[Lieu] Bien-vivre
Interview de Charlotte Walhain-Vibert, fondatrice de « La Parenthèse ».
By Pascale Caron
Charlotte a été notamment responsable des relations presse France et International LVMH pour la marque Tag Heuer, et ensuite directrice de la communication digitale et presse chez L’Oréal pendant 12 ans. Après 20 ans passés en entreprise, elle décide avec sa famille de quitter Paris, changer de vie, et venir s’installer à Nice. En janvier 2020, elle inaugure « La Parenthèse » : un lieu de vie dédié au bien-être et au sport. Elle le conçoit sur le concept : du « Bien bouger, bien manger, bien être et bien vivre ».
Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?
L’événement déclencheur a été un burn-out. J’ai dû repenser entièrement mon mode de vie et j’ai eu l’idée de créer un tiers lieu dédié au bien-être et au sport, 7 mois après.
J’ai commencé par faire une formation de professeur de yoga en accéléré, pour avoir de la crédibilité dans le domaine. J’ai beaucoup appris et cette formation m’a enrichie spirituellement. Le yoga m’a permis de stopper les fluctuations du mental, de me réaligner avec moi-même et de me recentrer sur l’instant présent. J’ai pu comprendre le vrai sens de cette phrase.
Ce lieu que j’imaginais tournait sur le thème du bien-être, mais aussi sur les valeurs du lien et de la transmission, en réunissant toutes les activités qui m’ont aidée à surmonter ce burn-out. Cela passe par le yoga bien sûr, mais aussi la boxe qui m’a libérée de toutes mes énergies négatives. La sophrologie a été fondamentale, car elle m’a fait prendre conscience que je ne respirais plus et que je vivais totalement en apnée. J’ai également voulu développer des ateliers destinés aux parents et à leurs enfants. Durant cette période sombre, je m’étais coupée de ma famille et j’ai voulu recréer un lien de qualité. Avec nos vies actives, c’est important de garder des « parenthèses », ces moments de « lien » en famille.
Comment est née « La Parenthèse » ?
Les rencontres sont venues naturellement à moi et je me suis entourée de professionnels du « bien bouger, bien manger, bien être » afin d’ouvrir ce lieu magique.
Pour créer un cocon végétal à deux pas de la « promenade des Anglais », je cherchais un architecte et je l’ai rencontré par un heureux hasard. On a eu tout de suite une vraie connexion entre nous. C’est l’architecte DPLG, Jessica Eisenfeld-Zakine qui a relevé le défi et m’a permis de sortir cet endroit de sa chrysalide à la date promise. Elle a créé un endroit apaisant pour le mental, une oasis de fraicheur : on y lâche ses valises. C’est un tiers lieu, entre chez soi et le bureau, un lieu de vie. On peut venir y travailler également autour d’un café et certains étudiants avaient commencé à s’approprier l’endroit. L’expérience est à haute valeur ajoutée tout en proposant des tarifs abordables.
Pourquoi ce nom ?
En bonne marketeuse, j’ai fait une étude de marché et un focus group. Je ne réalise que maintenant que j’ai utilisé toutes mes compétences accumulées au fil des années. J’ai constitué un panel de niçoises de 30 à 65 ans. Finalement, c’est la rue du Congres à proximité de la mer, qui a fait l’unanimité : avec le parking très pratique, sa localisation à la lisière du Carré d’or, mais quand même à l’écart de l’effervescence de la ville. Elles ont voté pour « La Parenthèse », qui évoque : s’accorder un temps pour soi et mettre sa journée entre parenthèses.
Êtes-vous impactés par la crise du COVID ?
Nous avons ouvert le 20 janvier 2020 : je savais que l’entrepreneuriat était un chemin truffé d’embuches, mais le COVID, c’est d’une violence extrême pour une société si jeune. Je n’ai pu avoir que 56 jours d’activité avant mars 2020. Le fonds de solidarité est distribué sur la base de janvier et février 2020 : la référence n’était pas suffisante pour bénéficier des aides du gouvernement. Je me suis donc battue pour trouver des solutions afin de ne pas mourir.
Lors du 1er confinement, nous n’avons pas arrêté et avons gardé le lien avec nos clients. Nous en avons recruté d’autres en postant 2 fois par jour. J’ai créé une chaine YouTube de cours en ligne. Nous avons offert tout le savoir-faire de « La Parenthèse » gratuitement. Les périodes de confinement suivantes ont été plus dures. On se raccroche à des « quick wins », car certains peuvent venir faire du Yoga sur prescription médicale. Seuls 25 % d’entre eux sont revenus et nous continuons à recruter 2 clients par semaine. Mais bien sûr, le restaurant est fermé.
Quels sont tes prochains challenges ?
Mon challenge est de gagner en notoriété : nous avons 700 clients dans notre base de données, avec 300 clients réguliers. Nous avons l’ambition de devenir le lieu de référence sur le bien être à Nice. Pourquoi pas ensuite ouvrir d’autres lieux avec mes sœurs à Aix-en-Provence ou Bordeaux ? Nous voulons également nous rapprocher des grandes Sociétés de la région qui prônent le bien-être au travail et proposer des packages pour leurs employés.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Plutôt qu’une personne c’est surtout une citation qui m’a inspirée tout au long de la création de « La Parenthèse ». Elle vient de Walt Disney : « Entre un rêve et un projet, la différence c’est une date ». J’avais fixé la date d’ouverture de mon projet et nous avons ouvert le jour dit.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
Je lis beaucoup, c’est mon moment de détente et d’évasion pour moi. Je conseillerais « Seven sisters » de Lucinda Righley. C’est l’histoire de 7 sœurs en 7 tomes. Nous sommes 3 sœurs et j’ai 2 filles, cette histoire me parle beaucoup.
En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?
J’ai une devise qui vient de Dora l’exploratrice ! « N’abandonne jamais ». J’ai inculqué ce mantra à mes 2 filles. Quoi qu’il en coûte, on se doit d’aller jusqu’au bout, et c’est bien mon intention.