Masterclass avec Diana Lui

« Les femmes et le Minotaure »

Diana, est une photographe franco-belge, d’origine chinoise, née en Malaisie. Elle vit et travaille à Paris depuis 10 ans,après avoir passé 12 ans aux Etats-Unis. Atypique par ses photos utilisant la technique d’une ancienne chambre photographique 20×25 cm créant des portraits noir et blanc « intimes, psychologiques et anthropologiques », mettant en scène les gens qu’elle rencontre à travers le monde.

5 femmes ont suivis une masterclass avec Diana Lui, au-delà du 1er confinement, exposant par la suite en toute intimité le temps d’un pop-up dans le village de Picasso telles ses minautores à « l’espace 101 » à Mougins.

 

Carline Bourdelas

Je suis photographe dans l’âme depuis toujours. J’ai créé beaucoup d’images, et je peux dire que
certaines m’ont envoutée. Pourtant même si leur esthétique m’émerveillait, il me manquait quelque
chose d’essentiel. Je ne voulais pas que mes images soit juste « contemplation », je voulais qu’elles
entrent directement en contact avec mon cœur et celui du spectateur, qu’elles provoquent une
vibration dans nos corps.
Un ami m’a parlé de Diana Lui, photographe originaire de Malaisie. Il l’appelait la « chasseresse des
âmes ».
J’ai rencontré Diana, j’ai senti la vitalité et l’énergie qu’elle dégage, je suis tombée sous le charme.
J’ai démarré la MasterClass dès le mois de décembre 2019.
C’est au cours de la première séance que tout s’est joué. Sur une table, j’ai déposé une centaine de
photos représentatives de mon travail.
Après quoi la main de Diana a écarté tout ce qui n’était et ne restera qu’une image. Elle écrivait une
histoire avec les photos qui questionnent. La magie du placement des photos montra alors très
clairement l’obsession qui est en moi. Le sujet est posé comme une évidence !
Mon obsession à moi porte sur la vision de la Femme et les rôles qui lui sont assignés.
Des photographes d’horizons très différents formaient le groupe. Sous l’impulsion de Diana nous
travaillions sur un mode partage et générosité. Les projets des uns inspiraient les travaux des autres.
Diana nous encourageait, nous stimulait, nous ouvrait des chemins, nous poussait à fermer certaines
portes et à en ouvrir d’autres. Elle nous réveillait et nous mettait face à nos obsessions les plus
profondes. Cette démarche nous obligeait à donner le meilleur et à transformer une image en
photographie et une photographie en un message, une histoire.
La MasterClass s’est déroulée en séances collectives et individuelles. Chaque module nous apportait
quelque chose de différent et de nouveau. Séance après séance, nous voyions notre travail évoluer.
« A la question « qu’est-ce qu’une bonne image ? Willy Ronis répondait « je me contente, faute de
mieux, de répondre que c’est celle qui a su communiquer l’émotion qui l’a fait naitre. »
La période de confinement m’a énormément inspirée. L’isolement, la nature à l’état du début du
monde, le silence, les couleurs du ciel, de la mer, de la terre, du sable, de l’herbe… Une lumière
magique qui transformait les choses, les personnes…, une abstraction, une image en résonance avec
ma démarche onirique de la photographique.
Diana m’a dit « tu es dans le passé et l’avenir, je ne te vois pas dans le présent »
Séance après séance j’ai pris conscience de ma métamorphose. Quelques fois j’avais l’impression
qu’une force extérieure s’emparait de mon appareil photo et déclenchait à ma place et moi
j’apprenais à voir ce que d’autres ne percevaient pas.
Dorothéa Lange disait : « L’appareil photo est un outil qui enseigne aux gens à voir sans appareil
photo»
Mon objectif final est de parvenir à créer des images qui transmettent des messages, qui
questionnent et qui provoquent une véritable émotion.
La MasterClass s’est achevée à l’Espace 101 du Vieux Mougins.
L’immense générosité de sa directrice Karin Fellinger a permis à six femmes photographes d’exposer
leurs photos pendant 15 jours. De nombreux visiteurs sont venus nous soutenir, et partager ce
moment avec nous.
Mille mercis à notre ange gardien Karin Fellinger.

Merci à Diana, l’humaniste qui nous a ouvert sa vision du monde.

 

Anita Hélène

J’ai voulu me réinscrire au Masterclass de Diana Lui après y avoir déjà participé il y a 7-8 ans par deux fois sur une période aussi de 6 mois. Je connais la rigueur artistique, l’immense générosité et bienveillance de Diana envers ses élèves et le, les chemins magiques de création découverts, émergés, issés grâce à elle.

Les circonstances ont déterminé notre groupe de cinq femmes aux parcours différents, mais toutes mûes par un élan d’envies, de vie à exprimer, d’échanges forts, et d’émulations. Ainsi je dirai, une aspiration cosmique nous a élevées vers les images produites, visibles en partie à l’espace 101 de Mougins. Par exemple, Françoise Evenou est devenue mon modèle, lors d’un soir impromptude Juillet, le long des remparts d’un château anglican, baigné de Nature.L’eau, les Eaux organiques vivantes, les Arbres centenaires, puissants, une alchimies est créée avec mon modèle flamboyant !J e crois que le confinement nous poussait aussi à cette harmonie, cette révélation avec la Nature, celle qui est là, ici, tout près de notre demeure. La nuit renforce cet espace, cette féminité  secrète et puissante, intouchable, en lien direct avec celle desarbres, du sol, des eaux qui les parcourent, de leurs mouvements indomptables, cohésifs, vivants, invisibles visibles; Plus on avance, plus il nous faut d’espace; je crois que chacune des artistes peut prendre ces paroles…Et l’immense chance que nous avons est d’être à l’espace 101, à Mougins, lieu fort de lumière et d’inspiration, grâce à Karin, à sa très généreuse énergie, …Nous avions tout pour réussir.

 

Karin Fellinger

Pour moi, la Peinture est depuis longtemps mon principal moyen d’expression même si la photographie est entrée dans ma pratique artistique. Les deux techniques sont des moyens d’expression que j’exploite, indifféremment, pour figer les moments que je traverse. 

Dans la peinture comme dans la photographie, je m’inspire des images que je trouve dans la nature, mais aussi des visages des personnes rencontrées au quotidien. Dans les portraits, je cherche à ne montrer que l’essentiel, l’invisible du sujet. J’essaie de montrer le plus possible avec le minimum de matière picturale, en éliminant certains éléments ajoutés sur la toile. 

Avec l’usage de la photographie mon regard devient contemporain, rapide et net. L’appareil l’incite à une exécution furtive, instantanée et épidermique. Plutôt que la perfection technique, je cherche à capter l’indicible du monde qui m’entoure.

Après plusieurs Photo workshops avec des photographes internationaux le temps d’un weekend à Nice, Vienne et à Arles j’avais le sentiment de devenir infidèle à ma passion depuis toujours – la peinture. En réalité, la photographie est la suite logique de mon activité artistique. Peut être l’un ne va pas sans l’autre?

La rencontre avec Diana Lui, artiste, photographe – plasticienne et réalisatrice m’a fait comprendre qu’il y a en moi un autre être méconnu que je devais découvrir pour arriver à harmoniser dans ma vie d’artiste, femme, épouse, et mère dans le futur. J’ai choisi de travailler avec Diana pour la qualité de sa démarche photographique et sa capacité à transmettre des instants remplis d’une forte intimité. Elle est d’une immense générosité et dans le partage. L’inscription à une Masterclass avec Diana Lui et 7 autres photographes devient une évidence.

Diana sera notre coach pour une année. Diana Lui m’a suggéré d’étudier l’Autoportrait. Elle me disait, je l’entends encore : » Karin tu me fais penser à Gloria ». J’ai été démasquée ! Ce que j’ai préféré chez Diana c’est sa détermination et son expertise photographique applicable différemment à chaque photographe.

Diana veut nous connaitre, elle nous fait parler, elle écoute. Elle nous observe. Elle dialogue. Elle nous dévoile les traits cachés de nos caractères. Avec toute sa sensibilité et son savoir-faire, elle va nous guider à trouver notre écriture photographique. L’énergie qu’elle dégage nous fait pousser des ailes artistiques. Du premier moment de la première rencontre jusqu’à son dernier rendez-vous avec nous à Mougins. Les rendez-vous de groupe étaient très importants car nous pouvions nous inspirer l’un de l’autre et partager nos diverses expériences et projets tant sur le plan artistique que technique photographique. Une histoire commençait à s’écrire en images souvent figuratives, parfois abstraites mais toujours fortes. 

La période du confinement durant le printemps dernier m’a permis de perfectionner ma technique photographique ainsi que mon projet. La découverte des endroits habituellement peu intéressants autour de nous devenaient « mon air de jeu ». Car l’Autoportrait devenait un jeu, de mise en scène, de changement de personnalité. Jouer dans la nature devenait passionnant. Se représenter soi – même permettait de repousser l’ensemble des considérations qui tiennent un rôle essentiel dans le portrait. En d’autres termes, l’autoportrait est un moyen d’expérimenter plus radicalement que sur tout autre être humain le mode de représentation et le procédé pictural. 

L’idée de se retrouver physiquement à Paris n’était plus envisageable. C’est pour cette raison que j’ai invité Diana à venir, dans le sud de la France, clôturer cette aventure commencée quelques mois auparavant à Paris. Diana et 4 autres photographes de la Masterclass ont répondu présent. C’est ainsi que 6 femmes venant d’horizons différents ont eu la possibilité de partager, pendant un long week-end, l’extraordinaire expérience de finaliser la session par le fameux « editing » de leurs travaux, suivi d’une exposition qui a duré plusieurs semaines à l’espace 101 à Mougins. Mougins, ce village dans le Sud de la France connu pour sa haute gastronomie mais restera tout d’abord un lieu mythique dans l’histoire de l’Art. De nombreux artistes pour ne citer que le plus connu, Picasso, ont habité et travaillé dans ce lieu. Le thème « la Femme et le Minotaure » choisi par nous toutes était une évidence puisque nous étions toutes reliées à travers notre expérience avec Diana Lui par un même thème : la Femme.

 

Nadia Bouzguenda 

Mon stage Photographique avec Diana Lui « Nature Intime » à Arles en 2019, a été pour moi la révélation d’une sensibilité créatrice en partant d’une intimité vers la modification du réel en mises en scènes. Par son écoute et sa bienveillance, Diana nous invitait à nous connecter à nous même avant chaque séance. Engagée et généreuse, elle nous encourageait à élargir nos horizons au service de notre créativité. Avec la découverte de son travail autour de l’identité contemporaine des femmes du Maroc, de la Tunisie et de la Malaisie, le déclic avec elle était immédiat. 

Depuis la nomination Lauréat 2019 de ma série photographique, Réincarnation, à la fin du stage, mon style photographique est passé d’une contemplation des moments présents vers une quête de soi. J’ai su que la MasterClass de Diana Lui est la voie vers mon lancement artistique. Éveiller la mémoire, changer de perceptions, raviver l’espoir, œuvrer au développement de soi pour moi-même et pour les autres sont des questionnements qui me font entrevoir la lumière de l’inconscient.

L’exploration de la Photographie expérimentale s’est imposée à moi. Sous l’œil rigoureux de Diana je me suis embarquée dans un parcours de quête identitaire me reliant à ma lignée de filles dans la ville natale de mes parents Sfax, en Tunisie. A travers un processus créatif suivi par le groupe des 6 Photographes-Artistes de la MasterClass, j’ai cheminé vers de nouvelles pratiques pour composer mes images dans mon atelier à Dubaï. Dans une recherche de réalités perdues à travers des mémoires de familles, j’ai lancé pendant le confinement mon premier projet nomme Inner-patterns. 

Accueillies généreusement par Karin Fellinger à Mougins, nos travaux ont été inaugurés par notre première exposition spontanée « Les Femmes du Minotaure » à l’espace 101. Quelle merveilleuse expérience, riche par ses échanges et ses partages lumineux ! Merci à toute l’équipe, Merci à Diana ! 

 

Françoise Evenou
Exposer son travail est une grande émotion, car c’est l’aboutissement d’un long processus créatif, d’une grande aventure intérieure. C’était formidable de se retrouver, toutes les 5, dans ce bel espace, l’Espace Mougins, grâce à l’initiative de Karin Vasseur, pour clore cette Masterclass de 9 mois avec la très belle artiste Diana Lui.

J’avais choisi la Masterclass de Diana Lui, car j’aime son travail et particulièrement ses portraits photographiques et qu’un ami très cher me l’avait vivement recommandée. Diana est un véritable mentor, elle est généreuse, bienveillante avec un haut niveau d’exigence. Lorsque nous avons débuté cette Masterclass, nous nous sommes aperçues que nous étions toutes reliées par un même thème : La femme ! Ce n’était pas une coïncidence…Je souris aujourd’hui en pensant aux premiers portraits de femme que j’avais montré le premier jour. Quel chemin parcouru ! Grâce à Diana, véritable coach, et à l’émulation du groupe, j’ai réussi peu à peu à trouver mon écriture photographique. La période du Covid a été très féconde, enfermée à la maison, je ne pouvais plus photographier des femmes et j’ai commencé les autoportraits. Une plongée en soi-même et la poursuite du dialogue avec toutes les femmes que j’avais photographiées, comme une tête à tête amoureux qui se prolongeait dans le silence.Et l’écriture est venue. J’ai commencé à écrire des textes courts de mes rencontres avec Vénus, Vita, Diana, Pham, Amie…Et ma première série photographique est née, intitulée : La couleur du désir.

C’est l’histoire d’une rencontre avec l’Aphrodite, la Sauvage, l’Amante, l’Elixir, la Divine qui nous révèle cette autre part de nous-mêmes : obscure, sauvage et souterraine,charnelle et spirituelle.