Le féminisme doit-il s’opposer à la féminité ?

Entretien avec Cécile Plaisance, une photographe qui met en lumière les femmes dans toute leur féminité, en revendiquant la liberté pour chacune d’entre-elles !

 

Cécile Plaisance, vous commencez une carrière dans la finance pendant 10 ans avec un DEA de Diagnostic d’Entreprises en poche.  Quel a été votre déclic « photo » et votre parcours artistique ?

Un jour, mon mari décide d’entreprendre un changement de cap professionnel et de faire le tour du monde. Je quitte mon métier de courtier interbancaire et le suit avec mon appareil photo en poche. Je développe ma passion pour la photo à travers nos voyages et nos découvertes. Nous finissons par poser nos valises à Bruxelles. S’ensuit une réelle envie de me perfectionner et d’entreprendre une formation de photographie et de Photoshop. Une première expo à la fin de mon cursus avec barbie pour modèle et un « hommage à Helmut Newton » m’ont permis de séduire quelques galeries. Depuis je vis un réel conte de fée…

 

Dans Égalité des chances et genre hommes/femmes : Pensez-vous que les femmes artistes sont moins bien représentées dans l’art ?

J’ai la chance de ne pas ressentir cette discrimination… et certains de mes référents sont des femmes : pour n’en citer que quelques-unes : Nikki Saint-Phale ou Carole Feuerman dans la sculpture, Betina Rheims, Stéphanie Renoma, Ellen Von Unwerth dans la photographie… . Mais les générations passées ont dû certainement connaitre plus de difficultés.

 

L’artiste a-t-il vocation à transmettre un message ? Quel est votre message ?

Mes premiers projets étaient initiés pour le plaisir sans véritable arrière-pensée, avec pour unique but un projet esthétique. Mais très vite il m’a semblé important de délivrer un message. Je pense qu’un artiste à une petite voix qui peut faire avancer certains sujets : mon premier message est donc purement féministe mais au bon sens du terme, c’est-à-dire en essayant de trouver une harmonie dans le couple homme-femme qui puisse bénéficier au deux. Je suis également en opposition avec toute forme de religions car elles sont dictées par un patriarcat qui étouffe les femmes et leur vie.

Cette année, j’ai aussi voulu aborder un autre sujet et parler de notre planète « en danger » et des espèces en voie de disparition. De retour d’Islande et d’Indonésie, où j’ai réalisé mes premiers clichés sous-marins, le Covid19 a stoppé mes voyages et donc ma nouvelle série… mais ce n’est que partie remise…

 

Les femmes sont représentées féminines, attirantes, exubérantes et provocantes, en 2020 la société permet-elle encore ce lâcher prise ?

Si la revendication d’égalité des femmes n’est pas contestable, elles ne doivent pas pour autant renoncer à leur féminité et à leur pouvoir de séduction à travers cette féminité. J’en use et abuse dans mes clichés, tout comme un certain Helmut Newton (mon référent) l’a fait…  Tony Kelly, Pierre & Gilles, La Chapelle sont des artistes inspirants, ainsi que Peter Lindbergh. Tous mettent en avant la féminité des Femmes ! non nous ne devons pas renoncer à notre féminité même en 2020 !

 

Quelle a été votre plus grande réussite ?

Le premier prix décerné par le magazine PHOTO en 2018 avec ma photo « Nun Alex & Baby Dune » Je suis très fière de cette photo. Agnès Grégoire, la directrice du magazine m’a appelé pour me l’annoncer alors que j’étais au Venezuela… Elle voulait un fichier en Haute Résolution en urgence, ce qui n’a pas été simple avec ma connexion internet…

Une autre grande satisfaction a été cette exposition de six mois au St Petersburg Museum of Contemporary Art, ERARTA, en 2019 avec plus de 70 de mes photos. Comme si j’avais déjà une rétrospective au bout de 10 ans….

Ma collaboration avec Bel Air Fine Art est également importante. Nous travaillons main dans la main depuis cinq ans. François Chabanian me conseille et expose mes nouvelles créations. La galerie est présente à travers un réseau de 15 galeries, de Genève à Saint Tropez, en passant par Londres, Miami, Paris, Venise, Beyrouth. Je suis très heureuse de ce partenariat.

 

Si on devait acquérir qu’une pièce, laquelle serait-elle?

« Fuck The rules » photo emblématique de ma Série éponyme 2018, ou la « Nun Alex & baby Dune » gagnante du concours « Photo magazine 2018 ». Mais beaucoup d’autres sont tout aussi puissantes…en fait je ne saurai choisir ! 

 

L’art doit-il être un actif financier ou un vecteur de plaisir ?

Lorsque j’achète des œuvres, personnellement je le fais toujours au « coup de cœur ». En parallèle je comprends que certains y voient un investissement mais pour ma part, je choisis par plaisir.

 

Quels sont vos prochains projets ?

Continuer mes shooting sur le développement durable, la protection de défense de l’environnement, et des espèces en voie de disparition.

Une prochaine exposition en Allemagne à la Fondation Musée Messmer à partir du 25 septembre 2020 jusqu’à la fin de l’année dans la ville de Riegel.

Et une collaboration avec un photographe Américain : David Drebin, dès que nous pourrons voyager à nouveau !

Sur les réseaux vous pouvez la suivre : instagram @cécileplaisance et sur son site internet www.cecileplaisance.com

Bel Air Fine Art [email protected]  https://www.belairfineart.com/fr/