Interview de Flora Desbrosses, Consultante et formatrice en stratégie sociale et médias.

By Pascale Caron

 

J’ai rencontré Flora pour la 1re fois lors d’un événement « En voiture Simone » organisé pour la journée de la femme par Valérie Ammirati, à La Verrière Co-working. J’ai été fascinée par cette personnalité solaire. Elle venait d’accoucher et tout naturellement nous présentait les complexités des réseaux sociaux avec son bébé sous le bras. Il y a un mois, j’ai participé au congrès national des Femmes Chefs d’entreprise à Nice et c’est là que j’ai revu Flora. Elle faisait partie du comité organisateur. Devant le succès de cet événement, j’ai eu envie de vous la faire connaitre.

 

Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?

J’ai découvert le métier de Community Manager lors de mes études à l’IAE. Mes 2 expériences successives en Master 1 dans une agence de communication de Marseille et en Master 2 où j’ai formé 150 personnes à l’utilisation des réseaux sociaux m’ont donné de solides bases pour ma carrière.

En 2012 j’ai débuté en tant que salariée dans une startup pendant 3 ans. Lors de cette expérience où j’ai exercé le rôle de Community Manager, j’ai pu rajouter un 3e ingrédient, l’art du réseautage. Ma société était très active au sein de la CCI et nous étions membres de Ecobiz (la place business actuellement, NDLR). Nous étions des experts que la CCI sollicitait pour organiser des ateliers pour les compagnies du territoire. Pour moi le réseautage, c’est de belles rencontres et de l’entraide.

En 2015, enceinte de mon premier enfant, j’ai eu envie de progresser, mais vu la taille de la structure ce n’était pas possible. Comme ils n’arrivaient pas à répondre à mes attentes ils m’ont autorisée à donner des cours à Media school.

Je ne me voyais pas travailler pour une autre entreprise, du fait que j’étais émotionnellement attachée à mes précédents patrons. J’ai donc décidé à 26 ans de les quitter et de créer « Flora Debrosse » afin de vivre de ma passion. J’étais assez sereine, car je pouvais continuer mon activité d’enseignement. J’ai rapidement réalisé que devenir Community Manager pour les sociétés ne serait pas rentable. À l’époque les compagnies arrivaient tout juste à comprendre l’intérêt des réseaux sociaux et n’avaient pas beaucoup de budgets à mettre dedans. Il se trouve ce que j’adore faire depuis toujours c’est apprendre aux autres à utiliser les réseaux sociaux. C’est tout naturellement que je me suis orientée vers la formation. Cette activité aujourd’hui correspond à 90 % de mon chiffre d’affaires. J’ai 3 volets dans mon activité : communiquer, vendre et recruter.

Mes clients sont des TPE ou PME, salon de coiffure, société de carrelage, jusqu’au groupe américain Verizon Media, ex-maison mère de Yahoo.fr.

Je forme également une centaine d’indépendant par an notamment à travers l’ARAPL, le CGM06, l’OGA2, l’OGA13, car je vais jusqu’à Marseille. Et pour le recrutement j’interviens aussi auprès grandes compagnies d’intérim.

 Tu es très active dans le monde associatif, tu es membre et organisatrice du Congrès FCE et tu as fondé ADMIN ; peux-tu nous en dire plus ?

ADMIN a vu le jour de manière simultanée avec la création de ma société. Avec Caroline Quenault qui était Community Manager du Département 06, nous avons monté ADMIN, qui a pour objectif d’instruire tous ceux qui le souhaitent qu’ils soient professionnels ou juste par passion, à utiliser les réseaux sociaux. Même s’ils n’ont pas les moyens ou le temps de se former, ils savent que tous les derniers mardis du mois ils peuvent suivre les #AtelierADMIN.

Le congrès FCE était un véritable succès, bravo, j’ai vu que tu t’es beaucoup investie !

Oui quel bel événement. Autant je suis dans le don et la transmission dans ADMIN, autant aux FCEs de Nice j’ai trouvé des mentors incroyables. Dominique Rovelli m’accompagne depuis mon arrivée dans l’association. On se parle quasiment tous les jours, elle est devenue ma maman de l’entrepreneuriat. Ce réseau est très puissant. L’espace de co-working où je travaille appartient à Edwige Rossy, également FCE, qui a un cabinet d’expertise comptable : elle est toujours attentive à mes questions. Je citerais Marlène Renaud, Marielle Walicki, d’une générosité incroyable et bien d’autres. L’organisation du Congrès de Nice a duré 2 ans et demi, avec la crise sanitaire au milieu. Nous étions 8, accompagnées par l’agence de communication. Même si c’était compliqué, le mot d’ordre a été la bienveillance et le résultat était là.

Peux-tu nous parler du Wilson Club, une corde de plus à ton arc ?

C’est un club initié par Edwige Rossy. Elle a souhaité que son cabinet casse les codes de l’expertise comptable. Elle a beaucoup d’avance en matière de management et d’innovation dans sa relation client. Elle m’a soumis l’idée de monter un club pour ses 300 clients. On a imaginé le Wilson Club, ouvert aux dirigeants avec 3 formats : tout d’abord des petits-déjeuners en « Intelligence collective » animés par un modérateur expert en co-développement. On tire au sort une problématique et on en débat dans la bienveillance et la convivialité. On a aussi des formations en demi-journées, comme « communiquer avec la génération Y et Z » et des conférences sur des sujets pointus avec des spécialistes francophones.

Quel a été l’impact de la crise du COVID pour tes activités ?

Côté perso, ma belle-mère qui habite à 100 m de chez moi nous a beaucoup épaulés pour les enfants. Mon mari a poursuivi son travail et moi j’ai formé mes clients à utiliser Zoom. Cette crise m’a poussée à créer des événements virtuels et ça a plutôt bien marché. Moralement, le networking m’a beaucoup manqué, mais j’ai pu adopter un rythme plus apaisant et j’ai gagné en flexibilité en termes d’organisation.

Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?

Les parcours d’entrepreneurs que j’ai la chance de croiser au quotidien m’inspirent. J’écoute beaucoup de Podcasts de développement personnel qui m’apportent pas mal de clés pour traverser certaines périodes. Mais les avis les plus précieux me viennent de Dominique et Edwige ou de mon mari qui est sans langue de bois et me fait sortir de ma zone de confort. J’ai également 2 mentors dans l’immobilier, qui sont de bon conseil et sont mes boosters d’entrepreneuriat.

 Aurais-tu un livre à nous suggérer ?

« Ose » d’Alexandre Mars. Ce livre s’adresse aux personnes qui rêvent de lancer leur entreprise, mais qui n’osent pas. Il raconte tout ce qu’il a dû apprendre sur le terrain, en trébuchant parfois, pour mieux se relever. Il nous dévoile les coulisses de l’entrepreneuriat et nous livre les clés de notre réussite.

En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?

« Si je veux, je peux », je vais tout mettre en œuvre pour que ça marche.

J’en veux pour preuve mon dernier fait d’armes : « Le Social Media Beach Camp» sur hopin. En association avec ADMIN et David et Marcel, nous avons organisé ce très beau challenge des professionnels qui utilisent les médias sociaux avec 3 plateaux virtuels répartis sur le territoire Français. Nous avions 3 mois pour l’organiser, trouver les financements et nous avons été couronnés d’un franc succès !