Conférence MWF Institute: Visions et enjeux des Smart cities, dans les locaux d’Extended Monaco.

By Pascale Caron.

Lors de cette conférence, nous avons eu la chance de réunir deux intervenants de haute volée qui ont pu échanger sur la ville de demain, mais aussi d’aujourd’hui.

Tout d’abord Laurence Vanin (PHD/HDR), titulaire de la « chaire Smart City Philosophie et Éthique » à l’université Côte d’Azur. Elle est chercheur au laboratoire « Risques, Épidémiologie, Territoires, Informations, Éducation et Santé » (RETINES). Elle est également expert de l’Institut Europ’I.A, du Smart Deal et du Safe Cluster. Laurence est Directeur du Comité d’Éthique de « l’Institut du Numérique Responsable » (INR). Elle est aussi essayiste et a été nommée « Philosophe de la résilience » par Boris Cyrulnik. Son point de vue éclairant de philosophe était une manière de contrebalancer le tout technologique et apporter une perspective davantage centrée sur l’humain que sur l’usager.

Pour échanger avec elle, nous avions convié Georges Gambarini, qui représente le Gouvernement de Monaco en tant que responsable Smart City/Smart Country, et eEducation. Georges vient du monde du conseil en management technologique et a notamment travaillé en corporate finance, sur le marché des nouvelles technologies. Après un peu plus d’une dizaine d’années à l’étranger il est revenu en Principauté fin 2018 pour contribuer à l’ambition de transition numérique à Monaco. Il est spécialiste du management de l’innovation sans pour autant être ingénieur ou informaticien. Il défend une approche collaborative et drivée par l’usage de la smart city. Monaco a entamé en 2019 un programme d’envergure, Extended Monaco et nous avons organisé la conférence au cœur du réacteur dans leurs locaux ou tout est conçu.

Étant très impliquée dans l’innovation technologique et la Health Tech, j’ai eu à cœur d’animer ce panel que j’ai trouvé absolument passionnant.

Pour cela je suis d’abord partie de la définition d’une « smart city », si on en croit Wikipédia. C’est une ville intelligente, utilisant les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité des services urbains ou réduire leurs coûts. D’autres termes ont été employés pour des concepts similaires : ville connectée, cyberville, communautés électroniques. Pour mieux comprendre de quoi nous parlions, j’ai donc interrogé nos 2 invités.

 

Laurence Vanin, quel est le projet de la chaire Smart City à Nice ?

Le rôle de cette chaire est de faire un pas de côté vis-à-vis des technosciences et de réfléchir à cette ville du futur par le prisme de la philosophie et de l’éthique. Notre ambition c’est de la penser non pas seulement optimale et écoresponsable, mais aussi désirable. On la définit à juste titre comme étant intelligente. En latin, « intelligere » veut dire que tout est relié. Et en effet dans la smart city tout est relié, car l’ensemble est systémique. Mais « smart » est aussi un mot-valise : les uns y mettent de l’économie, les autres davantage d’optimisation des énergies, ou de la fluidité dans les trafics. La façon dont on conçoit la smart city donne également son orientation. Cela influe sur les décisions politiques ou industrielles, qui doivent les accompagner. Il est intéressant de se dire que « smart » pourrait nous renvoyer à quelque chose d’intelligent, de malin, d’agile, habile. Cependant le malin peut devenir catastrophique, au sens de malin, de diabolique.

Donc, quelle est cette ville dont on parle ? Qu’est-ce qu’on veut mettre derrière ces concepts de smart city et comment va-t-on en finir avec la question de la cité laboratoire ? On sait très bien qu’il existe déjà des smart cities, des quartiers qui sont smart, Monaco en est un exemple et Nice aussi. Nous faisons de belles choses en France et à l’étranger. Mais cette smart city est souvent rattachée à un projet prévu pour 2050.

Et c’est la suite qui m’interpelle en tant que philosophe. Effectivement, quand les bâtisseurs ont construit les cathédrales, ils ont mis 200 ou 300 ans. Ce temps permettait de s’habituer à l’évolution du paysage urbain, à la construction des bâtiments et de l’environnement associé, qui allait alors modifier les habitudes sociétales et culturelles des habitants. Aujourd’hui, les smart cities, poussent « comme des champignons » à une allure extrême et les hommes n’ont guère le temps de méditer les nouveaux usages liés à l’implantation de nouvelles technologies. Les générations qui auront 5 ans en 2050 ne sont encore nées, mais vivront dans des villes intelligentes bâties par leurs parents et grands-parents. Seulement 100 ans se seront écoulés entre la « machine à penser » de Turing et la Smart-City peuplées de bâtiments intelligents, de véhicules autonomes, de vivants et d’êtres hybrides. C’est pourquoi nous devons évaluer les risques et affiner le projet, car il engage notre responsabilité à l’égard des générations à venir, de cet environnement que nous sommes en train de leur créer. Faisons-nous les bons choix pour eux ?

 

Georges Gambarini, quelle est la vision de la « smart city », vue de la principauté ? Y a-t-il un modèle existant dont vous vous inspirez ?

Je rebondis tout d’abord sur la partie « smart » que vous avez évoquée, car à Monaco nous considérons aussi que ce terme peut-être perçu comme un mot-valise. C’est le concept même d’intelligence qui rend le principe de « ville intelligente », complexe à définir. Il ne faut pas oublier qu’une ville est un écosystème vivant qui comporte des êtres vivants, dès lors une ville intelligente est une ville qui comprend et s’adapte à son contexte particulier et celui de ses habitants.

Alors est-ce que Monaco est une ville intelligente ? Je pense que depuis 150 ans, elle a su montrer qu’elle en est une. Elle s’est adaptée à différents contextes et évolutions. Mais pourquoi est-ce qu’on en parle beaucoup aujourd’hui ? Car depuis une petite dizaine d’années nous observons une accélération de la montée en maturité des nouvelles technologies. Un certain nombre d’entre elles libèrent un champ des possibles en ce qui concerne la gestion de la ville et le business pour les entreprises. En Principauté de Monaco, depuis 3 ans, nous structurons notre approche autour de la smart city en prenant en compte notre conjoncture.

Il repose dans l’ensemble sur 2 principaux facteurs. Le premier, c’est notre modèle de smart city et de smart nation. Monaco est celui d’une ville-État avec une attractivité, et des valeurs déjà basées sur les meilleurs standards d’éducation, de sécurité, de quête de vie personnelle et professionnelle que nous nous devons de maintenir. Le deuxième sujet qui est très important, c’est le contexte humain et urbain de la principauté. Il n’y a pas beaucoup de villes de 38 000 habitants qui le matin, entre 7 h 30 et 9 h 30 accueillent 50 000 salariés. Cela crée une tension particulière sur un espace de deux kilomètres carrés, avec une densité urbaine quasiment unique au monde.

Pour répondre à votre question est-ce qu’on peut reproduire ce qui existe ailleurs ? On nous dit souvent que Monaco souhaite devenir le Singapour de l’Europe. Certes, nous allons nous inspirer de l’ambition, de la démarche, du rythme, de l’organisation du projet qui vont être mis en place dans ce type de ville là. Cette inspiration nous permettra de nous transformer en un modèle numérique de smart city. Pour autant les modèles reposeront sur des contextes et des valeurs différentes. La grande divergence de Monaco avec l’Asiatique Singapour, c’est que notre ville état est de culture européenne et latine avec une histoire et un patrimoine à préserver et valoriser. Singapour est indépendante depuis 1965, Monaco depuis 1297 : le poids de l’histoire et les modèles de société comptent dans l’usage des technologies, au service de la ville !

Notre patrimoine, et notre manière de voir les choses sont profondément différents. Nous nous devons donc d’avoir une démarche qui sera probablement plus low Tech et très centrée autour du respect des données personnelles et de l’individu.

Mon job c’est d’humblement essayer, de contribuer à pérenniser le modèle de la principauté en prenant en compte nos contraintes majeures comme la mobilité et le développement durable. Dans un espace fini, où nous avons optimisé chaque centimètre carré. Nous ne pouvons pas miser sur la campagne pour faire la transition, environnementale !

Il n’y a donc pas de modèle de smart city. C’est un concept polymorphique, adapté à chaque marché. Chaque ville a ses contraintes, comme des problèmes de mobilité, circulation, qualité de vie, et développement durable. Notre but est d’avoir un management efficient de la ville. La démarche environnementale est très importante dans ce projet et est gérée de façon transverse. Notre stratégie numérique est volontairement nativement écoresponsable. Nous réfléchissons également nos services numériques en doublon de ce qui existe en physique à Monaco. La relation humaine reste au cœur du service public, le numérique offre un nouveau canal. Nous ne numérisons pas pour faire des économies, mais pour rajouter du service. Nous ambitionnons sincèrement de ne laisser personne sur le bord de la route.

 

Laurence Vanin, quel est le point de vue du Philosophe ?

Je partage tout à fait ce que vous avez développé. La Smart City, la ville intelligente, ultra connectée se révèle être l’espace de nouveaux enjeux économiques, de défis écologiques, de réalisations et de prouesses techniques, elle ne peut cependant répondre aux seules exigences de l’innovation. La Smart City évoque une proposition, non pas au sens d’énoncé logique, mais plutôt pragmatiquement en qualité d’ouverture à de nombreuses possibilités liées à l’offre technologique et à la création de services nouveaux. Ces opportunités coïncident avec l’impératif de résorber les effets des excès de la consommation, et les gaspillages énergétiques qui ont notamment des conséquences tragiques sur la santé des individus, des vivants et plus généralement sur l’environnement.

Dans les projections on peut prendre l’exemple de Paris et imaginer la « smart city » qui se dresse sur la ville ancienne au milieu de ses monuments. Technologiquement, la smart city n’est pas uniquement une ville laboratoire, elle est multi-usage, multiservice, toute en hauteur avec une stratégie multiforme qui propose des bâtiments économisant l’énergie, une ville écodurable. De fait, si le cœur de la ville reste son cœur historique, la Smart city ne peut se couper de son passé. Elle ne peut s’isoler de son « âme » de ce qui fait son charme, mais également géographiquement elle renvoie à la spécificité de sa localisation.

D’un point de vue philosophique, elle ne doit pas se limiter à des exigences technologiques. Elle doit répondre aux futurs besoins liés à l’afflux des populations vers les villes, la pollution, la gestion des flux, l’économie d’énergie et l’optimisation des bâtiments, etc. Elle doit également être une ville désirable pour des humains qui auront à cœur d’y habiter, d’y demeurer, de s’y épanouir : et être au service des humains. C’est pourquoi réfléchir à la ville du futur consiste à nous demander ce que nous attendons d’elle. Comment aimerions-nous la redessiner, en dehors des propositions exposées par les acteurs du territoire, en fonction de nos désirs de citoyens, acteurs dans la Cité ?

Désormais les villes vont disposer d’un mobilier urbain connecté c’est pourquoi les usagers prennent conscience de la valeur des données, des datas d’autant que tous n’ont pas accès au langage informatique. Chacun s’interroge donc sur les liens qui s’établissent entre l’utilisateur et le collecteur de données. « Dans l’univers illimité des flux, l’État érige des murs visibles, terrestres et sous-marins qu’il veut le moins visibles possible.[1] » Et l’enjeu éthique repose sur le cadre juridique qui entoure la donnée et qui nécessite d’interroger les process (stockage, utilisation, exploitation), mais aussi la sécurisation et la gouvernance. D’autre part l’arrivée de l’I.A laisse perplexe, puisqu’un ensemble de tâches qui revenait initialement à l’humain lui échappe et est réalisé par des machines.

« Au XXe siècle, le libéralisme aura beaucoup plus de mal à se vendre. Alors que les masses perdent leur importance économique, l’argument moral seul suffira-t-il à protéger les droits de l’homme et les libertés ? Les élites et les gouvernements continueront-ils à apprécier la valeur de chaque être humain sans que cela ne rapporte le moindre dividende économique ?

Dans le passé, il y avait quantité de choses que seuls les humains pouvaient faire. Désormais, robots et ordinateurs rattrapent leur retard et pourraient bientôt surpasser les hommes dans la plupart des tâches. Certes, les ordinateurs fonctionnent tout autrement que les hommes, et il est peu probable que des ordinateurs s’humanisent dans un futur proche. En particulier, il est peu probable que des ordinateurs soient sur le point d’acquérir une conscience et se mettent à éprouver émotions et sensations. L’intelligence informatique a accompli d’immenses progrès au fil du demi-siècle écoulé, mais la conscience des ordinateurs n’a absolument pas progressé.[2] »

De la même manière, l’I.A paraît pouvoir anticiper sur les aspirations des hommes et les rendre si prévisibles qu’ils se trouvent dépourvus d’une part de leur libre arbitre. L’I.A a inventé l’homme « prédictible ».

« Transformés en fournisseurs de data, ceux-ci (les individus et les groupes que les réseaux dits “sociaux” dé-forment et reforment selon de nouveaux protocoles d’association) s’en trouvent désindividués par le fait même : leurs propres données, qui constituent aussi ce que l’on appelle (dans le langage de la phénoménologie husserlienne du temps) des rétentions, permettent de les déposséder de leurs propres propensions — c’est-à-dire de leurs propres désirs, attentes, volitions, volonté, etc.[3] »

La combinatoire de nombreuses données produit des résultats tendant à dissoudre les désirs des hommes et leur liberté dans un algorithme qui devient le référent au détriment de l’humain, qui initialement était défini comme être de liberté. La confiance qui est accordée à des magmas de code, « d’existences autonomes » entraîne un nouveau genre d’« autoaccroissement de la technique », qui produit un effet singulier : une forme d’éloignement à l’égard des humains. En effet, l’algorithme utilise les données fournies par les hommes, mais l’I.A calcule dans la froideur des automatismes informatiques et impose ce qui aura valeur de décision.

En confiant une partie de leurs tâches à la logique algorithme les hommes se dessaisissent d’une part de leurs réflexions. Ils se doivent malgré tout de conserver une part de leur capacité de décision et d’exercice de leur libre arbitre, au risque de se mettre en danger[4]. La responsabilité ne peut donc être transférée à la seule puissance de l’I.A. L’humain doit donc garder au cœur de la Smart City et des processus mis en œuvre dans sa construction, sa capacité à raisonner et à finaliser les décisions. Cela permet d’en rester maître et de ne pas s’aliéner à « la série des abstractions » en s’en remettant à la puissance métaphysique et aveugle de la technique.

En d’autres termes, la technique — souvent considérée comme neutre — n’a pas été soumise à la contrainte morale puisqu’elle avait vocation à se déployer sans limites pour servir quelques fins. C’est pourquoi elle ne peut dans le cadre de la Smart City se développer de manière totalement libre, sans être régulée, contrôlée. La puissance et l’autonomie de la technique ne peuvent comme le redoute Ellul dans son ouvrage Le système technicien justifier que la technique « soit juge de la morale. » La Smart City ne peut devenir le théâtre de la mise en œuvre des technosciences où « une proposition morale ne sera considérée comme valable pour ce temps que si elle peut entrer dans le système technique, si elle s’accorde avec lui. »

La ville de demain est une ville « machine ». Elle capte, elle répond, on va la toucher par l’intermédiaire d’écrans, elle va faire écho à nos demandes. Mais, il faudra rapidement savoir si ces services nous rendent vraiment heureux. Avons-nous envie d’être des citoyens « sous surveillance » ? Quelle humanité pour nous dans le futur ? Et comment faire ces transitions, cet accompagnement au changement pour une ville inclusive, une ville dans laquelle les citoyens vont s’épanouir ?

La sagesse consiste à se dire que cette conception de la ville du futur demeure toujours inachevée. L’humain qui la pense est un être de « l’ici et du maintenant », un maintenant qui ne sera qu’un « hier » ou qu’un « passé » pour les générations futures, qui vivront au cœur de la Smart City.

 

 

 

Georges Gambarini, quels sont vos enjeux et vos principaux projets courts termes, mais aussi long terme ?

Merci beaucoup Laurence. J’aurais aimé être votre élève il y a quelques années. En Principauté on travaille nos feuilles de route, de transformation et d’innovation dans un rythme qui est assez court terme. Globalement, nous planifions à trois ans et avons une visibilité au plus loin à six ans sur les projets plus long terme. Nous restons très collés au terrain. Nous sommes vigilants à mettre en place des garde-fous, pour ne pas tomber du mauvais côté. La capacité à réglementer rapidement est clairement une des forces d’une cité-État comme Monaco. Nous allons pouvoir évoluer beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus itérative. Actuellement l’une des priorités c’est la protection des données personnelles. Au-delà de la réglementation, la notion d’éducation est critique. Ma deuxième casquette professionnelle c’est justement la e-éducation. C’est apprendre à ces jeunes générations aussi, à ne pas sombrer dans les dérives que vous nous avez indiquées et à comprendre les opportunités, mais également les risques du monde numérique.

Concernant la smart city en Principauté nous travaillons sur trois grands axes. Tout d’abord construire les derniers maillons d’une mobilité performante, enrichir le cadre de vie par l’interaction avec les habitants, parvenir à une meilleure maîtrise de la planification urbaine et des marqueurs environnementaux.

L’expérience de la ville est un sujet important, on peut citer les abribus connectés, véritables points de repère numériques au cœur de la ville, dotée de services (Wi­Fi, capteurs écologiques, services pour touristes et résidents…). Le numérique est au cœur d’une nouvelle relation à la ville pour les résidents. Au-­delà de l’accessibilité en ligne, des informations sur le cadre de vie, la « voix de l’usager » est prise en compte dans l’application Urban Report. Elle nous permet de perfectionner l’efficacité de nos actions par la force du collectif en créant une dimension participative.

 

Georges Gambarini, où en êtes-vous de ce projet qui a démarré en 2019 ?

Sur le volet des outils numériques grand public, nous avons commencé par la mise en place d’une stratégie de plateformes qui vise à développer des applications qui regroupent plusieurs usages. L’objectif est de rationaliser les trop nombreuses applications afin de proposer un service plus lisible, de faire des économies et d’obtenir un gain carbone. C’est dans cet objectif que nous fournissons des services massifiant comme YourMonaco, Monapass, ou encore Citymapper.

Nous travaillons avec des partenaires sur des projets comme Livrici qui est l’optimisation de la livraison du dernier kilomètre. Pour cela nous utilisons des capteurs d’analyses d’images, qui monitorent les places de livraison et une interface web qui donne en temps réel l’information de disponibilité aux livreurs.

Sur le volet de la gouvernance urbaine et des outils d’aide à la décision, le 1er cycle est terminé. Nous avons déployé des piliers technologiques que sont la 5G, le Cloud et le jumeau numérique (représentation de Monaco). Nous avons développé les 1ers cas d’usage et les premiers produits sont lancés.

Maintenant dans la phase 2 on accélère. Nous avons des feuilles de route 3 ans par 3 ans. Notre plus grand enjeu réside dans l’aide à la décision, IOT, l’analyse de la data avec le respect dû aux réglementations européennes. Notre focus est axé sur l’humain. Nous ne sommes pas centrés Tech, et plutôt drivés par l’usage et la collaboration. Nous avons trouvé les bons partenaires et combiné les savoir-faire.

 

Pouvez-vous nous montrer des exemples et ce fameux jumeau numérique ?

Georges Gambarini nous a présenté 3 vidéos :

  • Monaco et son jumeau numérique dans le cadre de la gestion des projets d’urbanismes
  • L’intervention de pompiers connectés/augmentés au musée océanographique.
  • L’exemple de la relève de la garde et la prise de décision dans le cadre de la Covid.

 

 

 

 

Laurence Vanin : Quelle est la place de la femme dans la smart city de demain ?

Elle est partout. Bien évidemment, les femmes ont investi quasiment tous les métiers, les espaces de vie. Elles sont libres et citoyennes à part entière, comme les hommes. Elles ont une sensibilité ou une perception peut-être de la ville légèrement différente, plus pragmatique, mais aussi plus poétique. Parfois la smart city manque de couleurs. On a du verre ou de la verdure, c’est un peu morne non ? Peut-être serait-il pertinent d’observer ce que font spécifiquement les femmes, leur souhait de créativité ? S’il y a des lieux qui les interpellent davantage que les hommes ? Peut-être sont-elles en quête de nouveaux services ? de sécurité ? d’espaces de détente, de flânerie ? de partage en famille ou seule pour se ressourcer ? La ville du futur devra donc être inspirante et désirable, et non pas uniquement une somme de prouesses techniques.

 

La conférence s’est terminée par des questions du public. Merci à Extended Monaco pour ce moment passionnant.

 

[1] Olivier Mongin, La ville des flux, L’envers et l’endroit de la mondialisation urbaine. Ed. Fayard. Une urbanisation à plusieurs vitesses. p. 196

[2] Y.N Harari, Homo deus, une brève histoire de l’avenir, Ed. Albin Michel, p. 334.

[3] Bernard Stiegler, Dans la disruption. Comment ne pas devenir fou. Ed. LLL. La Disruption. 5. Toujours trop tard. p. 23.

[4] Cf. Jean François Mattéi, L’homme dévasté, Ed. Grasset, p. 145