[Abidjan] impact
Interview Katy Marcos fondatrice Couleur Bois
Par Patricia Cressot
Katy, on veut en savoir plus, parlez nous de vous
D’origine Libanaise et de nationalité Française, je suis née en Guinée Conakry. J’ai vécu à Marseille de mes un an et demi à mes 7 ans. Puis je suis partie en Côte d’Ivoire où j’ai grandi de mes 7 ans jusqu’à l’âge de mes 18 ans. J’ai ensuite fait plusieurs voyages et la vie m’a rapidement conduite à nouveau jusqu’à Abidjan. Avec une maman active, bricoleuse et couturière, j’ai suivi la tradition et j’ai commencé par une école de couture puis j’ai eu la chance de travailler comme petites mains chez Christian Dior à Paris. Je souhaitais aller plus loin, alors j’ai ensuite fait les Beaux-Arts à Marseille dans les années 1986. J’étais à ce moment prédestinée à exercer un métier artistique. Puis un jour, à la recherche d’œuvre d’art pour ouvrir une galerie, je suis entrée dans cette entreprise qui était à vendre et à l’abandon, j’ai franchi le pas de la porte et je me suis dit « c’est ici que je veux être ». Et c’est ainsi qu’une grande histoire d’amour pour le travail du bois a démarré. Je suis Ivoirienne de Cœur, je suis une enfant du pays. Je me sens à ma place au sein du « berceau de l’humanité ». C’est ici que j’ai grandi, que j’ai eu mes enfants et que je travaille. C’est un magnifique pays d’opportunités, une terre d’accueil qui aujourd’hui encore laisse de l’espace à tous les entrepreneurs ambitieux qui souhaitent se lancer. Pour moi ici, tout est encore possible.
Quel a été le déclencheur pour créer couleur bois et quel est son histoire ?
Couleur Bois est le successeur de l’un des plus anciens ateliers d’artisanat d’Abidjan, datant de 1960, du nom de Nocodaf qui signifie « Noix de coco d’Afrique ». Tout a commencé avec le constat suivant : la noix de coco est un isolant naturel. C’est ainsi que nous l’avons transformé en seau à glaçon nommé « Glacière en Noix de Coco ». L’idée était née, le brevet déposé & l’entreprise lancée. Nous fabriquons des seaux à glace, des coupelles en noix de coco et aussi des pirogues en feuilles de coco. Et puis, au fil du temps nous avons étendu notre savoir-faire de la coco, au bois de cocotier jusqu’aux bois exotiques tel que le Teck, d’Acacia et d’Iroko…. Toujours en préservant le naturel du bois mais aussi en le vernissant et en le décorant (bronze, cauris, peinture…). Au fil des ans, les créations se modernisent, se diversifient et nous restons toujours tournés vers l’innovation.
Quels ont été les challenges et défis à relever ?
Depuis 26 ans que l’enseigne Couleur Bois existe, j’ai été sur tous les fronts : de l’atelier à la création, à la vente, à la commercialisation, au développement, je faisais tout toute seule. J’y ai mis toute mon âme et tout mon cœur. Je me rends compte maintenant que si je m’étais entourée plus tôt, toute l’énergie que j’ai mise dans la gestion du quotidien de l’entreprise aurait pu être déployée de manière différente pour faire la « décoller » plus rapidement et équilibrer ma vie professionnelle et privée. Ce que j’ai commencé à faire depuis le début d’année avec l’arrivée d’une architecte d’intérieur et d’une assistante manager dans mon équipe.
Avec combien d’artisans travaillez-vous?
Je travaille avec une équipe d’une trentaine d’artisans. Menuisiers, Ebénistes, Sculpteurs, Ponçeurs, Artistes peintres, Vernisseurs. Mais aussi une équipe administrative et trois équipes de vente pour nos différentes boutiques. Ce qui fait une multitude de métiers différents dans notre petite entreprise familiale. 5. Vous avez ouvert d’autres points de vente ? Quelle est la prochaine étape ? Nous avons récemment ouvert une nouvelle boutique dans la galerie de l’hôtel du Sofitel d’Abidjan. Ce qui nous fait trois boutiques. Une au Sofitel, une autre dans un grand centre commercial et enfin notre maison mère qui se trouvent sur deux étages avec notre gamme complète que ce soit en artisanat, en Art de la table mais aussi en ameublement et en décoration. La prochaine étape sera pour nous à l’évidence d’ouvrir une boutique en ligne avec livraison internationale de nos marchandises. C’est aujourd’hui un réel challenge pour nous car la digitalisation n’a jamais été au centre de l’activité de Couleur Bois, qui reste une entreprise familiale et artisanale. Petit à petit nous renforçons notre présence sur les réseaux sociaux et conjointement nous travaillons depuis quelques temps sur une ouverture prochain de ce fameux site de vente en ligne.
Quels conseils donneriez-vous pour réussir une reconversion professionnelle ?
C’est une très belle question à laquelle je ne saurai répondre car je fais la même activité depuis le début de ma carrière professionnelle, soit maintenant 26 ans. Mais je vois autour de moi énormément de personnes qui se lancent dans des reconversions professionnelles et d’après ce que j’observe je pense que c’est la passion qui permet de réussir. Peu importe l’objectif : épanouissement personnel, découvertes, divertissement… c’est réellement la passion qui anime la réussite des reconversions professionnelles.
En tant que femme cheffe d’entreprise, est-ce plus difficile d’imposer vos idées qu’un homme? Non ! Après toutes ces années de travail je peux affirmer que non, être une femme n’a jamais était une barrière dans mon rôle de cheffe d’entreprise. A partir du moment où j’ai toujours été exemplaire, investie dans toutes tâches de l’entreprise, soucieuse de l’activité de chacun, exigeante jusque dans les moindres détails. Le respect s’est fait naturellement. Car quand le travail avance, que les créations se vendent, le personnel prend confiance et suit leur cheffe.
Qu’est-ce qui vous inspire?
Je considère avoir une totale liberté artistique. Je peux créer au gré de mes envies, de mes goûts et laisser voguer mes inspirations. Mais le plus important est pour moi la liberté d’expression. Grâce à mon métier, j’ai la chance de pouvoir m’exprimer à travers mon ART(isanat)! Je pense que l’artisanat est un véritable outil d’expression qui me comble quotidiennement. Cette magnifique liberté je la constate aujourd’hui dans le fait que mon travail a été la source d’inspiration de beaucoup de personnes dans leurs créations.
[Corps] Esprit
[Corps] Esprit
Interview de Linda Ftouni, Osthéopathe & Poète à Dakar,
par Patricia Cressot
J’ai rencontré, Linda Ftouni, il y a quelques années par un heureux hasard. Ostéopathe, poète en herbe, humaniste, contestataire des inégalités sociales grandissantes dans le monde, elle rêve d’un monde meilleur. J’ai voulu vous la faire connaitre.
Linda, peux-tu nous brosser un tableau de ton parcours ?
Je suis née de deux parents libanais eux-mêmes nés au Sénégal dans les années 50, leurs propres parents étaient immigrés du Liban.
Après la terminale, je suis partie à Paris avec pour objectif de devenir pédiatre et de m’occuper de nouveau-nés. On connait tous le fameux concours de médecine et sa sélection drastique qui m’a obligée à chercher une autre voie. En considérant le métier de sage-femme, je tombe sur un article mentionnant les bienfaits de l’ostéopathie sur le nouveau-né. Ce fut une révélation pour moi. J’ai découvert un univers beaucoup plus large, bien au-delà de mes espérances !
Une fois mes études terminées, je n’imaginais pas élever des enfants à Paris et j’aspirais à retourner vers ce que j’avais connu. Après une étape en Côte d’Ivoire, nous rentrons au Sénégal où nous sommes installés depuis 12 ans.
Qu’est-ce qu’apporte l’ostéopathie au patient ?
L’ostéopathie est une thérapie manuelle reconnue par l’état français. En posant les mains sur les patients, nous sentons les zones qui ont perdu leur mobilité et leur fonction. Grâce aux techniques ostéopathiques, nous redonnons de la mobilité, ce qui permet aux symptômes de diminuer et de disparaitre.
Je travaille en ostéopathie biodynamique, une méthode qui parait très douce de l’extérieur, mais qui est très puissante. Le patient prend conscience qu’il détient en lui toutes les possibilités de guérison. L’ostéopathe « ne remet pas en place » des vertèbres par des manipulations. Je vois chaque jour des êtres qui se rendent compte du miracle qu’est leur corps et c’est extraordinaire !
Qu’est ce que t’a apporté l’ostéopathie ?
Derrière une profession, c’est aussi un art de vivre. Un de mes professeurs disait : « Vous ne pourrez pas être ostéopathe dans votre cabinet et autre chose au-dehors ». Pour ma part, cela s’est vérifié. Observer quotidiennement sous mes mains, ces mécanismes s’agiter pour réparer le corps et l’esprit a construit ma vision du monde, comme une sorte de chemin spirituel. Cela ressemble à des courants d’eau qui circulent dans le corps. De plus, pour que ces mécanismes fonctionnent, je dois être ancrée et cela me demande une manière d’être apaisée au quotidien malgré les grands vents.
L’ostéopathie a donc un impact sur les émotions ?
Tout comme une chute laisse des traces dans les corps, il en est de même pour les émotions. Si elles ne sont pas digérées, elles vont entrainer des adaptations du corps puis des symptômes. Ce qui me touche, c’est de voir cette prise de conscience chez le patient, il réalise soudain que ses émotions sont là, dans cette douleur de côté, dans cette sciatique qu’aucun médicament n’a pu calmer. On plante une graine de compréhension puis il fera son chemin et souvent il en découle une meilleure écoute de ses besoins physiques et émotionnels.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
Ma profession et encore ma profession ! Je me rends compte que j’évolue au quotidien au plus près d’un mécanisme qui n’est ni sexiste, ni raciste, ni capitaliste et qui a la grâce d’être écologique ! Les mécanismes « fluidiques » agissent sur tous, quelle que soit la couleur de peau, le genre. Ils ne discriminent pas.
Mon patient est mon horloge, je ne peux m’arrêter que lorsque ces mécanismes arrivent à un point d’équilibre qui signe la fin de la séance, pas de rentabilité possible !
Et il est écologique évidemment, car il n’y a pas de gaspillage, pas de perte d’énergie, le corps a en lui de nombreuses possibilités.
J’ai le sentiment incroyable d’être au plus proche d’une universalité et cela me comble au quotidien. Les patients en tous en commun cette capacité de résilience, qui attend d’être stimulée.
J’ai découvert aussi à travers un autre domaine qui est l’écriture que j’avais une relation particulière à la nature qui m’entoure. Je suis sensible aux détails qui font la joie chaque jour une lumière, un oiseau, ou les couleurs des fleurs. La nature m’inspire des émotions très fortes.
Poète en herbe, d’où est venue cette passion ?
En terminale, une de mes professeurs m’avait poussé à faire des études littéraires. Mon père m’a découragé en y voyant un avenir incertain. Mon appétence pour les sciences et mon envie de soigner ont alors jalonné mon parcours.
Après le décès de ma mère, je me suis mise à écrire et cela ne m’a plus quitté. Ce que j’aime dans la poésie, c’est non pas ce romantisme qui lui est souvent reproché, mais la possibilité des mots à s’engager. J’ai commencé par Baudelaire comme tous adolescents puis Neruda et la révélation est venue avec les poétesses russes, Marina Tsvetaeva et Akhmatova. Je découvre actuellement Chedid et Khoury, un vrai bonheur ! J’aime l’écriture en général, la poésie c’est un peu le cri du cœur.
Si tu pouvais changer quelque chose que ferais-tu ?
Je m’intéresse aux discriminations, quelles qu’elles soient. Je me rends compte que la prise de conscience de ces fléaux que sont le racisme, le sexisme, le manque d’éducation est trop lente dans notre société.
J’écoute de nombreux podcasts, et je lis des essais, mais tout le monde n’a pas accès à ces données. Au Sénégal, la radio est un média sont encore très présent, et ce serait génial d’avoir des émissions de philo, ou littéraires, en Wolof ou en Sérère. Cela permettrait à ceux qui ne peuvent pas aller à l’école de développer un esprit critique en ayant accès à la culture. Moi qui vis ici, la découverte des podcasts, littéraires, politiques ou sociologiques, a changé ma vision du monde. Mes parents n’étaient pas férus d’art et aujourd’hui via tous ces médias disponibles, je m’enrichis et me nourris de ce qui m’a manqué. Qu’est-ce qu’un podcast sinon une autre manière de faire de la radio ?
Dans ma vie personnelle, j’aimerais avec le temps allier ostéopathie et écriture dans mon quotidien, et vivre avec les enfants une nouvelle aventure ailleurs. Pourquoi pas à Paris !
À quoi aspires-tu ?
Sans hésitation, j’aspire à un monde plus juste. Les inégalités sont tellement visibles au Sénégal et dans le monde que cela me perturbe de plus en plus et pas seulement au niveau financier. Aujourd’hui, par exemple, la plupart des femmes incarcérées au Sénégal le sont en raison de leur sexe : les mules qui font passer de la drogue, souvent d’origine étrangère, ne parlent pas la langue et sont utilisées par les trafiquants. L’avortement et les infanticides sont les 2 autres causes d’incarcération des femmes. Les femmes se retrouvent enceintes et abandonnées. Pour la plupart, elles n’ont pas d’éducation et savent à peine ce qu’est une grossesse. Le déshonneur d’être enceinte, les pousse à commettre l’irrémédiable puisque l’avortement n’est pas autorisé. Elles vivent une double peine par mort d’un bébé et leur incarcération. Cela me choque d’autant plus que si l’on ne souhaite pas dépénaliser l’avortement, on pourrait en attendant faire de l’éducation sexuelle. Le Mozambique est devenu le 4e pays d’Afrique à le légaliser, espérons que le recul des droits des femmes partout dans le monde cesse, il faut laisser la place à l’espoir. Mais il viendra aussi avec le militantisme et la révolte.
instagram @osteopathelindahassan
@lilu_june
[Plantes] Entrepreunariat
[Plantes] Entrepreneuriat
Rencontre avec Sophie Chatelier, fondatrice de la Nouvelle Herboristerie
par Patricia Cressot
Comment à débuter cette belle histoire de plantes?
Sur le moment je n’aurais jamais imaginé être herboriste à temps plein. J’ai toujours été proche de la culture celtique grâce à mes racines et ma grand-mère mais de là à en faire mon métier… c’était au-delà d’un rêve de petite fille. Diplômée en Relations internationales (Sciences Politiques et langues étrangères) et d’Histoire de l’Art à la Sorbonne, j’ai travaillé dans le milieu artistique puis à l’AFP à Paris, en tant que Directrice Adjointe Commerciale Afrique, en lien direct avec les grandes instances institutionnelles et gouvernementales type ONU, gouvernements, journaux & télévisions locales. Régulièrement je parcourais l’Afrique de manière intense, par exemple deux mois au Kenya avant la coupe de monde du foot, au Ghana, au Sénégal. En parallèle, j’ai étudié la botanique et les plantes médicinales à Paris et à chacune de mes missions en Afrique, je prenais aussi du temps pour visiter les pays avec l’idée de découvrir de nouveaux jardins botaniques. Au Maghreb, j’ai passé beaucoup de temps dans le désert du Sahara, parmi les Touaregs, une deuxième famille. J’ai appris beaucoup de cette culture. A Nairobi, et Johannesbourg, j’ai découvert d’autres moyens de se soigner avec des tradipraticiens et en même temps ces derniers cohabitent avec les hôpitaux, c’est une façon de se soigner en fonction du besoin et de ce que l’on cherche. Dans notre monde occidental, on a perdu ceci ! Le monde africain est en connexion avec la terre, un aspect presque secret et intime de son rapport à l’environnement ; une connexion à l’histoire, à son héritage qui se transmet souvent à travers les femmes. Comment se fait-il que chez nous ce savoir et cette mémoire se perdent?
C’est un appel à une responsabilité, celle de ne pas oublier, celle de la transmission de nos mères, nous avons cette profonde connexion à la nature. En effet, j’ai fait, entre autres, un cursus auprès de l’Association pour le Renouveau de l’herboristerie et j’ai compris le cheminement de cette perte. Sous Pétain, durant la 2e guerre mondiale, les plantes sont tombées sous le joug pharmaceutique et sous le charme des molécules de synthèse ; L’étude des plantes médicinales est progressivement tombée dans l’oubli des études universitaires. J’ai donc fait le choix conscient de faire l’apprentissage des plantes et de leurs propriétés à travers d’autres cursus, d’autres voies et de ne pas fermer les portes de ce qu’offre un nombre incroyable de plantes.
Très rapidement, j’ai appris à gérer mes propres maux. Lors de mes déplacements en Afrique, j’avais créé ma concoction complétée par les fleurs de Dr Bach, « zen-express » devenu un succès. Ayant déjà fait face à des stress extrêmes et burn-out de fatigue professionnelle et personnelle, j’arrivais à m’autogérer en Afrique, calmer mes surrénales pour calmer la sécrétion de cortisol. Je commençais à créer alors sans le voir mes formules d’aujourd’hui.
C’est comme si la vie m’avait montré le chemin à travers des rencontres amoureuses. J’avais un petit copain Bulgare dont la mère, une actrice, fabriquait ses crèmes avec les roses de Bulgarie, elle m’a transmis son savoir-faire et à 25 ans j’avais déjà créé ma crème à la rose. Le petit copain de l’époque avait aussi développé une maladie auto-immune ; par des tisanes, baumes et une alimentation revue, on parvenait à lui éviter de prendre trop de médicaments. La vie m’avait envoyé des cas pratiques pour que je m’intéresse à la nutrition et aux problématiques contemporaines. La vie m’a tricoté ça et avec le recul je réalise …que tout a un sens !
Un jour, j’ai fait un burn-out à l’AFP quand ma carrière a eu un boom mais que je devais rester à Paris, alors que j’avais tellement appris avec le contact humain et les voyages, que je ne pouvais plus accepter de fermer les yeux . Fermer les yeux sur le sexisme ambiant professionnel, un comportement que j’avais accepté, avant mon burn-out mais que j’ai mal vécu. Un choix s’est imposé lorsque j’ai vu un médecin phytothérapeute à Paris qui a décelé mon burn-out. J’avais trop poussé. Il m’a guidée dans l’idée de créer pour sa clientèle des gammes de produits efficaces et naturels. Alors j’ai dit Stop !
Comment as-tu géré la reconversion ?
A l’époque médiévale, le métier d’herboriste, n’avait pas ces grilles de lecture et d’interdits. Et ce métier est resté longtemps aux oubliettes.
Alors j’ai poursuivi les études que j’avais entrepris par curiosité, par plaisir, je me suis plongée dans la recherche, j’ai été sur le terrain, appris auprès d’un pharmacien, œuvré auprès des distillateurs, j’ai travaillé sur mes gammes et fait tout le processus de mise sur le marché (autorisations réglementaires françaises et européennes). L’industrie pharmaceutique s’est gardé le monopole du commerce des plantes médicinales et depuis les années 1960 beaucoup de militants ont porté heureusement voix pour libérer 148 plantes, dites non toxiques, hors de ce monopole.
Puis en 2012 j’ai créé une herboristerie nomade, j’ai fait une soixante de formules dont 20 de tisanes.
Les clients sont venus très vites, déjà les groupes de parentalité, de femmes enceintes et bébés par les plantes. Miser sur l’optique de la douceur et sur le potentiel d’information véhiculé par la plante, plutôt que sur sa fulgurance et sa toxicité. Il y a moyen d’avoir la même action sans effets secondaires gênants. C’est une approche plus sensible de la phytothérapie et couvre un éventail de cas, du boxeur à la femme enceinte.
Et puis j’ai monté des dossiers règlementaires français, cosmétiques, pour chaque formule, accompagnée d’une pharmacienne spécialisée dans la règlementation pharmaceutique. Un coût en temps et en énergie mais je suis dans les règles et ça c’est important. La Nouvelle Herboristerie est un acte politique, qui propose des solutions alternatives lorsqu’elles sont possibles et doit ainsi aller jusqu’au bout de la reconnaissance du milieu et des règles mises en place. Les plantes peuvent répondre à 80% des problématiques rencontrées en médecine de ville ; Elles rendent de merveilleux services et le rendent très bien. Je voulais proposer ces alternatives de manière durable et avec une pérennité. Et cela se voit dans le suivi des patients, même pendant le confinement, les clients me suivent, quelle que soit la région de France, c’est une construction progressive, lentement mais surement.
En 2014 j’ai reçu le prix de l’innovation en région PACA, et le co-fondateur de Rue du commerce m’a demandé « vous voulez combien ? » A l’époque sans vision claire du futur, je souhaitais garder la proximité aux personnes et aux plantes, une petite échelle plutôt que de devenir manager d’une grande société.
Quels sont les maux principaux aujourd’hui que tu vois
L’hyperactivité, l’anxiété (liée souvent à la période de Covid) et la sphère émotionnelle en général. J’accompagne en particulier les personnes dites HP, tous les âges sont concernés, c’est éclectique, avec un tronc commun : une sensibilité accrue.
Il y a également les problématiques liées aux douleurs, ponctuelles ou chroniques et celles liées à la digestion, les problèmes dermatologiques ou encore liés à l’immunité.
L’automne arrive, comment préparer son corps ?
Le flacon « Protection hivernale » est un mélange de j’ai créé à base de cassis, de bourgeons d’arbres, grand booster de l’organisme qui aide à s’adapter aux stress comme celui du changement de températures, du risque infectieux, éviter les extrémités froides. C’est aussi un anti inflammatoire puissant. L’églantier fortifie les défenses immunitaires (prévenant grippe, rhume…) et apporte une protection avec la propolis (anti fongique, anti bactérien), la synergie des 3 est un bouclier protecteur allié à un boost pour favoriser la capacité du corps à s’adapter.
Où te trouver?
A Villefranche sur Mer, j’ai ouvert un atelier-boutique, uniquement sur rendez-vous, car je suis régulièrement en consultation ou dans les montagnes. Et sur mon site internet- boutique en ligne, par téléphone ou en visio. J’expédie en France et en Europe.
Pour le mot de la fin, qu’est ce qui t’inspire ?
L’observation des plantes, de la nature tout d’abord, c’est ma principale source d’inspiration avec mes client-es !
Et la phase de recherche, j’adore l’innovation, donc je lis beaucoup d’études, les colloques. Tiens il y a ce livre que je viens de lire «Agir pour le vivant », chez Acte Sud. C’est un ensemble de conférences et rencontres récentes autour de l’écologie, autour du vivant. Alliant humanité, économie régénératrice, nourrir la planète et soigner les hommes. Vaste débat ouvert qu’est ce qu’on peut imaginer pour la suite, c’est très philosophique.
Il me semble important de croiser des disciplines pour créer des passerelles et des dialogues. Je l’ai établi entre Fleurs de Bach et phytothérapie, c’est cohérent, cela apporte de nouvelles perspectives, je le vois dans ma pratique.
La vie est un puzzle. A l’instant présent, il est en train de se passer quelque chose dont on ne comprend pas toujours le sens, mais avec le recul on réalise souvent à quel point c’était juste et nécessaire. Pourquoi la vie m’a emmenée dans les Balkans ? Dans le désert ? En Afrique? Et dans le Sud de la France ?
Même mon burn-out a été positif…. Ceci est un message d’espoir.
Contact : La Nouvelle Herboristerie, 18 avenue de la Grande Bretagne 06230 Villefranche sur Mer – T : 06.19.59.69.47 & www.lanouvelleherboristerie.com
[Art] Collection
[Art] Collection
Interview de Wendy Lauwers fondatrice de Multi Art Events pour Sowl Initiative,
Propos recueillis par Patricia Cressot
Wendy, étais-tu prédestinée à l’art ?
Pas du tout ! A l’âge de 20 ans, j’ai d’abord été acheteuse dans un magasin à Bruxelles et Knokke le Zout en Belgique parcourant Paris, Amsterdam, Milan. J’ai toujours eu un goût pour la mode et pour coordonner les vêtements entre eux, je me rends compte aujourd’hui je fais toujours ceci, coordonner les couleurs, mettre en place, les tableaux et les sculptures. Je m’adapte aussi au lieu et l’œuvre s’adapte au lieu, avec petits ou grands formats en fonction de la taille des murs et du lieu.
Et puis j’ai fais des études de psychologies, des cours du soir, étudiant différentes méthodes dont le PNL (programmation neurolinguistique), et la sophrologie faisant des exercices pendant 2 ans, des stages et à la clé une certification.
A l’époque je me posai beaucoup de questions sur ce que je voulais faire, ce qui me plaisait. Une première rencontre a impacté ma vie. J’ai rencontré Blake Ward, nous avons eu une histoire sentimentale. Il était beau, travaillait dans un atelier, aimait la matière, la sculpture alors je l’ai aidé à organiser ses expos et j’ai été son modèle. Nous avons eu une relation pendant 7 ans et son atelier était à la rue des violettes. Il a développé son art figuratif et abstrait. Il m’a proposée de prendre en charge ses relations publiques. De fait, j’ai commencé à organiser de premiers évènements sur Monaco, avant d’élargir ma mission à l’international, avec des expositions au Vietnam, à Londres et à New York….
Lors d’un séjour universitaire à Hanoi en 2003, il prend conscience des effets dévastateurs des mines terrestres, il commence alors une série de « desculptées » intitulée « Fragments » .Son installation sur place nous a éloigné, je ne voulais pas quitter mes enfants.
Avec le recul la psychologie m’a beaucoup aidé à comprendre les artistes, les accompagner, les conseiller sans jamais les juger. Et c’est ce que j’avais commencé à faire avec Blake. Chaque artiste a sa sensibilité, mon approche est positive tout en étant honnête.
Et après Blake ? Une autre rencontre impacte ta vie ?
J’ai lu un livre « Comment sortir de ce monde vivant ? » d’Alain Forger qui vivait à Monaco, et ce livre a été un déclic. Le livre est un récapitulatif de philosophie, de psychologie, de spiritualité, sa clientèle est composée d’hommes d’affaires dans le monde.
Je l’ai contacté à l’époque avec audace grâce à Facebook. Il a accepté de m’inclure dans son groupe restreint de personnes qu’il coach et accompagne.
Quel déclic! je suis descendue à l’Expansion Economique et j’ai créé ma société Multi-art events !
Quelle est l’identité de Multi-art events ?
Une fois ma réputation installée, j’ai été contactée par d’autres artistes qui ont souhaité que je développe leur carrière, à partir de 2013 avec Multi Art Events.
En vue de soutenir le travail de cette structure, qui organise des expositions et des événements, j’ai créé en 2014 Multi Art Gallery qui propose de retrouver les œuvres de ces mêmes artistes à la vente en ligne.
L’identité que je souhaite lui donner est un savant mélange de création artistique sous toutes ses formes, peintres, sculpteurs, photographes et autres plasticiens, qui se réunissent sous ce label sur des événements où il y a autant d’artistes internationaux à la réputation établie que de jeunes artistes émergents et prometteurs. Nice-Matin a qualifié nos Expositions annuelles « d’Art Frais » par « le délicieux mélange des genres et le dynamisme de ces expositions d’artistes internationaux dans un cadre à la fois chaleureux, élégant et habilement, réfléchi pour mettre en valeur les messages de chaque artiste. Loin des multiples foires d’art impersonnelles, les événements ressemblent à celle qui les a conçus et qui sélectionne tous les participants à travers un travail minutieux, soutenu par de nombreux voyages, à la recherche de nouveaux talents. »
En rejoignant ma communauté Multi Art Events, les artistes participent non seulement à des expositions, mais bénéficient d’un soutien médiatique régulier et d’une mise en valeur soutenue par une solide visibilité sur les réseaux sociaux. Grâce à ma formation de RP, j’ai gardé mes réflexes de communicante pour développer cette structure dédiée à l’art. C’est aussi un réseau de collectionneurs privés et d’amateurs internationaux qui me suivent autant par amitié que par respect ma passion; Cela m’a d’abord amenée à étudier la psychologie, avant de me passionner pour l’art dans sa capacité à booster l’échange d’idées et sa puissance vectorielle dans l’évolution de la pensée sociétale.
Mon objectif est de faire de Multi Art Events une plateforme artistique, reconnue aujourd’hui pour la qualité de ses propres événements et pour ses collaborations avec certains événements internationaux d’envergure. Après avoir conquis la Côte d’Azur, Multi Art Events est en plein développement pour imposer son label en Europe et dans le monde.
Qu’apprécies-tu à Monaco depuis ton arrivée il y a 25 ans ? Que conseilles-tu à quelqu’un qui s’y installe aujourd’hui ?
Ce que j’apprécie à Monaco, c’est ce concentré exceptionnel de nationalités multiples, mais aussi la sécurité du territoire et l’efficacité de ses services administratifs. Le gouvernement Monégasque est à l’écoute de ses résidents et fait tout pour les aider. Les personnes qui s’installent aujourd’hui en Principauté doivent absolument avoir une spécialité, sortir du lot, faire quelque chose de différent et offrir des services de qualité. Pour moi, c’est essentiel pour ses résidents, qu’un endroit veille aussi scrupuleusement à offrir des services qui correspondent réellement aux attentes de sa population. Monaco le fait avec brio.
L’art et la Covid. Comment as-tu géré les événements artistiques pendant la covid?
Cela n’a pas été facile car la plupart des événements ont dû être reportés. J’ai réussi à sauver, in extremis en Septembre 2020, le lancement l’Art Rivera Tour, pour une exposition de dix jours à l’Hôtel de Paris de Saint-Tropez, à l’occasion des Voiles de Saint-Tropez.
Pendant le confinement, consciente du désarroi des artistes, j’ai choisi de les soutenir au mieux de ce que la situation le permettait. J’ai concentré mon travail sur les réseaux sociaux pour publier toutes les œuvres que je trouvais intéressantes, même celles d’artistes que je ne connaissais pas. Mon but était de faire mon possible pour les promouvoir afin de déclencher quelques ventes. Une fois l’intérêt suscité, je m’effaçais pour établir un rapport direct entre les artistes et les collectionneurs, afin de soutenir au mieux leur création dans une période où les artistes ont souffert plus que quiconque car contrairement à d’autres professions, eux n’ont bénéficié d’aucunes aides. Or sans être exposés, les chances de vendre pour les artistes sont très limitées.
Quels sont tes coups de cœur artistiques ? Quelles sont les grandes tendances que tu as pu noter?
J’ai une sensibilité personnelle pour l’Art abstrait, le Pop-Art et le Street-Art. Pour mes expositions, j’aime créer un mélange congruent de styles qui s’entrecroisent et se superposent, en vue de créer des ponts et des liens entre les œuvres et les genres. Parfois elles se rencontrent dans une unité de ton, de matières…ou dans un message qui utilisent une symbolique commune.
J’aime faire des mises en scène colorées et des accrochages qui évoluent au fil des jours. Quand le temps d’exposition le permet, j’aime faire vivre l’exposition et créer des surprises par ce biais. C’est ce que j’ai proposé cet été sur l’exposition de quinze jours à l’Espace 22 à Monaco. Ceci génère de nouvelles émotions, des rencontres surprenantes où le potentiel acquéreur redécouvre une statue, un tableau sous un éclairage ou un angle différent. La découverte d’une œuvre d’art est quelque chose de subtile, c’est un moment, une émotion, un sentiment. Mon travail est d’offrir l’écrin qui saura créer l’instant magique de cette rencontre.
La plupart des galeries actuellement proposent essentiellement du Pop-Art, j’aime donner leur chance à des artistes plus classiques, en incorporant leurs œuvres à mes expositions. Certaines de leurs techniques sont remarquables, je suis très admirative du travail de tous ces artistes.
Moi qui ai étudié la psychologie, je sais combien une œuvre d’art est pour certains artistes une forme de thérapie, où ils extériorisent un sentiment profond, une émotion qui leur est fondamentale. Leurs œuvres sont des morceaux d’eux-mêmes auxquels, bien souvent, ils sont incapables de donner une valeur marchande. J’interviens aussi à ce niveau pour conseiller l’artiste et trouver sa bonne place sur le marché.
J’aime aussi créer des rencontres improbables, en m’impliquant dans des ventes aux enchères pour des associations caritatives de qualité, comme celle des Femmes Leaders de Monaco. Ici, l’audience n’est pas uniquement faite de collectionneurs et d’amateurs d’art. Lors de ce type de manifestation, le challenge est d’amener des personnes qui sont là pour soutenir une cause, à découvrir, ressentir, apprécier des œuvres d’art qu’ils n’auraient pas découvertes autrement. Dans ce cas, la présentation du catalogue est encore plus indispensable puisque le temps réparti à l’explication de l’œuvre est particulièrement limité. Le but étant d’interpeller le plus de gens possible pour faire monter au mieux les enchères. Je suis reconnaissante à tous les artistes qui ont la générosité d’offrir leur travail pour ce type de manifestations. C’est important pour les causes qu’elles défendent, mais je pense que c’est aussi important pour ouvrir le regard de personnes qui ne poussent pas systématiquement la porte d’une galerie d’art.
Quelles sont les personnes et personnages qui t’inspirent ?
Mes sources d’inspirations sont multiples et remontent parfois loin dans le passé. Je suis aussi admirative de ces artistes du XXème siècle, comme Picasso, Dali ou le maître incontesté en la matière Andy Warhol, qui ont su jouer sur le marketing pour imposer leur vision artistique. Tant d’artistes des siècles passés, dont les œuvres valent aujourd’hui des millions, sont morts dans la misère… et le cycle se répète ! Il y a aujourd’hui trop d’achat d’œuvres d’art qui se font à des fins spéculatives, j’essaie toujours de motiver les collectionneurs à acheter plutôt en fonction d’un coup de cœur, d’une émotion, d’un vrai désir que pour faire une opération financière, car il faut soutenir les artistes de leur vivant. Il faut leur donner les moyens de continuer leur démarche artistique car elle est fondamentale pour l’évolution de notre société elle-même. L’art n’est pas quelque chose de figé qui n’a sa place que dans des galeries, des musées ou dans un coffre-fort. L’art qu’il se fasse tableau, sculpture ou sur tout autre support est là pour accompagner notre quotidien dans nos lieux de vie, nos bureaux, les halls de nos immeubles et même dans nos jardins. C’est un message, une émotion qui nous porte avec bienveillance.
Quels sont tes prochains projets?
Après une exposition à l’Espace 22 en aout dernier je réitère une nouvelle exposition du 8 au 18 novembre prochain avec une belle sélection d’artistes dans cette galerie prestigieuse. Ainsi que ma contribution a un évènement caritatif aussi a Monaco le 15 octobre, pour la sélection des artistes, la mise en place de la vente aux enchères et la préparation du catalogue.
Continuer le ’Art Rivera Tour qui est un événement annuel organisé dans des lieux prestigieux de la Côte d’Azur. Nous sommes tellement bien accueillis à Saint-Jean-Cap-Ferrat, grâce au dynamisme de son équipe culturelle, que nous y préparons déjà un troisième rendez-vous en Juillet 2022. Nous ferons aussi des événements Galeries et des événements caritatifs.
En dépit des aléas du Covid, mon programme 2022 est particulièrement riche et international. En collaboration avec une société Italienne, je vais participer au grand salon d’art contemporain WAD à Dubaï et puis nous enchaîneront sur celui de New York, avant de rejoindre le Miami Art Basel (2022/2023). Certains de mes artistes ont vraiment le niveau pour être présentés sur ces rendez-vous internationaux majeurs. Il est aujourd’hui essentiel dans la progression d’une carrière artistique d’être référencé sur ce genre de manifestations qui sont visitées par les galeries du monde entier.
Si tu pouvais voyager, sans restrictions et limites, où irais-tu?
Je pense que je continuerai à développer le principe de galerie itinérante, en explorant des endroits insolites avec un mélange d’artistes internationaux et locaux. J’aime l’aventure artistique et ce qu’elle révèle de l’humanité. Le monde est tellement vaste et il y a tant à voir…
[Coaching] Papa
Entretien avec Maxime Laroche, fondateur de l’Atelier du Papa
Par Patricia Cressot
Nous souhaitons en savoir plus sur votre parcours personnel, parlez-nous de vous?
Je viens du conseil, où j’ai sévis pendant plus de vingt ans. Avec deux spécialités, le L&D et le pilotage des KPI’s et un angle d’approche iconoclaste: les biais cognitifs.
Et puis j’ai rencontré ma femme. Elle a ouvert le champs des possibles, dont la parentalité.
Rien n’aurait pu se faire sans elle. Nous avons, avec notre « grand âge » (Quarantaine passée), connu de sérieuses difficultés pour avoir un enfant.
Nous nous sommes fait aider, via FIV, en Espagne. Et cela à donné des jumeaux. Quatre ans bientôt, ces bêtes là !
Puis nous avons quitté Paris, pour tenter une nouvelle aventure, plus équilibrée.
Pourquoi avez-vous décidez, d’aider et accompagner les papas?
Pour moi, la paternité, bien qu’étant quelque chose de plutôt nébuleux, a toujours été un non sujet. Donc dès le début de la grossesse, nous avons participé à toutes les échéances:
Les craintes des premières échos, le développement des petits, la préparation de leur arrivée, les cours avec la sage-femme…
Après, et pour livrer un petit secret, ma vie a basculé lors de l’accouchement. En salle de neonat. Beaucoup de monde qui s’active dans tous les sens, il fait très chaud, c’est la nuit. Je suis à côté de mes pompes, je flotte presque… Et puis, dans sa couveuse, ma fille ouvre ses yeux et les braque sur moi. Je sais bien qu’elle ne me regarde pas. Mais cette émotion, puissante, m’a renversé, balayé. Je suis papa. Ouh p… ! Je suis papa !
Depuis, de l’UME, en passant par le congé pat’, les nuits avec les biberons de 3 heure du mat’ qui piquent bigrement, les changes, la bouffe, l’école, les soins, l’éveil…Nous avançons conjointement. Nous sommes parents. A part égale.
Et donc, au hasard d’une rencontre, je suis tombé sur l’atelier du futur papa. Avec Gilles, Vacquier de la Baume, nous avons discuté longuement. Le fit est passé. Et je me suis senti, légitime dans cette action. J’ai ressenti cette évidence. D’être aligné. Et lorsque j’anime, je suis pile poil là où je veux être. Je suis utile, je fais du bien. Un luxe !
A titre personnel, je m’adresse aux papas, pas aux pères, aux papas. C’est important dans l’articulation pédagogique des ateliers. Je ne suis pas réellement en posture de « sachant ».
Je suis un papa, qui prend les papas pour ce qu’ils sont, pas tels qu’ils aimeraient être, ou qu’ils pensent devoir être. Je lève les postures, vais les chercher, les bouscule parfois, euh, souvent. Et c’est le jeu. Ils vont vivre une expérience. Leur vie d’avant., c’est fini. Par contre la vie continue. OK, mais être autonome, çà implique quoi ? Mon organisation au quotidien va changer, je fais comment ? Qui va faire quoi ? Comment je fais avec mon boulot ? Et c’est quoi ce foutu lien, comment je le crée ? Comment je le gère ? Et comment je fais avec ma femme ? Notre sexualité ?
Derrière ces préoccupations, il est crucial de leur faire toucher du doigt les notions de plaisir, d’émotions qu’ils vont éprouver en s’occupant de leur gamin. Et çà c’est ma botte secrète !!!
En quoi voyez-vous une différence entre mère et père s’il y en a une? ou comment l’inconscient collectif classe l’un et l’autre et quels sont vos tips pour sortir de ces classements ?
Pour être honnête, je manque de recul et de compétences pour m’aventurer sur ce sujet.
Je crois, par contre, que la société, dans sa composante réelle, nous montre que différents types de parentalités fonctionnent. Monoparentalité, homoparentalité, parentalité étendue (grand-parents, autres membres de la famille, amis proches…)
Après les biais et représentations sociales sont puissants. Prenons le cas du nouveau congé paternité: oui nous passons à 28 jours. Et après ?
C’est un changement de mindset dont nous avons besoin. Tant que celui-ci sera inférieur, et considéré comme « optionnel », les mentalités ne bougeront que très peu.
J’interviens dans des entreprises, où la maternité est encore trop souvent perçue comme un risque. Donc la paternité n’est pas spontanément la bienvenue.
Et puis, on colle encore une image peu valorisante d’un papa qui fait le choix de s’occuper de ses enfants. Ces clichés sont institutionnalisés, par les hommes mais aussi les femmes…
Alors que pour les entreprises, c’est un vrai vecteur de croissance et de durabilité.
Quand elles mettent en place une réelle politique de « parentalité », elles améliorent la qualité d’engagement des collaborateurs, donc l’engagement clients par la symétrie des attentions. De la création de valeur tout simplement.
Les ressorts de satisfactions sont toujours les mêmes, sens/utilité de mon travail, considération pour qui je suis, reconnaissance de mon travail, et, une rémunération correcte.
Certains l’oublie parfois !
Un petit conseil aux papas (et mamans aussi), pour le congé pat, prenez 15 jours ensemble, puis faites 2 « sessions » d’une semaine où le papa est tout seul. La charge mentale, çà se ressent, se comprend, et se pratique, au quotidien.
La place du père est-elle différente en Europe du nord peut être moins complexée par rapport à nos pays méditerranéen ? Ou c’est une fausse perception?
En fait, si vous prenez les pays scandinaves, la co-parentalité est effective.
Oui bien sûr, des dispositifs d’aides financières la favorisent. Néanmoins, c’est vraiment un question de mindset. Et cela embrasse les questions de développement, d’éducation, d’écologie, de systèmes politiques.
A contrario, vous prenez le cas de l’Allemagne, où des dispositifs similaires existent.
Et bien il est très mal vu pour une femme, de continuer à faire preuve d’ambition professionnelle, et d’élever ses enfants. Autrement dit, si une femme veut s’épanouir dans sa carrière, mieux vaut avoir un enfant tard. Ou pas du d’enfant tout.
Dans les pays latins, des différences existes aussi. Mais pas là où nous le pensons.
Prenez l’Espagne, la très catholique Espagne. Ils sont plus en avance que nous sur des sujets sociétaux: place des femmes, congé paternité, PMA, homoparentalité.
En France, il y a une réelle poussée conservatrice, en lame de fond, et les quelques progrès ne peuvent en aucun cas contre balancer la tendance, je le regrette.
Quelles sont les activités que vous suggérez de faire avec les enfants pour le plaisir et pour resserrer le lien père-enfants (évidemment selon l’âge)?
Et bien je vais vous dire, premièrement, pour tisser ce fameux lien, je parle du lien d’amour, d’affection, et bien il faut avant tout commencer par se l’autoriser en tant que papa.
Il faut donc être au plus clair possible avec qui l’on est. C’est un peu de boulot mais je pense que se préparer en se faisant aider pendant la grossesse n’est pas inutile.
Ensuite, j’insiste fortement sur la création du lien dès la grossesse.
Et puis, même si je ne vous l’apprend pas, les meilleurs « outils » sont encore et toujours, le jeu et le temps.
Comment les papas ont géré La COVID, les enfants, le stress travail, environnement anxiogène, manque d’activités/sortie?
Alors je crois qu’ici, il me faut remettre un petit peu les pendules à l’heure.
Nous aimons, collectivement, nous raconter des belles histoires. Mais si j’en crois les études sérieuses, les données du ministère de la justice, de l’intérieur et des services déconcentrés, ce sont les femmes qui ont majoritairement « encaissé » les différents confinements. Elles ont mis leurs carrière en « sommeil » pour s’occuper des enfants et de la maison. Les hommes, les papas en tête, ne se sont, pour une grande part, occupés que d’eux-mêmes, et de leur boulot, si important (oui je simplifie beaucoup, l’équilibre des salaires joue énormément…)
Des données récentes montrent que ceux qui ont bénéficié d’un espace dédié pour le télétravail, sont ces mêmes hommes. Leurs femmes se mettant souvent en quatre pour qu’ils puissent bosser tranquillement, alors qu’elles travaillaient souvent sur la table du salon avec les enfants en bruit de fond…
Si vous me demandez si les mentalités changent, je vous dis non. Si elles bougent un peu, je vous dis, oui. Et notamment chez les moins de 30 ans où l’équilibre vie pro/perso n’est pas un enjeu subalterne.
Mais je vais être direct, même si des spécimens rares d’hommes ont percuté et se sont appropriés au quotidien cette fameuse notion de charge mentale, force est de constater que, dans l’action, pas dans l’idée, si le souhait des hommes de participer plus activement n’est pas encouragé et soutenu par leur conjointe, ils restent dans le schéma classique. Madame pilote, et eux sont là en roue de secours.
Vous pouvez retrouver Maxime sur les liens suivants:
[Art] La Visite
Entretien avec Marie Theres, fondatrice de “La Visite”
Par Patricia Cressot
Après avoir obtenu son master en Histoire de l’Art à l’université de Vienne (Autriche) Marie-Theres Michel a dirigé une galerie d’art classique à Vienne. Elle décide ensuite de venir vivre en France. Un pays avec une culture, une langue et un savoir vivre qu’elle affectionne particulièrement. Elle s’installe d’abord à Paris où elle devient responsable d’une importante galerie d’art contemporain.
Sa vie privée la conduit ensuite à venir vivre sur la Côte d’Azur. Passionnée d’art et de culture, Marie-Theres Michel sillonne la région entre Aix-en-Provence et Monaco et y découvre des lieux extraordinaires.
Elle décide ensuite de mettre à profit son expérience de l’organisation d’événements artistique et sa connaissance de l’art pour offrir à ses clients des moments de découverte artistique uniques et entièrement personnalisés.
Quelle est votre première connexion avec le monde de l’art ?
L’histoire débute par mon arrière grand-père, Alfred Zoff, peintre de renom autrichien, entourée de ses œuvres parsemées dans la maison, mon regard s’émeut.
Je débute alors des études en histoire de l’art et prend connaissance d’une galerie qui travaille sur le catalogue de notre grand-père, alors mes parents fournissent lettres, articles et journal à a galerie et me propose que je les assiste. De là naît ma première expérience en galerie qui durera 9 ans.
En 2000, je rencontre mon mari, Frédéric et quitte la galerie viennoise, pour Lyon et travailler pour Art Price, la banque de données la plus complète (745 499 artistes référencés aujourd’hui). Mais le contact avec les artistes et les clients me manquaient. Je pars alors sur Paris pour la Galerie de Jérôme de Noirmont jusqu’en 2008. Une des plus grandes galeries d’art contemporain en France Après avoir mis fin en mars 2013 aux activités de leur galerie, Jérôme et Emmanuelle de Noirmont ont créé en 2015 Noirmontartproduction, une entité dédié à la production d’art contemporain, type Jeff Koons.
En 2009 je déménage dans le sud et en 2014 mes enfants plus grands, je souhaite reprendre mes activités artistiques, amener l’art vers les gens en organisant des expos et des visites privées, de la nait « La Visite ». De 10 copines aujourd’hui le réseau est de 1000 participants qui viennent aux différentes visites. Des évènements d’art dans la région PACA, j’ai décidé depuis le confinement de mettre en avant aussi la musique. J’ai souhaité que le soutien aux artistes soit dans la région, car on peut déjà commencer par aider ceux qui sont proches de nous sans aller très loin !
Quel courant artistique vous inspire le plus ?
Baigné dans l’art du 19ème et 20ème siècle avec un grand peintre classique type marine, j’ai aujourd’hui une faiblesse pour l’Art contemporain autres façon de s’exprimer et exprimer ses sentiments (politiques, personnels, ou de notre quotidien).
Comment voyez-vous l’évolution post-covid ?
Comment on se produit, se reproduit ? Comment continuer à faire vivre l’art ? L’art c’est la création. Pour continuer d’ailleurs à soutenir les artistes, j’ai créé « Mon Artiste et moi » association créée pour soutenir l’artiste. Nous avons 24 artistes sélectionnés et les ¾ sont parrainés. L’objectif est d’intègrer dans l’association pour faire des expositions, les artistes qui n’ont pas de moyens réguliers et vivent de création et ventes. Le 4 juillet prochain nous organiserons une expo à la villa Cameline à Nice. Cette action va au-delà du Mécénat, permettant de développer une amitié entre l’artiste et le parrain.
Des expos aux voyages d’art ?
L’été est riche en visite, le 8 juillet une visite et déjeuner à l’exposition d’Alberto Giacometti à Monaco, le 11 juillet un dîner artistes avec un Chef japonais dans un jardin parfumé à Grasse, un opéra le 18 juillet dans un jardin privé. Et les voyages artistiques sont principalement en Europe autour de visite de Fondations Privées, ou des «day trip » d’Amsterdam, Paris pour des expositions temporaires ou Biennale de Venise, en Toscane, dans les jardins de Nikki Saint Phalle, permet de découvrir l’art dans un autre cadre ou même sur place dans notre jolie région (Peyrassol, Le Muy, le Château la Coste).
Avez-vous une autre passion après l’art ?
Je suis très sociable, j’aime mettre en contact, je trouver cela fantastique. Je suis aussi une grande randonneuse, en Autriche où nous faisons des randonnées été comme hiver, respirer, découvrir des montagnes brutes, la nature.
Un souhait pour changer quelque chose dans notre société ?
Je trouve que nous ne sommes pas assez tolérants et j’aimerai que nous puissions accepter les autres tels qu’ils sont et laisser la liberté à chacun. Par exemple la pandémie a créé deux mouvements, entre ceux qui ont peur et ceux qui nient. On peut vivre avec ce problème si on accepte la liberté de l’autre. Chacun à sa manière d’interpréter et de ne pas imposer sa propre vérité.
LA VISITE
[Entrepreneurship] Princesse
Interview de Murielle Sitruk co-fondatrice de « Pourquoi Princesse », une entreprise qui s’engage pour briser les stéréotypes de genre dès l’enfance.
By Pascale Caron
Murielle possède un DEA en Propriété industrielle de Panthéon Assas (Paris II). Elle a commencé sa carrière dans le conseil juridique propriétés intellectuelles chez Vivendi et à L’agence du Patrimoine immatériel de l’état. En 2006 elle créé une première entreprise, Sweetcase, le trousseau parfait pour la maternité. Elle a ensuite co-fondé la Fédération de Lifestyle Bébé et Enfants en France (Kids Kube). Mais cette serial-entrepreneure ne s’arrête pas là. Il y a 3 ans Murielle a co-fondé avec Laura Drewett « Pourquoi Princesse » : pour en finir avec le sempiternel « rose pour les filles » et tous les autres stéréotypes qui ont la dent dure dès l’enfance. C’est un e-shop qui propose un univers « gender neutral ». Le but est d’élargir les champs des possibles montrés aux jeunes générations sans brider leur imagination et leur créativité en offrant des produits qui sont le reflet de toutes leurs passions. Elle vit avec sa famille à Paris (bien que Marseillaise for ever !) et a 2 filles.
Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?
L’idée de créer une société a toujours fait partie de moi. J’ai été élevée par une grand-mère businesswoman qui a été une grande source d’inspiration. Quand j’ai eu mon bac, je savais que je devais monter mon entreprise : mais par où commencer ? J’avais rencontré par hasard l’attachée de presse d’Élie Kakou qui m’avait dit « fait du droit ça mène à tout ». J’ai donc suivi ce conseil et me suis lancée dans des études de droit. J’ai débuté ma carrière dans une grande société. En 2006, à la suite d’un plan social, je me suis lancée dans un business d’accessoires de mode. C’était aussi la naissance de ma 1re fille et j’ai utilisé cette période pour me former au niveau business. Mais je n’étais pas encore prête et j’ai décidé de reprendre un emploi de salarié au ministère des Finances. Ce nouveau job paraissait cocher toutes les cases à l’agence du Patrimoine immatériel de l’état. On était un peu comme des consultants en mode « startup », mais j’ai rapidement continué à rechercher du sens. J’ai compris dans ces expériences de salarié qu’il faut apprendre à se concentrer sur soi-même et ne pas croire que ces sociétés nous appartiennent. L’envie de redevenir entrepreneur m’a de nouveau démangée au moment de la naissance de ma 2e fille. J’avais la volonté de construire quelque chose, d’avoir un impact, de créer et innover dans un monde en mouvement. Je suis persuadée que le changement et l’impact passent aussi par les acteurs de l’économie. Ma 2e boite, a duré 5 ans, mais il a fallu se rendre à l’évidence que ma rémunération n’était pas suffisante. En approchant le groupe GPE pour essayer de vendre ma société, ils m’ont proposé de les accompagner en tant que consultante en stratégie et marketing sur la transition de la marque Natalys, je suis devenue consultante.
Comment est venue l’idée de Pourquoi Princesse ?
Laura, mon associée cherchait il y a 3 ans, quelqu’un pour la conseiller : elle était issue du monde de la tech et avait une idée de création qui relevait de compétences comme les miennes. Le déclic s’était fait à la naissance du fils de Laura, son 2e enfant. Elle avait été choquée par le contraste entre les vêtements « garçons » aux motifs dinosaures ou voitures et les ceux « pour filles » rose pastel, couverts de cœurs, de fleurs, ou de papillons. Sa fille, qui adorait les princesses, comme les avions et les expériences scientifiques, lui demanda une robe avec des voitures de course : impossible à trouver ! Nous avions une vision commune et surtout nous voulions voir grand : face au manque de diversité dans l’offre proposée, aussi bien dans la mode, le jouet ou les messages adressés en général, nous ne pouvions rester sans intervenir.
Nous avons créé « Pourquoi Princesse », car nous pensons qu’elles ont le droit d’avoir accès à bien plus que des habits de princesse, des produits de beauté et des activités stéréotypées. Pour stimuler leur confiance en elles et faire tomber les barrières auxquelles elles sont confrontées, nous avons eu à cœur de construire un univers de positivité et de possibilités. Nous avons transformé le concept initial d’empowerment des filles, à travers les robes, en un écosystème de « girl power » avec des livres, des vêtements et des accessoires inspirants.
Quel a été l’impact de la crise du COVID pour tes activités ?
L’impact a surtout été calendaire : nous avons dû repousser notre campagne de crowdfunding de mars à décembre. Mais nous avons mis à profit le confinement pour mieux connaitre notre communauté et renforcer les liens sur les réseaux. C’est ce moment-là que j’ai créé les mini-talks sur notre compte Instagram avec ma fille. Lors de ces talks, nous avons interviewé des « rôles modèles » femmes. Nous y avons convié des personnalités comme Aurélie Jean, Dr en Intelligence artificielle, ou Claraisse Agbégnénou championne du monde de judo. Depuis, l’activité s’est également installée sur Clubhouse, où j’anime un club sur l’égalité hommes/femmes. Nous avons des intervenantes inspirantes, comme Sabrina Herlory, la Directrice générale de MAC France qui est très engagée, mais aussi Emilie Daversin de V02 group, une Société de conseil en nouvelles technologies. Nous avons invité Chloé Sabban qui a créé les éclaireuses, le média social leader qui rassemble plus de 6 M de jeunes femmes sur les réseaux sociaux sur les secteurs de la beauté. Je reçois bientôt Mercedes Erra, fondatrice de BETC et présidente exécutive de Havas.
Quels sont tes prochains challenges ?
Définitivement c’est de lever des fonds publics et de rencontrer des Business Angels qui pourraient nous soutenir. Nous sommes une Digital Native Vertical Brand : nous cherchons des investisseurs concernés par le produit physique et qui n’ont pas trop peur du textile.
Nous avons rencontré Jean-Pierre Nadir dernièrement, le fondateur d’EasyVoyage, lors d’un jury de Business Angels. Il a été intéressé par notre concept, mais s’est quand même posé la question « Peut-on être engagé et faire grandir un business ». Pourquoi se pose-t-on encore cette question de nos jours ?
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ? Un livre à nous conseiller ?
Tout d’abord, Simon Sinek. Il est une inspiration sur le leadership. Il a écrit « Start with Why: How Great Leaders Inspire Everyone to Take Action ». Ses interventions sur TED sont des événements.
Je parlerais ensuite de Ivan Chouinard. C’est un entrepreneur pas comme les autres. Il a créé la marque Patagonia. Son livre « Let my people go surfing » est fascinant. Cette marque est un exemple qui arrive à garder ses engagements tout en étant rentable. Nous avons tous la responsabilité de cesser l’hyper-croissance.
Je citerai également Mercedes Erra que je reçois sur Clubhouse, la fondatrice de BTEC. Et pour finir, je suis très inspirée par Delphine Horvilleur.
Sinon, je lis actuellement « Sapiens », l’essai de Yuval Noah Harari. De l’âge de la pierre à la Silicon Valley, au carrefour des sciences et de la philosophie, « Sapiens » interroge l’histoire globale de l’humanité à un rythme haletant. Je prends une bonne claque.
En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?
Oui, « Soit le changement que tu veux voir dans le monde », de Gandhi.
[BUSINESS] Magie
Interview de Johann Bayle magicien conférencier digital et consultant.
By Pascale Caron
La spécialité de Johann ce sont les conférences alliant magie et business. Son approche combine ses trois passions : la magie avec 20 années de pratique, l’art du management, découvert durant ses études à l’école de commerce ESSCA et le développement personnel. Lors de séminaires, ateliers ou team-buildings, il aborde l’intelligence collective, la cohésion d’équipe, l’expérience client, le leadership ou encore la conduite du changement. Ce qui est fascinant, c’est comment le processus créatif du magicien peut favoriser l’innovation en entreprise.
J’ai fait sa connaissance lors du 8 mars 2020, la journée du droit des femmes, à l’occasion de l’événement de La Verrière co-working, le rendez-vous incontournable d’« En voiture Simone ».
Le thème était, « comment se réinventer en temps de crise » et je suis ressortie enthousiasmée par ce cadeau que Valérie Ammirati nous avait offert en organisant cet événement en digital. C’était un vrai défi, car en ces temps digitaux une nième réunion Zoom représentait un sérieux challenge. Pendant 2 heures, je n’ai pas pu détacher mon attention de l’écran, à la fois fascinée comme un enfant devant l’inventivité de Johann, et emballée par les messages qu’il passait. J’en suis ressortie excitée et j’ai eu envie de vous offrir ce cadeau à mon tour.
Qu’est-ce qui t’a amené à devenir magicien-entrepreneur ?
Enfant, j’ai beaucoup déménagé. Fils de préfet, je changeais de ville tous les deux ou trois ans et je devais à chaque fois me faire accepter dans une nouvelle cour de récré. La magie me permettait de briser la glace et de fédérer autour de moi. Au cours d’un déménagement sur l’île de Mayotte, où nous sommes restés trois ans, je me passionne pour David Copperfield. Mon père me propose un marché : lors de ses voyages à Paris, il me rapportera tout le matériel de magie dont j’ai besoin, mais notera toutes les dépenses, à rembourser grâce aux recettes des spectacles. En prenant conscience des montants qu’il m’avançait, j’ai compris qu’il croyait en moi. Cela m’a donné le boost de chercher des clients pour lui rembourser son investissement. De retour en métropole en 2002, je suis décidé à devenir magicien, mais à la condition de sortir diplômé de l’École Supérieure des sciences commerciales d’Angers ! En 2007 je termine mes études et je m’essaye aux spectacles de magie. Je me dis que j’ai peu de chance que ça marche, mais au moins je n’aurais pas de regrets. À ma grande surprise, ça a fonctionné ! Chaque saison venait avec ses événements, mariages, arbres de Noël, soirées de fashionweek ; je me produisais uniquement en tant qu’amuseur. Après chaque spectacle je notais toutes les observations que j’avais relevées lors de la séance, sur les dimensions humaines, car cet aspect me fascinait. Je n’imaginais pas que ces notes seraient plus tard la base de mon futur métier. Au bout de 3 ans, j’étais arrivé à la constatation que vivre de sa passion en faisant toujours la même chose c’est le meilleur moyen de la perdre. Je devais inventer de nouveaux tours de magie et j’ai pensé à une scénographie inspirée du monde du luxe. J’ai commencé avec la marque Hermès sur le thème de la métamorphose : cela a ravivé la flamme de la passion. Lors des lancements presse et dans les zones duty-free des aéroports, je faisais apparaitre des flacons de parfum ou des bijoux pour Bulgari, des bluebox chez Tiffany & Co…
Je me transformais peu à peu en « Magicien anthropologue », car je continuais à noter mes observations dans mon journal. En 2014, j’ai décidé d’utiliser ces notes et de me lancer un nouveau défi afin de nourrir de nouveau ma passion. J’ai envoyé un mail avec le titre suivant à mes contacts « Comment la magie peut inspirer le management ? » et j’ai réservé un lieu à Paris. J’ai envoyé l’invitation comme une bouteille à la mer, à des managers, des leaders, et des commerciaux. Je n’avais pas encore écrit une seule ligne de ma conférence ! Le succès fut tel que l’on m’a sollicité quelques semaines plus tard pour une assemblée de dirigeants. Ce moment a changé ma vie. Quand j’ai vu ces PDG prendre des notes, j’ai réalisé que ce que j’avais appris en tant que magicien pouvait se transposer au business. Petit à petit, j’ai travaillé avec des marques comme L’Oréal qui m’ont demandé une conférence sur le thème de la confiance, Thales sur l’innovation, Nespresso, Air France, Shell… J’ai fonctionné au bouche-à-oreille et chaque nouvelle commande me permettait de créer un nouveau bloc de lego. Au fur et à mesure le magicien observait le contexte de l’entreprise et mon répertoire de legos s’agrandissait jusqu’à atteindre 80 thèmes. Je suis encore aujourd’hui entrain de comprendre ce qui s’est passé pendant 7 ans. Je me voyais comme un troubadour, et je n’imaginais pas que mes observations puissent intéresser des PDGs de sociétés. J’ai constamment testé les limites en me demande jusqu’où mon contenu pouvait être pertinent. Les dernières années j’ai amené les participants à partager leurs « success stories » entre eux. Je me suis nourri de leurs bonnes pratiques de dirigeants pour enrichir mon programme. Et je les repartageais grâce au langage pédagogique de la magie. J’ai alors posé mon costume de magicien et que j’ai endossé celui de « magicien-conférencier ».
2019 a été une année décisive grâce à 3 interventions majeures : quand j’étais en école de commerce, je m’intéressais aux travaux d’Éric Albert et son collectif USIDE. Je l’ai contacté en 2016 et en 2019 il m’a fait intervenir devant 600 cadres du Crédit Agricole. Finalement les participants nous écoutent en fonction du rôle que l’on décide de jouer. On fait « comme si », et on devient. En 2019, tout se passait bien. Je suis intervenu 2 fois au ministère de l’Intérieur. En décembre, j’ai donné ma dernière conférence devant un parterre de 600 entrepreneurs. La longue « standing ovation » que j’ai reçue m’a donné envie de voir encore plus grand. Des salles de milliers de personnes, me semblaient possibles…
Et la crise du COVID est arrivée… synonyme de l’écroulement de ton activité et comment as-tu rebondi ?
J’ai dû me réinventer et faire « apparaître » des concepts 100 % digitaux ! L’objectif est d’aider nos entreprises dans leurs défis actuels : maintenir l’esprit d’équipe à distance, favoriser les idées neuves, prendre la contrainte comme source d’opportunités, ou réenchanter le quotidien. On a bien besoin de magie en ce moment. J’ai pu surmonter le défi de la magie à distance en privilégiant les effets visuels, interactifs, et le « mentalisme ». Pour garder un auditoire captivé en visioconférence, la magie seule ne suffit pas. Mais combinée à d’autres outils pédagogiques (le storytelling, le questionnement stratégique, le jeu, l’expérientiel, etc.), elle permet un niveau d’attention étonnant. Mon prochain événement se fera devant 300 personnes, j’ai atteint les limites de zoom !
Quels sont tes prochains défis ?
J’en ai 4 : mon 1er défi sera d’aider les entreprises à faire revivre des moments de complicités entre équipes avec mes team-buildings magiques. Mon 2e sera de développer mon activité de conférencier-magicien digital auprès des entreprises et du grand public. Le présentiel me manque intensément, ma place est sur scène. J’aimerai tant que les conférences reviennent, mais je sais également que le digital va perdurer : je table donc sur ce qui est certain. Le présentiel finalement deviendra un bonus ou une bonne surprise. Mon 3e, sera d’imaginer des expériences digitales fortes et nouvelles. J’ai souvent le retour « Je ne pensais pas que l’on pouvait ressentir autant de choses en digital ». Le pouvoir de la visualisation aide à ressentir des émotions, et donne l’illusion aux spectateurs d’une relation intimiste.
Penses-tu à internationaliser ton activité ?
C’est déjà le cas, je fais 1 conférence sur 2 en anglais. Les 2 dernières étaient à NYC et Singapour, c’est la puissance d’Internet.
Et au fait ton 4e défi ?
Le 4e est de réussir à trouver la femme de ma vie. C’est un vrai challenge dans ces temps digitaux !
Avis à nos lectrices ! Quelles sont les personnes qui t’inspirent ? J’ai cru comprendre que David Copperfield a été très important pour toi, et que tu as pu le rencontrer.
Oui, quand j’ai rencontré David Copperfield, je lui ai demandé pourquoi il avait autant d’avance sur tous les autres magiciens, depuis 30 ans. Il m’a dit que la raison principale était qu’il ne s’inspirait pas des magiciens. Ses sources d’inspiration venaient du monde du cinéma, du théâtre, des comédies musicales et il les importait dans sa magie.
J’ai suivi son conseil : je m’inspire notamment de Alan Menken, le compositeur des musiques de Dysney. La manière dont il compose et parle de la musique est transposable à la manière de communiquer. De manière générale, tous les conteurs me fascinent : toute personne qui va me raconter une histoire et me captiver, même un chauffeur de taxi ! Et en dernier lieu le monde de la danse : un bon tour de magie s’apparente à une chorégraphie. Même si on « connait le truc » ça reste agréable à regarder. Et j’oublie Steve Jobs, pour de multiples raisons, dont la force de la simplicité « focus and simplify ».
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
Maupassant est mon auteur préféré, je citerai « Bel ami » par exemple : j’admire sa capacité à faire apparaitre des endroits, des images, et des personnages en peu de mots. Il dépeint la nature humaine dans ce qu’elle a d’intemporel. Un autre magicien du verbe c’est Jules Renard avec son journal, si visuel.
En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?
Je citerai la phrase du père Ceyrac « Tout ce qui n’est pas donné est perdu ». En ces temps bousculés, cela donne envie de donner plus que jamais…
[photo crédit pixabay-leandrodecarvalho]
[LUXE] Afrique
LUXE & AFRIQUE
Entretien avec Coralie OMGBA, fondatrice d’AFRICA IN A NEW ERA, fondatrice et organisatrice de conférences internationales sur le marché du luxe en Afrique.
par Patricia Cressot
De banquière à conférencière experte du marché du luxe, comment as-tu démarré ce projet ?
L’histoire de Magnates Places naît en 2015 grâce à plusieurs rencontres à Genève, au fil de conversation, on me soufflait que ma vision du l’art de vivre pourrait intéresser le continent africain. Ils m’ont suggéré de visiter le Ghana. Découvrant un pays futuriste ambitieux propice au luxe de part notamment les infrastructures bien établie, j’en prends plein les yeux avec Kempinski, Moët & Hennessy et leurs événements, ses restaurants, ses boutiques-hôtels ou complexes immobiliers de très haut standing aux standards internationaux. A mon retour tout était clair, je prends conscience du dynamisme du continent africain et le message envoyé par ces fameuses rencontres à Genève sonne comme un véritable écho. De là j’ai commencé par le digital avec un blog où j’y partageais différentes thématiques comme l’art de vivre, la géo-économie, l’art contemporain, une fusion entre le continent africain et le reste du monde ; des passions qui m’animent. Ce blog Magnates Place était également un bon moyen de prendre la température. Cette approche a intéressée tant les francophones et anglophones ; le fait de faire un lien entre le luxe et l Afrique, J’ai été agréablement surprise par l’intérêt que cela suscitait. Des questions sur les chiffres et le potentiel du continent africain ont fusés et c’est delà que j’ai décidé de réunir des experts de différents domaines de l’univers du luxe et du monde des affaires liés à l’Afrique et décortiquer cette niche de manière décomplexée et sans guillemets; et c’est à ce moment que j’ai créée en 2016 cette conférence sur le luxe global en Afrique.
Les grandes lignes du luxe en Afrique ?
Ma définition du luxe est quelque chose qu’on vit, une expérience. Entre 2016 et aujourd’hui, la thématique a encore évolué. La problématique et les appels évoluent. En catégorie de luxe, ce qu’aiment une partie des africains, sont l’horlogerie, joaillerie, vins& spiritueux, l’automobile, les voyages et l’aviation privée, et les accessoires de mode. Toutefois à noter, ce continent qui détient plus de 54 pays et une immense diversité ; d’un pays à un autre ou/et d’une région à une autre ; les approches et demandes en matière de luxe sont forcément différentes.
Luxe et digital, compatible ?
L’année 2020 nous l’a encore plus démontrée que c’est compatible. En Afrique oui, à partir du moment que la logistique international et inter/intra régional et continental fonctionne correctement. On voit que des plates-formes E-commerce qui se développent entre continent et reste du monde, accessoires de mode de premium et accessible. Mais, selon moi, le véritable luxe passe par l’émotion, l’expérience humaine, la communication en réelle.
Voir émerger de marques africaines sur le plan international?
De nombreuses sociétés s’y attèlent et c’est une bonne nouvelle. Si le produit est bon et la marque bien entourée, qu’elle soit africaine ou autres, tout est possible. Encore une fois, une marque africaine est un terme bien trop simpliste voire réducteur car l’Afrique n’est pas un pays ; un made in Nigeria, fabriquée en Côte d’Ivoire est bien plus valorisant tant pour le continent, que le pays de fabrication concernée, que le créateur.
As-tu des projets en cours dont tu souhaites partager avec nous?
Continuer à développer et promouvoir cette thématique, faire croitre mon association OKIRI œuvrant pour le développement des potentiels vers le tourisme de luxe en Afrique , en étroite collaboration et en partenariat avec l’Ecole hôtelière de Lausanne, ensemble nous proposons une formation professionnelle aux talents originaires et basés en région subsaharienne, désireux de suivre un enseignement spécialisé en hôtellerie / restauration et tourisme à distance et en présentiel auprès d’experts reconnus de l’industrie hôtelière de luxe dans un centre de formation localiser sur le continent. Apprendre, comprendre, former et développer est la clé du développement et d’une croissance économique profitable positivement. L’approche est dans une vision d’investissement à impact. Nous ne faisons ni dans l’aide, ni dans l’humanitaire ou la misérabilité; mais plutôt, nous misons et assemblons de manière pragmatique les forces et les talents du continent africain et de l’industrie hôtelière exigeante en établissant des relations saines, respectueuses, équilibrées et gagnante/gagnante.
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Entretien avec Hala Dahrouge, Fondatrice et Présidente de LibanTROC,
By Patricia Cressot.
Liban TROC est un système D créé en décembre 2019, par Hala Dahrouge, suivi par deux femmes. Leur intention commune est de mettre en place des solutions alors que le système libanais est au bord de la faillite et que la population libanaise de classe moyenne est face à de réelles difficultés. LIBAN TROC est en à peine un an, un réseau de 80 000 abonnés et une plate-forme humanitaire.
Hala, pourrais-tu nous présenter les 3 fondatrices ?
Je suis fondatrice de l’idée principale et du groupe Facebook en 2019 et Présidente de l’association enregistrée en 2021. Je suis une mère libanaise de trois enfants.
J’ai passé plus de 20 ans dans le domaine de la communication, en tant que directrice de création dans une agence de publicité et rédactrice publicitaire. J’ai été également professeur de communication à l’Université, j’ai écrit plusieurs articles dans différents médias libanais. Ma volonté a toujours été de trouver constamment des solutions. Cet état d’esprit qui m’a poussé en 2019 à créer, développer et diriger LibanTROC, une plate-forme innovante d’entraide sociale qui s’est développée en association à but non lucratif.
J’ai rencontré les 2 autres co-fondatrices de l’association sur le groupe Facebook LibanTroc, durant les deux premières années de travail humanitaire spontané. On a validé le dicton « qui se ressemble s’assemble » naturellement !
Micheline El Kady, était professeur d’anglais et avait son propre institut de beauté. Elle l’a réaménagé en dépôt de donations pour faire les colis alimentaires et trier les habits… Stéphanie Mehanna, est aussi professeur d’Université, spécialisée en biologie, Post doctoral fellow at LAU.
Quelle était l’impulsion de LibanTROC ?
LibanTroc est née spontanément en décembre 2019 au début de la crise économique, dans un effort de trouver des solutions pour survivre ensemble et rester au Liban malgré tout. On ne pouvait plus retirer d’argent aux distributeurs, tout le système bancaire était bloqué. Les réseaux sociaux étant entre les mains de tous, et il valait mieux en profiter pour effectuer un vrai changement et éviter de se plaindre en partageant des idées stériles sur nos murs.
Quelles sont vos actions ? comment gérez vous l’afflux de demandes ?
Nous sommes devenus le centre de réception de tous les cas du Liban, « the hub of all humanitarian requests ». Nous postons au cas par cas, en toute transparence, après vérification complète. Notre façon de collecter les dons est innovatrice et ne laisse aucune place à l’erreur ou à la corruption.
Notre plate-forme est ouverte pour toutes les offres d’emploi pour essayer d’abord d’améliorer la qualité de vie de la plupart d’entre nous.
En parallèle, nous aidons nos compatriotes sur tous les besoins : cartons alimentaires, produits d’hygiène, frais de logement et de scolarité, loyers de maisons, couches et lait infantile, couches pour adultes, médicaments, factures d’hôpital… etc.
Comment voyez-vous la situation au Liban ?
Écœurante, injuste, inacceptable. Nous sommes victimes et nous essayons de survivre. Mais grâce à notre solidarité, nous avons pu résister jusqu’à présent malgré tout… Je me dis toujours que si cette même situation avait eu lieu dans tout autre pays, ce serait une catastrophe encore plus énorme…
Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous ?
Je transformerai le Liban en la Suisse du Moyen-Orient à nouveau… Prospérité et beauté… Où plus personne n’aura plus besoin de rien, où on vivra tous en paix, unis pour le meilleur.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Mes enfants sont ma principale source d’inspiration, car je fais tout pour essayer de leur offrir un environnement et un pays meilleur, pour qu’ils puissent y vivre et y rester.
Mon autre inspiration au quotidien, ce sont les réactions des personnes que l’on aide, et qui nous donnent la chair de poule avec leurs messages de remerciements et de gratitude. Ils nous poussent à continuer bien que le chemin devienne de plus en plus difficile.
Ils ont la volonté d’offrir à leur tour, parfois, « to pay it forward »…
Chaque jour, nous vivons une expérience humaine touchante qui nous redonne la force pour continuer malgré le burnout !