Confinement et Aide à la personne,

une équation complexe

Naima*, vous êtes la fondatrice d’une société d’aide aux personnes, comprenant une trentaine de personnes. Nous aimerions votre témoignage du constat du 1er et 2e confinement en cours.

  • Comment avez-vous géré le 1er confinement ?
Nous n’étions pas du tout préparé à faire face, mais nous avons su réagir et mettre en place les mesures sanitaires et avons assuré le service de jour comme de nuit.
Nous avons mis nos vies privées de côté pour palier aux absences des salariés qui avaient fait valoir leur droit de retrait afin de pouvoir rester avec leur enfants à domicile. Jonglant entre gardes de nuit à domicile, la livraison de courses aux bénéficiaires confinés qui sont une population âgée, vulnérable et à risque. Les prises de repas, aide à la toilette, prise de médicaments, aide psychologique encore plus importante car en rupture physique imposée avec les familles pendant le confinement. On gardait le contact avec les familles sans cesse par téléphone, et messagerie instantanée …
Aucun cas de COVID n’a été compté dans la structure et chez les bénéficiaires, et certains de nos bénéficiaires (une minorité) ont préféré pendant cette période faire une pause dans les interventions.
  • Les réactions et besoins de vos bénéficiaires ont-elles été différentes par rapport à d’habitude ?

Le côté psychologique a été très important, pour les rassurer sur ce qui se passait, le fait de nous voir avec les masques tous les jours. Le questionnement sur le COVID les risques, les conséquences économiques, un debriefing qui leur faisait du bien.

  • Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Ce qui nous a le plus marqué, c’est que face à une telle crise sanitaire nous n’avons pas été reconnus et soutenus à notre juste valeur. Car nous avons été confrontés à des risques nous déjà nous-mêmes et pouvions mettre aussi en danger nos familles. Et pourtant, nous avons assurés 24h/24 7j/7 un service de proximité d’assistance et d’humanité envers une population vieillissante et apeurée.

  • Aujourd’hui, la France repart pour un confinement de 4 semaines, dans quel état d’esprit sont vos bénéficiaires ?

Avec ce deuxième confinement l’expérience du premier et le fait que nous étions présentes et réactives de nuit comme de jour les a rassuré. Ainsi  tous nos bénéficiaires ont gardé leurs prestations. Ils se sentent entourés et en sécurité par des professionnelles de l’accompagnement.

  • Vous avez aussi créé une association venant en aide aux femmes de l’Atlas?
En ce qui concerne mon investissement associatif, je viens en aide aux populations fragiles dans le Moyen Atlas, dans les villes ou il y à une forte population que l’on doit assister par de l’aide médicale vestimentaires et scolaires.
Le public sont beaucoup des femmes qui n’ont aucuns revenus et qui bien souvent après la naissance de leur enfant sont démunies de tout matériel de puériculture de première nécessité (biberons couches, layettes…..). Mon objectif est de pouvoir aider ces femmes à ce qu’elles deviennent indépendantes par de la création soit de coopérative d’artisanats locaux au vu de leur savoir faire en tapis Berbères, broderies….

 

*Naima ICHOU 43 ans, chef d’entreprise d’une SAAD TOP SERVICES 34 depuis 2017 dans le département de l’Hérault. D’origine Marocaine et Présidente de l’Association Loisirs Ensemble et Partage. Membre du réseau FCE Hérault, AFEM Maroc et Ambassadrice à la CCI Hérault.