L’influence et son impact sur l’économie
L’influence et son impact sur l’économie : Une Conférence Organisée par MWFI en collaboration avec MonacoTech
Modéré par Pascale Caron directrice de rédaction de Sowl Initiative by MWF Institute
Le 12 septembre 2024, le Monaco Women in Finance Institute (MWFI) en collaboration avec Monacotech a organisé une conférence fascinante sur « L’influence et son impact sur l’économie ». Cet événement a réuni plusieurs experts pour discuter de la façon dont l’influence, qu’elle soit médiatique, sociale, numérique ou économique, façonne notre société moderne. L’idée était de permettre aux participants de réfléchir sur les nouveaux moteurs de l’économie dans un monde de plus en plus digitalisé, où les influenceurs jouent un rôle central dans la formation des comportements et des décisions économiques.
MWFI. Ce think tank, créé en 2021 par Patricia Cressot et Joanna Damar Flores, se concentre sur le renforcement de la place des femmes dans la finance et les prises de décisions économiques. Le MWFI composé d’une équipe mixte et dynamique de 8 personnes, est un acteur clé du networking à Monaco. Il organise des événements réguliers, abordant des sujets cruciaux, notamment le rôle des femmes dans les marchés financiers, l’économie, et les enjeux de société.
La conférence a été enrichie par des interventions d’experts qui ont apporté des perspectives variées sur l’influence et son impact économique.
- Véronique Jeannot, auteur du roman Les Hivernants, a captivé le public en traçant une ligne historique entre les figures influentes de la Belle Époque et l’ère actuelle. Elle a exploré l’évolution de l’influence, depuis les pionniers du tourisme jusqu’aux stars de cinéma, aux sportifs et aux influenceurs digitaux d’aujourd’hui. Elle a notamment expliqué comment les personnalités publiques ont, au fil du temps, modelé des comportements sociaux et économiques à travers les arts, la mode et le tourisme, créant des mouvements globaux qui ont perduré pendant des décennies.
- Dr Marie-Nathalie Jauffret, chercheuse associée à l’Université Côte d’Azur, a abordé le sujet fascinant de la biodigitalisation. Cette nouvelle frontière de l’influence, où les entités numériques et l’intelligence artificielle jouent un rôle croissant dans la publicité et la communication, interroge sur l’avenir de l’influence invisible. Elle a mis en lumière l’impact des biodigitaux, ces entités numériques qui, bien que non humaines, ont la capacité de simuler des comportements humains, créant ainsi des liens émotionnels avec les consommateurs. L’intervention du Dr Jauffret a ouvert un débat éthique sur la place de l’humain dans un monde où l’intelligence artificielle et les algorithmes déterminent de plus en plus les comportements de consommation.
- Romain Fourel, créateur de The Secret Society, a partagé son expérience dans le marketing d’influence. Ayant créé la plus grande plateforme d’influenceurs au Moyen-Orient, il a offert un regard concret sur l’impact économique direct des influenceurs sur des secteurs tels que la restauration et le luxe. Il a souligné l’importance des influenceurs dans l’économie moderne: ces figures peuvent non seulement orienter les comportements des consommateurs, mais aussi générer une croissance exponentielle pour les entreprises qui adoptent des stratégies d’influence bien pensées.
L’histoire de l’influence
Véronique Jeannot a tracé un parcours captivant des figures d’influence à travers les époques, illustrant comment des personnalités comme Henri Negresco et Auguste Escoffier ont redéfini l’industrie touristique et gastronomique en Europe. Ces figures historiques ont été les premiers à utiliser leur notoriété pour influencer des comportements économiques, un phénomène qui a pris une ampleur mondiale avec l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux.
Les Pionniers de l’Influence : La Belle Époque et les Années Folles
Véronique Jeannot a ouvert son intervention en revenant sur une période charnière, la Belle Époque (fin du XIXe siècle — début du XXe siècle). Cette période est souvent considérée comme l’une des plus influentes en matière de changements sociaux, culturels et économiques. Durant cette époque, des figures emblématiques ont émergé dans différents secteurs comme le tourisme, la gastronomie, et les arts, et ont su modeler les comportements économiques et sociaux de l’époque.
Elle a mis en lumière le rôle d’entrepreneurs visionnaires comme Cézar Ritz, Henri Negresco et Auguste Escoffier, qui ont influencé l’industrie du tourisme et de la restauration de luxe. Ces personnalités ont contribué à la création de nouveaux standards de confort et d’élégance, en mettant en place des services exceptionnels, que ce soit dans les hôtels ou dans les cuisines. Henri Negresco, par exemple, a fondé l’emblématique hôtel Negresco à Nice, qui est devenu un symbole du luxe et de la haute société, attirant une clientèle prestigieuse. De son côté, Auguste Escoffier, chef renommé, a révolutionné la cuisine en créant des plats devenus des classiques, et en réorganisant les brigades de cuisine.
Les Années 50-70 : L’âge d’or du Cinéma et des Acteurs
La présentation a ensuite exploré l’influence croissante du cinéma dans les années 50 à 70, où les acteurs sont devenus de véritables icônes culturelles et économiques. Véronique Jeannot a évoqué des figures marquantes comme Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, ou encore James Dean, qui ont influencé non seulement la mode, mais aussi les tendances de consommation.
Elle a expliqué comment ces stars, grâce à leur notoriété et leur charisme, ont commencé à collaborer avec de grandes marques, devenant les premières égéries modernes. Ces partenariats ont marqué le début d’une relation entre célébrité et consommation, où le cinéma ne se limitait plus à un simple divertissement, mais devenait un puissant moteur de l’économie. Les stars étaient désormais des modèles à suivre, et leur style de vie était largement imité par le grand public.
Les Années 80-90 : L’émergence des Super-modèles et de la Musique
Véronique Jeannot a poursuivi en évoquant les années 80 et 90, marquées par l’émergence des super-modèles et de l’influence croissante de la musique. C’est à cette époque que les mannequins, comme Cindy Crawford, Naomi Campbell, ou Claudia Schiffer, ont atteint un statut de célébrité équivalent à celui des stars du cinéma. Elles ont influencé non seulement les tendances de la mode, mais ont aussi contribué à définir les normes de beauté de toute une génération.
Parallèlement, la musique, et plus particulièrement le mouvement hip-hop et le rock, ont commencé à jouer un rôle crucial dans l’évolution des comportements de consommation. Des figures comme Michael Jackson et Madonna ont non seulement dominé la scène musicale, mais ont aussi influencé les tendances vestimentaires et culturelles à travers leurs clips et leurs apparitions médiatiques.
Les Années 2000 : L’avènement d’Internet et des Réseaux Sociaux
L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000, a profondément transformé le paysage de l’influence. Elle a expliqué comment ces nouveaux outils ont démocratisé l’influence, permettant à n’importe qui de devenir une figure publique, à condition de savoir utiliser les plateformes comme Facebook, Instagram, ou YouTube.
Les stars de cinéma et de la mode ont dû partager l’espace médiatique avec une nouvelle génération d’influenceurs digitaux. Ces personnes issues de divers horizons qui, grâce à leur créativité et leur authenticité, ont réussi à capter l’attention d’un public toujours plus large. Des influenceurs comme Kim Kardashian sont devenus des phénomènes mondiaux, capables de générer des millions de dollars grâce à leur présence en ligne et leurs partenariats avec des marques.
Véronique Jeannot a montré que l’influence a toujours existé sous diverses formes, évoluant au fil du temps avec les technologies et les changements culturels.
Cette exploration historique a posé les bases pour comprendre l’influence dans son contexte contemporain. Elle a introduit des réflexions profondes sur la manière dont ces acteurs, qu’ils soient entrepreneurs, artistes ou mannequins, ont participé à la transformation de l’économie mondiale.
L’impact de l’IA et des biodigitaux sur l’influence économique
Dr Jauffret a ensuite plongé l’audience dans un futur qui est aussi actuel, où les biodigitaux redéfinissent la publicité et la communication. Ces entités numériques, combinées à l’intelligence artificielle, simulent des comportements humains complexes pour influencer subtilement les décisions d’achat. L’un des points marquants de son intervention a été l’analyse des risques éthiques associés à cette nouvelle forme d’influence, notamment en termes de collecte de données et de manipulation émotionnelle. L’impact de l’intelligence artificielle (IA) et des biodigitaux sur l’influence économique, est un sujet fascinant qui explore l’évolution de l’influence dans un monde où les technologies numériques jouent un rôle central. L’intervention du Dr Jauffret a abordé la manière dont les entités virtuelles et l’intelligence artificielle redéfinissent les interactions humaines et économiques, en créant de nouvelles dynamiques d’influence.
Qu’est-ce qu’un biodigital et comment fonctionne-t-il ?
Un biodigital est une entité numérique qui simule des comportements humains, souvent si réalistes que les utilisateurs peuvent avoir l’impression d’interagir avec une véritable personne. Grâce à des algorithmes sophistiqués et à l’IA, ces entités peuvent reproduire des émotions, des expressions et des interactions sociales complexes. Ce sont des influenceurs numériques à l'apparence totalement humaine, utilisés de plus en plus dans le marketing et la communication pour influencer les comportements des consommateurs.
Le Dr Jauffret a expliqué que ces entités numériques ne sont pas seulement des outils de communication, mais des vecteurs d’influence puissants. Elles sont capables de capter l’attention des consommateurs de manière plus ciblée et personnalisée, ce qui en fait des acteurs clés dans l’économie moderne. Elles peuvent interagir avec les utilisateurs sur les réseaux sociaux, dans des environnements virtuels, ou même en tant qu’assistants personnalisés dans des interfaces de vente en ligne.
L’intelligence artificielle et la personnalisation de l’influence
L’une des caractéristiques les plus marquantes des biodigitaux est leur capacité à personnaliser leur interaction avec les utilisateurs grâce à l’IA. L’intelligence artificielle permet de collecter et d’analyser des quantités massives de données comportementales sur les consommateurs, ce qui permet de créer des expériences d’interaction sur mesure. Par exemple, un biodigital peut adapter son discours en fonction des préférences de l’utilisateur, ou encore prédire ses besoins futurs en fonction de ses choix passés.
Cette capacité de personnalisation renforce l’efficacité des stratégies marketing. Les entreprises peuvent utiliser les biodigitaux pour influencer subtilement les comportements d’achat, en créant des recommandations qui semblent parfaitement adaptées à chaque individu. Ainsi, l’IA permet aux marques de pousser des contenus et des produits de manière ciblée, ce qui augmente considérablement les chances de conversion.
L’impact sur la publicité et le marketing
L’IA et les biodigitaux modifient profondément le paysage publicitaire. Ces entités numériques peuvent être configurées pour incarner différents personnages, adopter des styles de communication spécifiques, ou même simuler des comportements émotionnels, afin de rendre les interactions plus authentiques et engageantes pour les consommateurs. Cela permet d’exploiter l’attachement émotionnel des utilisateurs, rendant les messages publicitaires plus impactants et plus persuasifs.
Un des exemples donnés par Dr Jauffret concerne l’utilisation de biodigitaux dans la publicité pour des marques de luxe. Ces entités peuvent incarner des ambassadeurs virtuels, qui parlent aux clients de manière personnalisée, avec une esthétique raffinée qui correspond à l’image de la marque. Cela permet non seulement de toucher une audience plus large, mais aussi de créer un lien émotionnel fort, augmentant ainsi la fidélité des consommateurs à la marque.
De plus, l’IA permet aux entreprises de mesurer précisément l’impact de leurs campagnes d’influence en temps réel. Les algorithmes peuvent analyser les réactions des consommateurs, ajuster les stratégies en fonction des retours, et optimiser continuellement les campagnes pour maximiser leur efficacité. Cela crée une boucle de rétroaction continue qui améliore les résultats économiques des campagnes publicitaires.
Les risques éthiques et le libre arbitre des consommateurs
Si l’utilisation de l’IA et des biodigitaux ouvre de nouvelles opportunités pour les entreprises, elle soulève également des questions éthiques importantes, notamment en ce qui concerne le libre arbitre des consommateurs. Dr Jauffret a évoqué la manière dont les biodigitaux peuvent manipuler subtilement les émotions et les perceptions des utilisateurs, créant l’illusion du libre arbitre alors que leurs choix sont en réalité influencés par des algorithmes invisibles.
L’un des risques majeurs est que les consommateurs peuvent perdre de vue leur capacité à prendre des décisions autonomes face à des recommandations si finement personnalisées qu’elles semblent répondre à des besoins intimes. Les entreprises peuvent exploiter ces informations pour diriger les comportements des consommateurs vers des produits ou des services qui ne correspondent pas nécessairement à leurs besoins réels, mais qui servent avant tout les intérêts commerciaux.
En outre, la collecte massive de données personnelles nécessaire pour le bon fonctionnement des biodigitaux et de l’IA soulève des préoccupations en matière de vie privée. Les biodigitaux apprennent de chaque interaction, accumulant des informations sur les préférences, les habitudes et les émotions des utilisateurs, ce qui pourrait être utilisé de manière abusive par certaines entreprises. Il est donc essentiel de réguler cette technologie pour garantir la transparence et protéger les droits des consommateurs.
Le futur de l’influence : vers une économie biodigitale ?
L’impact de l’IA et des biodigitaux ne se limite pas à la publicité et au marketing. Comme l’a souligné Dr Jauffret, ces technologies ont le potentiel de transformer de nombreux secteurs économiques. Dans l’éducation, par exemple, les assistants biodigitaux peuvent personnaliser l’apprentissage pour chaque étudiant. Dans la santé, ils peuvent guider les patients à travers des programmes de soins, en répondant de manière empathique à leurs besoins.
Le développement de cette technologie crée également de nouvelles opportunités économiques. Des start-ups spécialisées dans la création de biodigitaux et des solutions d’IA apparaissent, générant des emplois dans des secteurs émergents comme la bio-ingénierie numérique. Cependant, il y a aussi des risques de concentration des richesses, car les grandes entreprises technologiques (GAFAM) sont en première ligne pour dominer ce marché en plein essor.
L’avenir de l’économie biodigitale semble donc prometteur, mais il dépendra de notre capacité à équilibrer l’innovation technologique avec une régulation éthique rigoureuse.
Le rôle des plateformes d’influence dans l’économie moderne
Romain Fourel a mis en évidence l’évolution du marketing d’influence, passant d’un phénomène marginal à un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques. Sa plateforme The Secret Society est un exemple frappant de la manière dont les influenceurs peuvent impacter directement les industries, notamment en augmentant la visibilité et les ventes de produits ou services.
Le rôle des plateformes d’influence dans l’économie moderne, est crucial et continue de croître à mesure que les influenceurs digitaux deviennent des acteurs clés dans le marketing et les stratégies économiques des entreprises. Ces plateformes, comme The Secret Society fondée par Romain Fourel, permettent aux marques d’accéder à un large public à travers des partenariats avec des influenceurs. Ils sont capables de façonner les comportements des consommateurs et d’influencer directement les décisions d’achat.
Une Expansion Internationale et une Stratégie Révolutionnaire avec les Influenceurs
TSS, sous la direction de Romain Foutel, s'est imposée comme une référence dans le domaine du marketing d'influence à travers plusieurs pays. En combinant innovation, technologie et une approche unique du partenariat avec les influenceurs, l'entreprise a su se démarquer en transformant la manière dont les marques collaborent avec les créateurs de contenu.
Un déploiement international
Démarré au Moyen-Orient, TSS établi à Dubai a rapidement étendu son activité à travers différents pays, notamment l’Asie et l’Europe, ce qui a permis à la société de toucher des audiences variées et d'adapter ses stratégies en fonction des cultures locales. Cette expansion mondiale a permis de renforcer l'image de TSS en tant qu'acteur incontournable dans le secteur du marketing d'influence.
TSS adapte ses campagnes en fonction des particularités de chaque marché, ce qui lui permet de se positionner comme un intermédiaire stratégique entre les marques et les influenceurs.
L'effet de masse avec les influenceurs
Une des forces majeures de TSS réside dans sa capacité à exploiter l’effet de masse en travaillant avec une multitude d’influenceurs, souvent de micro-influenceurs ou de nano-influenceurs, dont l'audience, bien que plus modeste, est extrêmement engagée. Contrairement à la tendance qui vise à travailler avec de grandes célébrités du web, TSS mise sur le volume et l'authenticité, en orchestrant des campagnes avec un large éventail d'influenceurs.
Cette stratégie permet de créer une onde de choc, où la répétition du message à travers divers canaux et profils engendre un impact significatif pour les marques. Ces influenceurs, bien qu’ils ne disposent pas de millions de followers, permettent une pénétration plus profonde et plus authentique dans des communautés ciblées.
Une approche unique des contreparties
Ce qui distingue également TSS, c’est sa manière innovante de gérer les partenariats avec les influenceurs. Contrairement aux pratiques classiques où les influenceurs sont rémunérés pour leur promotion, TSS propose une approche différente : les collaborations ne sont pas monétisées de manière directe. Au lieu de recevoir une compensation financière, les influenceurs bénéficient d'avantages exclusifs, tels que des produits gratuits, des invitations à des événements VIP, ou encore des accès privilégiés aux coulisses des marques.
Cela crée un sentiment d'exclusivité et de privilège pour les influenceurs, qui voient dans ces partenariats une opportunité de s'associer à des marques prestigieuses et de se distinguer auprès de leur audience. Pour les marques, cette approche permet d’obtenir des collaborations authentiques, basées sur un échange de valeur qui ne se réduit pas à une simple transaction financière.
La sélection des influenceurs : un processus simplifié et technologique
L’un des aspectss novateurs de TSS réside dans sa manière de sélectionner les influenceurs. En s'inspirant du modèle des applications de rencontre, la société utilise un système de swiping pour évaluer et sélectionner les influenceurs potentiels. Ce processus simplifié permet aux équipes de TSS d’identifier rapidement les créateurs de contenu qui correspondent aux besoins des marques, en se basant sur des critères spécifiques tels que l’audience, les centres d'intérêt, et le taux d’engagement.
Cette approche technologique et intuitive permet à TSS de travailler de manière efficace avec un grand nombre d’influenceurs, tout en garantissant que chaque collaboration est pertinente et bien alignée avec les objectifs des marques.
Conclusion
Cette conférence a marqué un moment important dans l’exploration de l’influence et de son impact sur l’économie. En réunissant des experts de divers horizons, l’événement a permis de mieux comprendre les enjeux complexes liés à l’influence dans une ère numérique en constante évolution. Que ce soit à travers les figures historiques ou les technologies émergentes, il est clair que l’influence continuera de jouer un rôle prépondérant dans l’économie mondiale.
A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.
Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.
[Communication] réseaux sociaux
Interview de Flora Desbrosses, Consultante et formatrice en stratégie sociale et médias.
By Pascale Caron
J’ai rencontré Flora pour la 1re fois lors d’un événement « En voiture Simone » organisé pour la journée de la femme par Valérie Ammirati, à La Verrière Co-working. J’ai été fascinée par cette personnalité solaire. Elle venait d’accoucher et tout naturellement nous présentait les complexités des réseaux sociaux avec son bébé sous le bras. Il y a un mois, j’ai participé au congrès national des Femmes Chefs d’entreprise à Nice et c’est là que j’ai revu Flora. Elle faisait partie du comité organisateur. Devant le succès de cet événement, j’ai eu envie de vous la faire connaitre.
Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?
J’ai découvert le métier de Community Manager lors de mes études à l’IAE. Mes 2 expériences successives en Master 1 dans une agence de communication de Marseille et en Master 2 où j’ai formé 150 personnes à l’utilisation des réseaux sociaux m’ont donné de solides bases pour ma carrière.
En 2012 j’ai débuté en tant que salariée dans une startup pendant 3 ans. Lors de cette expérience où j’ai exercé le rôle de Community Manager, j’ai pu rajouter un 3e ingrédient, l’art du réseautage. Ma société était très active au sein de la CCI et nous étions membres de Ecobiz (la place business actuellement, NDLR). Nous étions des experts que la CCI sollicitait pour organiser des ateliers pour les compagnies du territoire. Pour moi le réseautage, c’est de belles rencontres et de l’entraide.
En 2015, enceinte de mon premier enfant, j’ai eu envie de progresser, mais vu la taille de la structure ce n’était pas possible. Comme ils n’arrivaient pas à répondre à mes attentes ils m’ont autorisée à donner des cours à Media school.
Je ne me voyais pas travailler pour une autre entreprise, du fait que j’étais émotionnellement attachée à mes précédents patrons. J’ai donc décidé à 26 ans de les quitter et de créer « Flora Debrosse » afin de vivre de ma passion. J’étais assez sereine, car je pouvais continuer mon activité d’enseignement. J’ai rapidement réalisé que devenir Community Manager pour les sociétés ne serait pas rentable. À l’époque les compagnies arrivaient tout juste à comprendre l’intérêt des réseaux sociaux et n’avaient pas beaucoup de budgets à mettre dedans. Il se trouve ce que j’adore faire depuis toujours c’est apprendre aux autres à utiliser les réseaux sociaux. C’est tout naturellement que je me suis orientée vers la formation. Cette activité aujourd’hui correspond à 90 % de mon chiffre d’affaires. J’ai 3 volets dans mon activité : communiquer, vendre et recruter.
Mes clients sont des TPE ou PME, salon de coiffure, société de carrelage, jusqu’au groupe américain Verizon Media, ex-maison mère de Yahoo.fr.
Je forme également une centaine d’indépendant par an notamment à travers l’ARAPL, le CGM06, l’OGA2, l’OGA13, car je vais jusqu’à Marseille. Et pour le recrutement j’interviens aussi auprès grandes compagnies d’intérim.
Tu es très active dans le monde associatif, tu es membre et organisatrice du Congrès FCE et tu as fondé ADMIN ; peux-tu nous en dire plus ?
ADMIN a vu le jour de manière simultanée avec la création de ma société. Avec Caroline Quenault qui était Community Manager du Département 06, nous avons monté ADMIN, qui a pour objectif d’instruire tous ceux qui le souhaitent qu’ils soient professionnels ou juste par passion, à utiliser les réseaux sociaux. Même s’ils n’ont pas les moyens ou le temps de se former, ils savent que tous les derniers mardis du mois ils peuvent suivre les #AtelierADMIN.
Le congrès FCE était un véritable succès, bravo, j’ai vu que tu t’es beaucoup investie !
Oui quel bel événement. Autant je suis dans le don et la transmission dans ADMIN, autant aux FCEs de Nice j’ai trouvé des mentors incroyables. Dominique Rovelli m’accompagne depuis mon arrivée dans l’association. On se parle quasiment tous les jours, elle est devenue ma maman de l’entrepreneuriat. Ce réseau est très puissant. L’espace de co-working où je travaille appartient à Edwige Rossy, également FCE, qui a un cabinet d’expertise comptable : elle est toujours attentive à mes questions. Je citerais Marlène Renaud, Marielle Walicki, d’une générosité incroyable et bien d’autres. L’organisation du Congrès de Nice a duré 2 ans et demi, avec la crise sanitaire au milieu. Nous étions 8, accompagnées par l’agence de communication. Même si c’était compliqué, le mot d’ordre a été la bienveillance et le résultat était là.
Peux-tu nous parler du Wilson Club, une corde de plus à ton arc ?
C’est un club initié par Edwige Rossy. Elle a souhaité que son cabinet casse les codes de l’expertise comptable. Elle a beaucoup d’avance en matière de management et d’innovation dans sa relation client. Elle m’a soumis l’idée de monter un club pour ses 300 clients. On a imaginé le Wilson Club, ouvert aux dirigeants avec 3 formats : tout d’abord des petits-déjeuners en « Intelligence collective » animés par un modérateur expert en co-développement. On tire au sort une problématique et on en débat dans la bienveillance et la convivialité. On a aussi des formations en demi-journées, comme « communiquer avec la génération Y et Z » et des conférences sur des sujets pointus avec des spécialistes francophones.
Quel a été l’impact de la crise du COVID pour tes activités ?
Côté perso, ma belle-mère qui habite à 100 m de chez moi nous a beaucoup épaulés pour les enfants. Mon mari a poursuivi son travail et moi j’ai formé mes clients à utiliser Zoom. Cette crise m’a poussée à créer des événements virtuels et ça a plutôt bien marché. Moralement, le networking m’a beaucoup manqué, mais j’ai pu adopter un rythme plus apaisant et j’ai gagné en flexibilité en termes d’organisation.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Les parcours d’entrepreneurs que j’ai la chance de croiser au quotidien m’inspirent. J’écoute beaucoup de Podcasts de développement personnel qui m’apportent pas mal de clés pour traverser certaines périodes. Mais les avis les plus précieux me viennent de Dominique et Edwige ou de mon mari qui est sans langue de bois et me fait sortir de ma zone de confort. J’ai également 2 mentors dans l’immobilier, qui sont de bon conseil et sont mes boosters d’entrepreneuriat.
Aurais-tu un livre à nous suggérer ?
« Ose » d’Alexandre Mars. Ce livre s’adresse aux personnes qui rêvent de lancer leur entreprise, mais qui n’osent pas. Il raconte tout ce qu’il a dû apprendre sur le terrain, en trébuchant parfois, pour mieux se relever. Il nous dévoile les coulisses de l’entrepreneuriat et nous livre les clés de notre réussite.
En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?
« Si je veux, je peux », je vais tout mettre en œuvre pour que ça marche.
J’en veux pour preuve mon dernier fait d’armes : « Le Social Media Beach Camp » sur hopin. En association avec ADMIN et David et Marcel, nous avons organisé ce très beau challenge des professionnels qui utilisent les médias sociaux avec 3 plateaux virtuels répartis sur le territoire Français. Nous avions 3 mois pour l’organiser, trouver les financements et nous avons été couronnés d’un franc succès !