les moyens ou le temps de se former, ils savent que tous les derniers mardis du mois ils peuvent suivre les #AtelierADMIN.
Le congrès FCE était un véritable succès, bravo, j’ai vu que tu t’es beaucoup investie !
Oui quel bel événement. Autant je suis dans le don et la transmission dans ADMIN, autant aux FCEs de Nice j’ai trouvé des mentors incroyables. Dominique Rovelli m’accompagne depuis mon arrivée dans l’association. On se parle quasiment tous les jours, elle est devenue ma maman de l’entrepreneuriat. Ce réseau est très puissant. L’espace de co-working où je travaille appartient à Edwige Rossy, également FCE, qui a un cabinet d’expertise comptable : elle est toujours attentive à mes questions. Je citerais Marlène Renaud, Marielle Walicki, d’une générosité incroyable et bien d’autres. L’organisation du Congrès de Nice a duré 2 ans et demi, avec la crise sanitaire au milieu. Nous étions 8, accompagnées par l’agence de communication. Même si c’était compliqué, le mot d’ordre a été la bienveillance et le résultat était là.
Peux-tu nous parler du Wilson Club, une corde de plus à ton arc ?
C’est un club initié par Edwige Rossy. Elle a souhaité que son cabinet casse les codes de l’expertise comptable. Elle a beaucoup d’avance en matière de management et d’innovation dans sa relation client. Elle m’a soumis l’idée de monter un club pour ses 300 clients. On a imaginé le Wilson Club, ouvert aux dirigeants avec 3 formats : tout d’abord des petits-déjeuners en « Intelligence collective » animés par un modérateur expert en co-développement. On tire au sort une problématique et on en débat dans la bienveillance et la convivialité. On a aussi des formations en demi-journées, comme « communiquer avec la génération Y et Z » et des conférences sur des sujets pointus avec des spécialistes francophones.
Quel a été l’impact de la crise du COVID pour tes activités ?
Côté perso, ma belle-mère qui habite à 100 m de chez moi nous a beaucoup épaulés pour les enfants. Mon mari a poursuivi son travail et moi j’ai formé mes clients à utiliser Zoom. Cette crise m’a poussée à créer des événements virtuels et ça a plutôt bien marché. Moralement, le networking m’a beaucoup manqué, mais j’ai pu adopter un rythme plus apaisant et j’ai gagné en flexibilité en termes d’organisation.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Les parcours d’entrepreneurs que j’ai la chance de croiser au quotidien m’inspirent. J’écoute beaucoup de Podcasts de développement personnel qui m’apportent pas mal de clés pour traverser certaines périodes. Mais les avis les plus précieux me viennent de Dominique et Edwige ou de mon mari qui est sans langue de bois et me fait sortir de ma zone de confort. J’ai également 2 mentors dans l’immobilier, qui sont de bon conseil et sont mes boosters d’entrepreneuriat.
Aurais-tu un livre à nous suggérer ?
« Ose » d’Alexandre Mars. Ce livre s’adresse aux personnes qui rêvent de lancer leur entreprise, mais qui n’osent pas. Il raconte tout ce qu’il a dû apprendre sur le terrain, en trébuchant parfois, pour mieux se relever. Il nous dévoile les coulisses de l’entrepreneuriat et nous livre les clés de notre réussite.
En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?
« Si je veux, je peux », je vais tout mettre en œuvre pour que ça marche.
J’en veux pour preuve mon dernier fait d’armes : « Le Social Media Beach Camp » sur hopin. En association avec ADMIN et David et Marcel, nous avons organisé ce très beau challenge des professionnels qui utilisent les médias sociaux avec 3 plateaux virtuels répartis sur le territoire Français. Nous avions 3 mois pour l’organiser, trouver les financements et nous avons été couronnés d’un franc succès !