[Entrepreneuriat] Élégance

Interview de Valérie KUNTZMANN COHEN, fondatrice de MAÏKO ACCESSOIRE.

By Pascale Caron.

Alsacienne de naissance, Valérie possède un Master en Ingénierie d’Affaires internationales de l’ISG Paris. Après avoir commencé dans le shipping, elle se retrouve dans le commerce international à Monaco. Elle a travaillé successivement dans l’industrie du parfum de Luxe ou elle était chef de la zone export des produits « Mass market » pour l’Afrique de l’Ouest, puis dans une société d’import-export (Mercure Intl of Monaco), où elle était brand manager pour des  marques de prêt à porter et cosmétique en Afrique. Elle a ensuite travaillé pour M.M.C.I où elle a développé le département Logistique « Arts & Spectacles » ainsi que commercialisé l’entrepôt sous douane de la Principauté de Monaco. En juin 2018 elle décide de créer sa structure VKMC Consulting et son site internet d’accessoires de mode MAÏKO ACCESSOIRE.

Tu es une vraie globe-trotteuse, peux-tu nous parler de ton expérience dans le commerce international ?

J’ai en effet beaucoup voyagé, tout d’abord sur l’Afrique et ensuite dans le monde entier. Dans chacun des pays, je me suis intéressée à chaque personne rencontrée ainsi que leur culture et leur artisanat.

L’Afrique m’a tout particulièrement donné le goût de l’aventure et du challenge. La femme africaine m’a beaucoup inspirée. J’ai commencé dans l’industrie du parfum de luxe. Je devais organiser des tournées pour voir nos clients existants et rencontrer des prospects. Je partais toute seule et j’aimais rencontrer de nouvelles personnes avec qui échanger, des cultures différentes. Durant tous mes voyages, j’observais beaucoup.

J’ai ensuite travaillé dans une Centrale d’achat à Monaco, qui avait de nombreuses boutiques en Afrique dans l’alimentaire, le sport et le fashion. J’étais Brand Manager d’un certain nombre de marques et je passais 70 % de mon temps à l’étranger. Je partais encore une fois en Afrique pour donner des formations et m’occuper du merchandising des boutiques. On m’appelait l’Africaine blanche, car j’étais très à l’aise avec cette culture. Là encore, j’ai découvert une richesse incroyable avec un melting-pot de cultures, en voyageant non seulement en Afrique, mais également à travers le monde.

 Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?

En 2018, j’ai décidé d’arrêter mon activité salariée afin de me recentrer et réfléchir à un projet qui me tenait à cœur. J’allais prendre un nouveau tournant dans ma vie. J’ai eu envie de créer une marque. Par mes différentes expériences professionnelles, je suis une spécialiste du cursus du produit. Une fois celui-ci sorti d’usine, je maitrise la logistique, la mise en place dans les boutiques, le merchandising nécessaire pour le succès des ventes. Avec un début d’idée, l’aventure pouvait commencer. De belles rencontres m’ont permis de fonder MAÏKO en avril 2018.

Au départ, ça n’a pas été simple d’endosser la peau d’un Chef d’Entreprise. Mon papa, haut cadre bancaire me répétait constamment « qu’il était important d’assurer sa retraite et donc de travailler pour un employeur ». C’est grâce à une séance d’hypnose que j’ai pu couper cet élastique qui me tirait vers l’arrière et m’empêchait d’avancer. Ça a été très efficace !

Comment est venue l’idée de MAÏKO ?

Quand j’ai quitté mon dernier employeur, j’ai pris un an pour réfléchir à ce que je voulais faire. Mon mari, chef d’entreprise lui-même me poussait à créer ma société. J’ai commencé par aider une amie à monter son business et cela m’a permis de me rendre compte que mon expérience professionnelle était un atout pour monter un business dans la mode. J’ai commencé tout d’abord avec une ligne de vêtements pour femmes rondes : c’est là que j’ai appris qu’avant de se lancer il est indispensable de faire une étude de marché. C’était un domaine très compliqué, car aucune femme ronde n’est pareille. Je me suis rendu compte rapidement que vendre sur internet sans essayer n’était pas judicieux. Je proposais également de la maroquinerie et finalement j’ai pivoté vers l’accessoire de mode. Mes collections sont façonnées en Indonésie. J’ai eu un coup de cœur pour une boutique qui m’a permis de démarrer mon histoire pour les accessoires : les voyages sont toujours les sources d’inspiration. J’ai fait pas mal de ventes éphémères et la marque se vend beaucoup sur le site par le bouche-à-oreille. 

Peux-tu nous parler du salon des services à la personne que tu organises depuis 2 ans ?

En effet je coorganise en tant que consultante (VKMC) le salon des services à la personne. Je commercialise les stands auprès des entreprises qui viennent exposer : c’est un sujet qui me parle beaucoup, car je vis la même situation au sein de ma famille. Nous en sommes à la 3e édition : les 2 premières étaient à Monaco et la prochaine se déroulera à Nice au Palais des congrès d’Acropolis le 24 février 2022. Les exposants sont divers, cela va des maisons médicalisées, aux maisons de retraite, des aides à la personne nous avons également un village de startups. C’est un beau travail d’équipe avec les organisateurs. Ce travail de conseil est un bon moyen pour moi de financer MAÏKO.

Je suis convaincue au fond de moi que ma marque va grandir !

 Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?

Je suis très inspirée par les chefs d’entreprise qui sont partis de rien et qui ont réussi tout en gardant une certaine humilité, car ils savent d’où ils viennent.

Mon mari est une source d’inspiration, c’est un homme d’affaires qui prend les choses avec beaucoup de recul, avec une belle philosophie de vie, il est mon étoile. Le fondateur de Mercure international, Adnan Houdrouge, la société pour laquelle j’ai travaillé, est un homme absolument incroyable. Il est parti de quasiment rien et en 2010, Mercure international of Monaco comptait près de 5 000 salariés dans le monde entier.

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

J’ai beaucoup aimé, « La stratégie de la libellule » de Thierry Marx, le Chef de cuisine. Il nous promène dans son dictionnaire de bon sens et nous donne trucs et astuces pour avancer plus légèrement dans la vie. Il nous propose de nous inspirer de la libellule qui ne va jamais en arrière, mais attend pour trouver la brèche dans le mur.

En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?

Oui, je me répète souvent « l’important c’est de s’écouter et de se faire confiance », car finalement si tu écoutes les autres tu ne fais jamais rien.